TANT QU’IL Y AURA D’AUTHENTIQUES CITOYENS HAÏTIENS

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 02-11-2019

Nombreux sont les observateurs de toutes nationalités et tendances confondues qui prédisent l’effondrement et la disparition imminented’Haïti, l’un des plus pauvres Etats du 21e siècle, malgré son glorieux passé illustré par la large et déterminante victoire de l’armée indigène sur les forces expéditionnaires de Napoléon Bonaparte au début du 19esiècle. Les pères fondateurs de la patrie bravant la soldatesque française sans doute aucun espéraient créer une nation belle et prospère sur les ruines de l’ancienne colonie considérée comme la Perle des Antilles américaines. Les crises incessantes qui n’en finissent depuis l’élimination prématurée de Jacques Ier, après seulement deux années environ de règne, n’augurent rien debon de l’avenir du pays.

Toujours est-il qu’Haïti sait se trouver les ressources humaines utiles et nécessaires pour se relever et se mettre debout surtout lorsque l’ennemi éternel croit l’entraîner dans le deuil, la honte et le désespoir, quitte parfois à lancer des cris de douleur qui frissonnent le monde. Aussi ne disparaît-il pas tant qu’il y aura d’authentiques citoyens Haïtiens pénétrés du sens du bien commun, du devoir de le défendre envers et contretous, du respect d’autrui et des biens publics et de l’idéal de grandeur inculqué à tout digne Haïtien. Les guerres civiles fratricides continuelles ne sont-elles pas parfois d’inévitables accidents de l’histoire qu’ont connu toutes les grandes nations aujourd’hui dites civilisées?

La crise née du renversement du regime des Duvalier, avec l’entrée en scène des militaires de l’occupation américaine de 1915 qui ont mis fin au règne des Cacos du Nord et des Piquets du Sud et l’accession au pouvoir de politicards et néophytes séducteurs d’un peuple analphabète par des discours trompeurs tantôt marxistes, tantôt démagogiques à coup de slogans pour faire dodo des enfants, accouche finalement de calvitiens non de nature mais de noms qui font recette auprès de la masse, cette foule nombreuse déçue dela gauche caviar haïtienne et croupissant dans la crasse et la misère qui croyaient trouver des messies avec des programmes- écran de TiManmanm-Cheri, Ti Papam-doudou et des plans spéciaux créés pour s’enrichir.

En fait, rien n’est fait pour un réel développement durable malgré les millions et milliards du trésor public, de la reconstruction d’Haïti post séisme du 12 janvier 2010 et du programme Pétro-Caribe dépensés par ces fonctionnaires nouveaux riches d’Haïti dénoncés par la nation qui entend demander et comme de fait demande actuellement des comptes par le biais de parlementaires avisés, de politiciens indignés, d’avocats militants et decitoyens responsables et engagés. Certaines dates historiques sont habilement exploités pour contraindre les sus dits calvitiens à réaliser le procès dit de Petro-Caribe qui verra trainer certains non des moindres des leurs sur la sellette criminelle pour corruption, surfacturation, blanchiment d’argent, dilapidation de fonds publics, etc.

Le CORE-GROUP et Les Etats-Unis en tête ont sauvé le
régime de justesse lors des émeutes des 5, 6 et 7 juillet 2018 après l’annonce de la hausse éxagérée du prix du carburant. L’Administration Moïse-Lafontant pour la première fois tremble face à l’irruption de la population sur le macadam pour réclamer le départ du chef de l’Etat et de ses acolytes du pouvoir comme le préconisait longtemps déjà l’opposition haïtienne. L’International ayant des yeux de Rodrigue pour Chimène et craignant un retour au pouvoir incontrôlable de la gauche haïtienne dans sa forme radicale cette fois-ci a dû voler au secours du chef de l’Etat à qui il intimait l’ordre de se débarrasser de son homme de paille, le Dr J.G. Lafontant, devenu un fusible colis embarrassant et encombrant.

