Port-de-Paix: situation de troubles

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Dès l’aube du matin Lundi 17 Juin 2019, la population habitant dans les zones d’avenue des trois rivières ont réveillé dans une situation de troubles. Des individus à visages masqués ont dressés des barricades et des pneus enflammés à la rue Dumarsais Estimé. Voulant rétablir la paix publique et reprendre le contrôle de la situation, des agents de l’Unité de Maintien d’Ordre ont pu intervenir avec des gaz lacrymogènes, puisque les fauteurs de troubles avaient lancé des jets de pierre, dès l’arrivée des forces de l’ordre sur les lieux. Cette situation de tension a provoqué la stérilité de la circulation au bas de ville, la fermeture des activités de business et a semé la panique chez les riverains de la zone. Jusqu’à midi, la tension a persisté encore. Cette fois-ci, c’est le rond point de Port-de-Paix qui est ciblé pour ériger des pneus enflammés qui ont pris tout le temps possible pour se consommer et la PNH n’y intervenait pas.


Ce qui est bizarre, c’est qu’aucun de ces individus n’était pas en mesure d’intervenir dans la presse, afin de faire valoir leur point de vue ou l’objectif clair et net de leur mouvement violent. Ce qui revient à dire, selon l’opinion publique, qu’il ne s’agissait pas en réalité d’un mouvement de protestation relatif aux revendications des pétro-challengers demandant des comptes sur l’utilisation des fonds pétro-caribe et de ceux-là réclamant le départ du président Jovenel Moïse. En plus d’un acte de spontanéité, ce serait une volonté manifeste de certaines personnes qui, tout en voulant rester dans l’anonymat, essaient de créer la panique généralisée et de boycotter le fonctionnement des activités dans la cité de Cappoix, sous prétexte que les port-de-paisiens répondent à l’appel des membres de l’opposition radicale, à réaliser des manifestations violentes contre le chef de l’État.


Cependant, pour le reste de la ville, les activités ont fonctionné à la normale. Les banques commerciales, les marchés publiques, les écoles primaires et secondaires, la circulation ( toutes personnes ont pu se vaquer à leurs activités quotidiennes sans aucune inquiétude). Toutefois, vers les 12h 30 à une heure de l’après-midi, tout allait se rétablir et retourner à l’ordre. A l’exception de certaines directions départementales des services déconcentrés, comme ” l’Office Nationale d’assurance Vieillesse (ONA), l’Office d’Assurance Acident Travail, Maladie et Maternité (OFATMA), L’Office d’Assurance et de plusieurs autres bureaux régionaux où les leurs employés étaient obligés de regagner leur maisons dans la mi-journée, par mesure de prudence et de précaution.


Cependant, en début du week-end écoulé, soit le Vendredi 14 Juin 2019, environ une dizaine de personnes ayant eu comme chef de file: l’ancien substitut commissaire du gouvernement au parquet de Port-de-Paix Me Kerly Dubréus, le porte-parole de “tèt kole tipeyizan ayisyen” Pierre Joseph et le lavalassien Appaulius Trompé, ont procédé à la fermeture des locaux des institutions publiques à Port-de-Paix. Les directions régionale de l’ONA, du MENFP, du Tribunal de paix, de la DGI, de l’APN, du MSPP et autres ont été les cibles des protestataires qui exigent le procès du fonds pétro-caribe. Une manifestation qui n’a pas fait recettes en terme d’effectif. Mais, tout allait être rentré dans l’ordre quelques minutes après avoir cadenassé les barrières, avec les interventions des agents de la PNH et du commissaire du gouvernement de Port-de-Paix, Me Jean Volney Bellamin qui ont permis à ces bureaux de recouvrir leurs portes ce même Vendredi.
Soulignons que depuis, le début des mouvements déclenchés dans plusieurs régions du pays à partir du Dimanche 9 Juin 2019, aucune vraie manifestation ne se réalise pas à Port-de-Paix. Pas même un groupe de trente personnes n’investissent les rues pour exiger le départ du président de la république. Toutefois, ce silence n’est pas synonyme d’une solidarité aveugle en faveur du chef de l’État. Car, les nord’ouesiens, les port-de-paisiens notamment, ont bien des complaintes, mais pour la plupart, ils craignent pour que le président Jovenel Moïse ne soit pas victime pour son origine sociale et son éventuel départ engendre de nouveaux petits bourgeois en aggravant d’avantage la situation catastrophique des couches les plus défavorisées du pays. A ce comment là, le projet de rénovation de la ville de Port-de-Paix est risquer d’inachever et la construction de la route des Gonaïves menant dans le département du Nord’Ouest… s’arrêtent définitivement.

Marc Edy Ossam, TRiboLAND

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