La distribution alimentaire chaotique de FAES au camp de Colombie s’apparente à un soutien désordonné, alimentant la frustration croissante des déplacés et amplifiant leur sentiment d’abandon.

Par TRiboLAND.com
Les derniers dispositifs du “Fonds d’Assistance Économique et Sociale” (FAES), mettent en évidence une situation humanitaire critique liée à la crise des déplacés en Haïti, illustrée par la distribution de nourriture au camp de Bourdon. La présence du FAES et son programme de restaurant communautaire témoignent d’une réponse humanitaire concertée face à une crise de déplacement massif causée par la violence armée. Cependant, malgré ces efforts, la situation demeure fragile et soulève plusieurs enjeux majeurs.
Les familles issues de Solino, Delmas 24 et Nazon ont été forcées de fuir en novembre 2024, ce qui indique une crise prolongée, puisqu’elle dure depuis plusieurs mois. Leur déplacement a été provoqué par des actes violents (incendie, pillage) attribués à une coalition armée locale, « Viv Ansanm ». La mention de leur survie dans des abris de fortune révèle une vulnérabilité accrue, avec des conditions précaires qui limitent leur dignité et leur sécurité.
La distribution alimentaire régulière constitue une action salvatrice, mais elle apparaît comme une réponse d’urgence, insuffisante pour résoudre la crise profonde. La mention d’un « plan de retour » signale que l’aide humanitaire ne doit pas se limiter à la gestion de l’urgence, mais intégrer des stratégies de réintégration durable. La frustration exprimée par Clifford souligne l’absence d’une solution pérenne, ce qui pourrait aggraver la vulnérabilité des déplacés si les conditions de leur retour ne sont pas garanties.
Murielle dénonce un déficit de soutien pour les femmes, notamment en ce qui concerne les produits d’hygiène. Cela met en lumière une lacune dans l’aide humanitaire, qui tend souvent à négliger les besoins spécifiques de certains groupes vulnérables, comme les femmes et les enfants. La question de l’hygiène n’est pas simplement sanitaire, mais aussi sociale et psychologique, impactant la dignité et la santé mentale des déplacés.
La demande d’intervention des autorités montre un besoin d’engagement plus structurant pour résoudre la crise. La situation soulève des questions sur la gouvernance, la sécurité, la reconstruction et la stabilité. Le fait que ces familles soient encore dans l’attente d’un retour organisé et sécurisé indique une faiblesse dans la réponse étatique face à la crise humanitaire, et peut-être une complexité politique sous-jacente.
L’analyse souligne la nécessité d’une approche holistique :
a. Renforcer l’assistance humanitaire à court terme tout en élaborant des plans de réintégration et de reconstruction à moyen et long terme.
b. Assurer une prise en compte spécifique des besoins des femmes, notamment en matière d’hygiène, de sécurité et de soutien psychosocial.
c. Impliquer davantage les autorités locales et nationales pour garantir un retour sécurisé et durable.
d. Mettre en place des mécanismes de suivi et d’évaluation pour ajuster les interventions en fonction de l’évolution de la situation.
En résumé, si la distribution alimentaire constitue une étape essentielle face à l’urgence, elle doit s’inscrire dans une stratégie plus globale qui prenne en compte la sécurité, la dignité, la reconstruction et la résilience des populations déplacées. La situation révèle également les défis systémiques liés à la gouvernance et à la capacité des acteurs locaux à répondre efficacement à une crise humanitaire persistante.