Les dates de la commémoration de la mort de l’Empereur Jacques Ier et du Combat de Vertières ont donné lieu à des tensions et pressions politiques contre la nouvelle Administration Moïse-Céant, qui sont le prodrome d’une grave crise insurrectionnelle causée par la misère qui s’aggrave, la dépréciation démésurée de la monnaie haïtienne par rapport au dollar américain, le rapport sur le dossier Petro-Caribe de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif et l’immobilisme voire l’incompétenceet l’impuissance de l’équipe au pouvoir à réagir en prenant des mesures opportunes visant un regain d’espoir pour le redressement de la situation.

Le 7 février, date historique de l’histoire nationale, soit trente-trois années après la chute du régime duvalérien, la foule en masse entraînée par une opposition décidée à administrer le coup fatal aux dits calvitiens se déchaine et réédite les exploits du mois de juillet 2018. Des manifestants en colère détruisent tout ce qu’ils rencontrent sur leur passage. Ils incendient les pompes à essence sans crainte de mettre la capitale et les communes environnantes en flammes. Des voitures de luxe et leurs propriétaires sont prises pour cibles. Dans les villes de Province, Cap, Cayes, Gonaïves, Jacmel, Petit-Goâve, la situation est la même. Ils réclament violemment la démission du Chef de l’Etat accusé de mensonge, de laxisme, de lâcheté, de complicité, d’incompétence, bref de tous les péchés d’Israël.

Haïti revit-il l’insurrection générale des 20 et 21 août 1791 qui voient les esclaves galvanisés par la Cérémonie du Bois Caïman s’unir et se soulever pour transformer la colonie en un véritable brasier? Les dirigeants actuels font-ils le jeu de la communauté internationale, ennemi éternel des nègre d’Haïti qui ont remis en question un ordre mondial lésant leur intérêt au début du 19e siècle? En voulant maintenir l’équipe incompétente de nullards au pouvoir contre la volonté populaire dansant la sarabande le Corre-GROUPE réaffirme la position anti-haïtienne de la communauté international dans son complot permanent contre le développement d’Haïti qui représentait à ses yeux une menace et un défi pour les grandes puissances du monde.

Longtemps déjà, elle rêve et prépare la disparition d’Haïti avec la complicité de ses collaborateurs, des dirigeants dociles qu’ils nomment au pouvoir à la faveur d’élections frauduleuses et contestées. Ces derniers ont toujours le toupet de brader la souveraineté nationale pour se maintenir au pouvoir. Ils n’ont pas hésité à dénationnaliser la TELECO, la MINOTERIE, la CIMENTERIE, la HASCO, l’ENAOL…, des entreprises courageusement nationalisées par le président Jean-Claude Duvalier qui en fera malheureusement les frais. Leur unique intérêt réside dans leur soif de s’enrichir et d’aller jouir avec les membres de leur famille de leur fortune dans un pays étranger d’adoption.

En somme, s’il reste un brin de patriotisme et de nationalisme à l’équipe au pouvoir qu’elle favorise une issue heureuse à cette crise qui profite à l’International, notamment la République Dominicaine dans sa quête devengeance des 21 années d’annexion par Haïti. La Grande QUISQUEYA rêvée et planifiée consacrerait la disparition de la République d’Haïti qui deviendrait leur ultime province. Que cette équipe prouve pour ne pas démériter de la patrie qu’elle nourrit encore dans sa veine l’idéal dessalinien qui prone la souveraineté nationale et la non-immixtion des étrangers dans les affaires internes du pays en recherchant une solution haïtienne passant par sa démission ordonnée du pouvoir ou l’annonce publique d’une conférence nationale souveraine capable de calmer la fureur du peuple dont la Voix est au-dessus de la Constitution.

 Me Fresnel JEAN, T.S.& Av.

Contributeur de Triboland

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