La ville de Kisangani, chef-lieu de la province de la Tshopo, s’apprête à accueillir, d’ici au 24 juin, les restes du héros national, Patrice-Emery Lumumba, assassiné au Katanga un certain 17 janvier 1961 alors qu’il n’avait que 35 ans.
Héros national, icône de la lutte anticoloniale et visage mondial de la résistance à l’impérialisme, Patrice-Emery Lumumba peut enfin, après moult tergiversations, recevoir une sépulture digne de sa lutte politique, lui dont le corps dissous dans l’acide n’a jamais été retrouvé.
C’est à l’esplanade de la poste, en passe de revêtir sa plus belle robe, que seront exposés les restes de ce digne fils du pays. Toute une symbolique se cache derrière le choix de ce site, car c’est dans ces bureaux que l’icône internationale de la décolonisation a exercé, dans les années 1960, comme employé de deuxième classe. Déjà, l’effervescence est perceptible dans les rues de Kisangani où les souvenirs du tout premier Premier ministre du Congo indépendant sont évoqués avec bonheur.
C’est aux fins de coordonner la série d’hommages prévus à l’honneur du héros national ainsi que toutes les activités y relatives qu’une délégation de la présidence de la République a été récemment dépêchée sur place. Conduite par Robert Ekaya Lopongo, conseiller au collège PT-NTIC et membre du Comité de pilotage du site de Kisangani qu’accompagnait sa collègue Lusamba Mbombo Goretti de l’Urbanisme et environnement, la délégation présidentielle a conféré avec toutes les parties prenantes impliquées dans l’organisation du passage des reliques de Patrice Lumumba au chef-lieu de la Tshopo.
Le comité de pilotage du site de Kisangani à pied d’œuvre
Reçus en audience au lendemain de leur arrivée à Kisangani, le 12 mai dernier, les deux membres du Comité de pilotage ont enchaîné une série de réunions stratégiques au siège du gouvernement provincial avec les autorités civiles et militaires impliquées dans l’organisation. Il a été question de recueillir les états des besoins chiffrés des différentes équipes reconstituées, mais aussi, leurs propositions concrètes sur des actions à mener durant le jour où le corps de Patrice Lumumba sera exposé.
De quoi réjouir Roland Lumumba, également de passage à Kisangani, pour qui il s’agit là du couronnement d’un long processus qui marque l’épilogue d’un deuil devenu interminable. Pour la mairie de Kisangani, l’événement vaut la chandelle et pourrait contribuer à booster le développement d’une ville en déliquescence qui porte encore les stigmates de la « Guerre de six jours » de juin 2000.
Le programme des obsèques prévoit qu’une fois rapatrié après sa réception en Belgique par le chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi, le corps de Patrice-Emery Lumumba, ou mieux, ce qu’il en reste, sera acheminé à sa ville natale, précisément à Onalua, dans la province du Sankuru, où sera organisé un deuil familial. C’est le 24 juin que les reliques atteindront Kisangani, la ville où Patrice Lumumba a forgé son statut de leader politique anticolonialiste, avant de poursuivre son itinérance funéraire jusqu’à Kinshasa pour l’inhumation.
Après avoir auditionné les différentes équipes et reçu leurs desideratas, la délégation présidentielle a finalement regagné Kinshasa le 19 mai, forte des assurances reçues quant à la réussite de cet événement majeur longtemps attendu par tous les Congolais.
Alain Diasso
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