Edgar leblanc Fils, Président du Conseil de Transition lors de la 79ème Assemblée Générale des Nations Unies condamne les déclarations racistes de Donald Trump et exhorte la France à restituer la dette d’indépendance à Haïti (analyse).

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TRiboLAND

Par TRiboLAND.com

L’intervention d’Edgar Leblanc Fils, Président du Conseil de Transition à la 79ème Assemblée Générale des Nations Unies se caractérise par une ferme condamnation des déclarations racistes de Donald Trump, soulignant la nécessité de dénoncer de telles attitudes dans le cadre d’un dialogue international. De plus, le Président appelle la France à restituer la dette d’indépendance qu’elle impose à Haïti, mettant en lumière les implications historiques et économiques des relations franco-haïtiennes. Cette prise de position s’inscrit dans une volonté de rétablir la justice et de favoriser un avenir plus équitable pour Haïti sur la scène mondiale.

Dès le début, Edgard Leblanc Fils a adopté une position active en faveur des migrants haïtiens vivant à l’étranger, en mettant particulièrement l’accent sur ceux qui résident à Springfield, dans l’Ohio. Il a mis en lumière les discriminations raciales qu’ils subissent, notamment en raison des déclarations du candidat républicain Donald Trump. Cette défense souligne non seulement les injustices rencontrées par cette communauté, mais interroge également les effets plus larges du discours politique sur les perceptions raciales et les conditions de vie des immigrants.

Le Président du Conseil de Transition a adressé une critique directe à Trump en mettant en lumière le fait que les passions inhérentes aux campagnes électorales ne sauraient justifier des comportements xénophobes ou racistes. Cela est particulièrement pertinent dans le contexte américain, où les États-Unis se sont construits grâce à l’apport d’immigrants issus de multiples horizons. Cette diversité a été un élément fondamental dans l’établissement du pays en tant que symbole de démocratie sur la scène mondiale, ce qui rend d’autant plus préoccupant tout discours qui pourrait saper ces valeurs.

Haiti n’aspire pas à la charité, mais à la reconnaissance, à l’équité et à la dignité. Selon Edgar Leblanc Fils, le pays paie le prix de son audace d’avoir inspiré les autres à goûter la liberté.

En 1825, à peine 21 ans après avoir triomphé dans une lutte héroïque pour sa liberté, Haïti se retrouve face à un dilemme tragique. Alors que le pays célèbre son indépendance, il doit faire face à la dure réalité d’une dette colossale, imposée par la France, son ancien colonisateur. Cette rançon, dictée sous la menace, est perçue comme le prix à payer pour obtenir la reconnaissance de son statut souverain.

Les jours qui suivent, Haïti avale une gorgée amère de désespoir. Les ressources de cette jeune nation, déjà fragiles, commencent à s’évaporer lentement, entraînant le pays dans un cycle infernal d’appauvrissement. Les rêves de prospérité et de liberté s’évanouissent peu à peu, tandis que le peuple haïtien se débat dans un océan de difficultés.

La dette devient alors le symbole d’une punition cruelle, une revanche sur l audace de ceux qui ont osé briser les chaînes de l’esclavage. Chaque paiement effectué rappelle à la nation le prix élevé de sa bravoure, transformant l’héroïsme passé en un fardeau lourd à porter. Ainsi, Haïti, dans sa quête d’identité et de dignité, lutte non seulement pour sa survie, mais aussi pour redéfinir son avenir face aux vestiges d’une oppression qui refuse de disparaître.

Le Président du Conseil de Transition a exprimé une position claire concernant le paiement de la dette d’Indépendance envers la France, la qualifiant de injuste et appelant à sa restitution. Cette déclaration s’inscrit dans un contexte plus large de revendications historiques qui soulignent les injustices passées.

Parallèlement, le Comité National de Restitution et Réparation, en collaboration avec la Commission des Réparations de la CARICOM, a déjà engagé des recherches approfondies sur cette problématique, visant à établir une base solide pour des actions futures. Cette initiative souligne l’importance d’une approche méthodique et documentée pour aborder les questions de réparations et de justice sociale, reflétant un besoin croissant de reconnaissance des torts historiques.

Concernant la mission multinationale, le Président du CPT a souligné qu’Haïti a accueilli plusieurs missions des Nations Unies au cours des trente dernières années, dont la MINUSTAH. Bien que certaines de ces interventions aient temporairement contribué à la stabilisation du pays, elles ont également engendré des conséquences durables et problématiques. En outre, des allégations de violations graves des droits humains, y compris des abus sexuels, ont gravement entamé la confiance du peuple haïtien envers ces missions. Cette situation soulève des questions cruciales sur l’efficacité et l’impact à long terme des interventions internationales dans le pays. M. Leblanc exprime son regret face à l’absence de poursuites et de réparations pour les victimes, soulignant que cela a accentué un sentiment d’impunité qui compromet les efforts de reconstruction.

Dans le contexte actuel, il est particulièrement ardu de dénicher des leaders des pays en développement capables d’exposer devant les puissances coloniales les injustices historiques infligées à d’autres nations. Les efforts déployés par le Président Edgar Leblanc Fils méritent d’être salués. Son parcours incarne véritablement ce dont la nation haïtienne a besoin et suscite une fierté authentique au sein de la communauté raciale.

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