L’histoire ne change pas et on ne peut pas la falsifier

0 363

On ne change pas l’histoire ; « L’histoire reste l’histoire » rien ne sert à chercher à la changer ou la falsifier, car les faits sont là, ils sont têtus : l’Allemagne refuse toute réparation de ses crimes coloniaux en Namibie et au Cameroun

Les descendants des trafiquants d’hommes ne veulent pas qu’on leur dise que leurs arrières parents ont fait fortune en vendant des hommes ou en les utilisant comme esclaves, même si pour l’amour de leur Dieu d’Israël, on peut les pardonner, on ne peut pas oublier ce qu’ils ont fait. 

En janvier 1894, sont découverts d’immenses gisements de diamants dans le Sud Ouest Africain (en Namibie actuelle) par les Allemands. À partir de ce moment, l’empereur allemand Guillaume II décide que la Namibie sera une terre blanche, nettoyée de tout Noir autochtone. Les femmes peuvent rester pour assouvir les besoins sexuels des soldats allemands et faire des Métis qui viendront remplacer les Noirs.

Le pardon n’est pas synonyme d’oubli : ils doivent répondre de leurs actes ; ils doivent s’acquitter de leurs dettes ; ils sont redevables des Noirs. 

C’est grâce à ces deniers qu’ils ont des économies puissantes, « C’est grâce à eux qu’ils sont de grandes puissances » Alors qu’ils règlent la facture aux Noirs.

Le 2 octobre 1904, le général Lothar von Trotha rédige cet arrêt de mort contre les Hereros :

Le général des troupes allemandes [en Namibie] envoie cette lettre au peuple Héréro. Les Héréros ne sont dorénavant plus sujets allemands […] tous les Héréros doivent partir ou mourir. S’ils n’acceptent pas, ils y seront contraints par les armes. Tout Héréro aperçu à l’intérieur des frontières [namibiennes] avec ou sans arme, sera exécuté. Femmes et enfants seront reconduits hors d’ici – ou seront fusillés […] Nous ne ferons pas de prisonnier mâle ; ils seront fusillés. Telle est ma décision prise pour le peuple Héréro.

Résultat des courses : sur les 100.000 Héréros qui existaient avant, il ne restera plus que 15.000 à la fin du massacre allemande.

  • Des années passent, l’Allemagne refuse la Réparation de son crime. L’affaire est portée devant un tribunal new-yorkais le 31 juillet 2018.

  • Comme il fallait s’y attendre, le 7 mars 2019, la juge Laura Taylor Swain du tribunal fédéral de New York a décidé que ce n’était pas aussi grave que cela, décimer les 90 % d’une population sur sa propre terre en Afrique.

  • Le 26 janvier 2019, Acte de vandalisme à l’Ambassade du Cameroun à Berlin et à Paris.Les manifestants demandent à Berlin d’aller déloger le Président du Cameroun.

  • C’est-à-dire, la même Allemagne qui refuse la réparation de ses crimes en Namibie et au Cameroun. La même Allemagne qui refuse d’indemniser les descendants De Douala Manga Bell et de Partin Paul Samba qu’ils ont pendu le 8 août 1914 .

  • Comme ces Camerounais qui marchent à Berlin, ces deux Camerounais avaient étudié en Allemagne, Manga Bell, le droit et Paul Samba, Militaire. Tous deux ont été reconnus coupables de refuser de renoncer à leur culture, à leurs traditions, à leur spiritualité pour devenir des chrétiens, des sujets allemands.

  • 105 ans après la pendaison de Douala Manga Bell, les Camerounais qui marchent à Berlin contre leur pays le Cameroun, ont accepté ce que nos martyrs ont refusé : ils sont tous devenus chrétiens, ils acceptent de vivre dans un pays, l’Allemagne où leurs enfants depuis l’age de 7 ans sont orientés dans un parcours d’études courtes pour ne jamais devenir des ingénoeurs comme leur parents à qui le Cameroun a pourtant donné la chance de devenir ingénieurs, chance que l’Allemagne refuse à leurs propres enfants nés en Allemagne.

  • Douala Manga Bell a été pendu pour avoir refusé cet apartheid sur son territoire et que nos Intellectuels Camerounais d’Allemagne ont accepté 105 ans après.

Pour information, en Allemagne, existe encore aujourd’hui en 2019, les idées racistes que Manga Bell a combattu jusqu’à la mort. Les enfants sont orientés à l’âge de 7 ans en fonction de leur capacité à bien parler allemand. Il est évident que l’enfant d’une coupe d’Africains, ne pourra jamais parler allemand comme les enfants d’Allemands. Et vite : il est viré au CAP.

Pire : on assiste aujourd’hui en Allemagne à des situations des plus grotesques dans lesquelles des ingénieurs camerounais pour fuir cette situation, ont épousé des Allemandes. Et ces dernières pour ne pas risquer que les enfants soient orientés vers les études des prolétaires, interdisent à leurs maris camerounais de parler aux enfants. Pour éviter que l’enfant ne prenne le ton un peu africain, pas très allemand.

  • Résultat des courses : quand le papa camerounais veut demander à son enfant si à l’école, cela se passe bien, il doit attendre son épouse allemande et c’est à cette dernière de poser la question à l’enfant.

Dans quel autre pays du monde a-t-on vu une telle torture psychologique, volontairement acceptée par les victimes ?

  • Ça existe en 2019, au moment où j’écris cette leçon. Et tous ceux qui ont vandalisé l’Ambassade du Cameroun à Berlin le 26 janvier 2019, soit disant pour chasser un dictateur africain du pouvoir, ont volontairement accepté de vivre sereinement dans un pays qui leur impose un tel traitement inhumain contre lequel Douala Manga Bell s’est battu, jusqu’à payer de sa vie.

Qu’est-ce qui a pu se passer pour qu’avec le temps (105 ans), les populations africaines soient à ce point zombifiées, jusqu’aux intellectuels ??

  • Il me plait de conclure avec la première lettre de protestation contre l’explication de son peuple de 903 hectares dans la ville de Douala que Rudolph Manga Bell envoie en novembre 1911, dans un télégramme adressé au Reichstag :
  • En raison de leur impuissance à pouvoir se défendre, les chefs supérieurs de Duala prient respectueusement la Haute-Diète allemande de bien vouloir demander très gracieusement au Bundestag ou bien à Monsieur le Chancelier de prendre des mesures pour l’annulation de l’expropriation de notre bien-fonds ainsi que pour celle du refoulement du peuple duala loin du fleuve, refoulement qui mettrait tout le peuple dans l’impossibilité de subvenir à ses besoins.
  • En réponse à ce télégramme, il a été pendu le 8 août 1914 à Douala devant ses sujets. Extrait de Comprendre l’Histoire de l’Afrique de Jean-Paul Pougala (livre en cours d’écriture)

Jean-Paul Pougala

Leave A Reply