Les États-Unis mettent en garde contre le fait que la force envisagée pour Haïti serait bien plus meurtrière que la mission actuelle, dirigée par le Kenya.

Par TRiboLAND.com avec LT Latin Times
Le chargé d’affaires des États-Unis en Haïti a exprimé que la force proposée par l’administration Trump pour intervenir dans le pays serait beaucoup plus meurtrière que la mission actuelle, dirigée par le Kenya. Contrairement à la mission présente, qui vise principalement à renforcer les capacités policières, celle envisagée aurait une vocation essentiellement militaire.
Henry Wooster a précisé que cette opération serait axée sur la sécurisation de lieux stratégiques tels que l’aéroport, les ports, les axes routiers clés ou encore les infrastructures essentielles comme les centrales électriques. Il a souligné que cette approche vise à rétablir la souveraineté de l’État haïtien en lui permettant d’affirmer son autorité dans ces zones vitales.
L’usage du terme « mission militaire » souligne l’intensité et la nature coercitive de l’intervention, mais Wooster a également indiqué qu’une composante policière pourrait être intégrée si nécessaire. La métaphore de l’intervention en tant que traitement d’une urgence médicale illustre la priorité donnée à la stabilité immédiate, en arrêtant d’abord l’hémorragie sécuritaire avant de s’attaquer aux autres problèmes structurels du pays. La stabilité est ainsi perçue comme un préalable indispensable pour toute autre action de développement ou de réforme.
L’intervention aurait plus de « liberté de manœuvre » que la mission existante, ce qui indique une volonté d’adopter une approche plus proactive et éventuellement plus coercitive pour assurer la survie de l’État haïtien face à la montée de la violence des gangs. Wooster met en garde contre la gravité de la situation : il s’agit, en définitive, d’un enjeu de survie pour la souveraineté nationale.
Par ailleurs, la déclaration du Conseil présidentiel haïtien, dénonçant la situation comme une « guerre », et l’appel à des ressources pour lutter contre les gangs illustrent une crise humanitaire profonde. La description de la violence comme un affrontement entre criminels et une population désarmée souligne l’urgence humanitaire et la perte de contrôle de l’État sur une grande partie du territoire.
Les tensions diplomatiques sont palpables, notamment avec le fait que les États-Unis ont menacé de suspendre leur financement si le Conseil de sécurité ne soutenait pas leur plan d’extension de la mission. La proposition d’une force de plus de 5 000 hommes, soutenue par Washington et Panama, témoigne d’une volonté de recourir à une intervention militaire de grande envergure pour faire face à la crise sécuritaire, tout en soulevant des questions relatives à la souveraineté, à la légitimité et aux risques d’escalade de la violence.
En résumé, cette situation illustre une crise multidimensionnelle où la stabilité sécuritaire est perçue comme un préalable crucial à tout effort de reconstruction institutionnelle et démocratique. La stratégie proposée, plus militarisée, soulève des enjeux complexes liés à l’intervention étrangère, à la souveraineté nationale, et à la nécessité impérieuse d’une réponse coordonnée pour prévenir une dégradation encore plus grave de la situation en Haïti.