Un rapport révèle que le département d’État américain a donné de l’argent à une entreprise liée à la police haïtienne

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Par Genevieve Montinar | 16 septembre 2020

Selon un rapport, le département d’État des États-Unis a attribué un contrat de 73 000 $ à une entreprise de sécurité haïtienne pour fournir des « trousses anti-émeute » pendant que des manifestations anti-gouvernementales étaient en cours en Haïti.

Le rapport, publié par le Center for Economic and Policy Research (CEPR) a révélé qu’en novembre 2019, le Département d’État a signé un contrat avec X-International, une entreprise ayant des liens étroits avec la Police nationale haïtienne et l’unité de contrôle des foules de la police.

Les Haïtiens protestent contre la corruption gouvernementale depuis juillet 2018. Le principal catalyseur a été une « hausse des prix de l’essence » et des accusations selon lesquelles le président Jovenel Moïse « a détourné des centaines de milliers de dollars de fonds publics » pour des programmes sociaux.

Amnesty International confirme la preuve d’un « usage excessif de la force par la police contre les manifestants », ainsi que des cas de meurtres par la police. Les rapports de l’organisation montrent que la police « utilise une force excessive contre les manifestants ».

L’administration Trump a largement contribué à la police haïtienne, quadruplant la contribution des États-Unis « de 2,8 millions de dollars en 2016 à plus de 12,4 millions de dollars l’an dernier ».

Compte tenu de cette augmentation du financement, le contrat signé par le département d’État est encore plus alarmant. Le rapport du CEPR mentionne qu’au début de l’été 2020, les gaz lacrymogènes fabriqués aux États-Unis ont été « utilisés pour disperser les militants » devant le ministère de la Justice d’Haïti. Ces militants avaient l’autorisation légale d’être devant le bâtiment, et les manifestants étaient toujours réprimés.

Mais toutes les manifestations n’étaient pas surveillées de la même façon. Après les protestations du ministère de la Justice, le rapport du CEPR note qu’un groupe de personnes armées dirigé par un ancien policier nommé Jimmy Chérizier s’est rendu au même endroit, et les forces de police ne les ont pas dispersés.

Chérizier, surnommé « Barbeque », est le chef du G9 Famille et Alliés, un gang composé de neuf autres gangs de la région. Chérizier est notoire pour avoir été impliqué, selon l’ONU, dans deux massacres dans des quartiers de la capitale haïtienne, Port-au-Prince, alors qu’il était policier. La première a eu lieu en novembre 2017 à Grand Ravine, où a eu lieu « l’exécution extrajudiciaire d’au moins 14 civils innocents ». La deuxième a eu lieu en novembre 2018 à La Saline, où 71 personnes ont été tuées.

Dans son rapport, le CEPR a découvert que X-International — qui appartient à Carl Frédéric Martin, « un ancien membre de la marine américaine », qui s’est de plus en plus impliqué dans les forces de sécurité d’Haïti au cours des dernières années — était le bénéficiaire de ce contrat de fourniture d’équipement antiémeute.

Le rapport décrit le lien entre Martin et l’un de ses proches, Dimitri Herard, qui travaille au sein du gouvernement haïtien en tant que chef de la garde du palais du pays. Le rapport du CEPR indique que « les deux exploitants exploitent l’un des concessionnaires d’armes les plus lucratifs du pays »

translated by TRiboLAND from original english version: https://therealnews.com/columns/us-state-department-gave-money-to-firm-tied-to-haitian-police


Genevieve Montinar est productrice de réservations à TRNN. Elle est diplômée de l’Université George Washington en 2018 avec une licence en sciences politiques et des mineurs en journalisme et justice pénale.

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