Contre son aide à l’Ukraine dans le conflit avec la Russie, la Roumanie demande ses terres historiques à Kiev

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par Philippe Rosenthal 

La sénatrice roumaine, Diana Șoșoacă, qui a pour slogan, « un peuple uni ne peut être vaincu », a exigé à l’Ukraine la restitution des terres historiques à la Roumanie et l’annulation du « plus grand acte de trahison post-décembre, à savoir le traité de bon voisinage et de coopération entre la Roumanie et l’Ukraine, ratifié par la loi n°129/1997 ». 

La sénatrice roumaine, Diana Șoșoacă, a déposé un projet de loi qui appelle au rejet des relations de bon voisinage avec Kiev et à l’annexion d’une partie des territoires ukrainiens. Le média roumain HotNews rapporte que Diana Șoșoacă a proposé le projet de loi modifiant la loi n°129/1997 pour la ratification du Traité de bon voisinage et de coopération entre la Roumanie et l’Ukraine au Parlement roumain le 20 mars dernier. 

Le document implique le transfert à Bucarest de « terres historiques » sur le territoire de l’Ukraine : La Bucovine, Herța, Bugeacul (Cahul, Bolgrad, Ismail), le Maramureş historique et l’île de Zmeïny (l’île des Serpents). La sénatrice roumaine propose de mettre en œuvre ce plan d’ici 2027. « Compte tenu du conflit en Ukraine et du fait que l’État roumain finance l’Ukraine avec du matériel militaire et des armes par le biais de l’OTAN, ainsi que du fait qu’environ 3 millions d’Ukrainiens sont passés par la Roumanie, nous demandons à l’Ukraine de nous donner les terres habitées par nos frères roumains », a-t-elle justifié.   

Les Roumains en Ukraine subissent la discrimination. Diana Șoșoacă dénonce, aussi, les attaques contre les populations roumaines vivant en Ukraine pour expliquer sa demande : « Malheureusement, nos frères roumains en Ukraine n’ont pas le droit d’apprendre dans leur langue maternelle, il y a un risque de perdre leur identité culturelle. Au lieu de cela, à Sighetul Marmații, il y a un lycée avec un enseignement en langue ukrainienne. On constate l’absence du principe de réciprocité, principe applicable en droit international (principe des relations internationales, consacré par les accords, traités et conventions d’entraide judiciaire, selon lequel l’État bénéficiaire du traitement appliqué par son partenaire s’engage à lui assurer traitement identique ou équivalent). 

Ainsi, les Roumains de souche d’Ukraine n’ont pas de représentant au Parlement de Kiev, tandis que les Ukrainiens de notre pays ont un représentant au Parlement roumain ». Elle a rajouté : « L’adoption de la loi sur les minorités nationales par la Rada suprême d’Ukraine, sans consulter la Roumanie, fait partie de la normalité défiante de l’Ukraine à l’égard de la Roumanie, compte tenu du soutien illimité et inconditionnel dont elle bénéficie de Bruxelles et de Washington »

L’Ukraine impose l’apprentissage de l’ukrainien pour les populations parlant le roumain ou, d’ailleurs, le russe ou le hongrois. « Considérant le mépris et la moquerie de l’État ukrainien envers l’État roumain et les citoyens d’origine roumaine vivant dans les territoires temporairement occupés, exprimés par l’adoption de la loi sur les minorités nationales en 2022, nous réitérons la demande de restitution des territoires injustement détenus par l’Ukraine, ainsi que les citoyens d’origine roumaine », exige-t-elle. Diana Șoșoacă justifie, ainsi, que « nous voulons récupérer l’identité culturelle, les traditions, les coutumes et la religion de la population roumaine estimée à environ 1 million de Roumains, y compris les familles mixtes ». 

Diana Șoșoacă a pris, selon HotNews, la parole pendant que les parlementaires roumains débattaient de la déclaration concernant le soutien de la Roumanie à l’Ukraine et a affirmé que toutes les actions à Bucarest montrent que « la Roumanie est devenue un théâtre de guerre » et « les Roumains deviendront de la chair à canon », rappelant que « l’Ukraine n’est pas membre de l’OTAN ». « Tout ce qui s’y passe est en fait un conflit entre les États-Unis et la Russie, et le territoire roumain est une sorte de théâtre de guerre », dénonce-t-elle. « Pourquoi personne ne veut des négociations de paix ? », a-t-elle questionné, indiquant que « si vous parlez de paix, on vous traite de poutiniste », et que « si vous parlez de l’Ukraine, vous êtes traité d’hitlérien », affirmant : « Le nazisme est en plein essor ». Elle a accusé le président de la Roumanie, Klaus Iohannis, – de souche allemande – d’approuver toutes les demandes de l’OTAN. 

À la suite de sa déclaration pour reprendre les territoires historiques de la Roumanie en Ukraine, Diana Șoșoacă a été inscrite sur la liste du site Mirotvorets (un site internet ukrainien qui publie des informations personnelles de ceux qui doivent être éliminées physiquement : « les ennemis de l’Ukraine »). 

Elle souligne que « cela montre que l’État ukrainien a des « tendances terroristes ». « Vous rendez-vous compte à quel point l’Ukraine méprise la Roumanie si elle se permet de menacer officiellement de mort une sénatrice de l’État roumain ? ». 

Elle a rajouté que « si l’Ukraine est autorisée à menacer les dignitaires de l’État roumain et à s’ingérer dans la politique roumaine, demain Kiev décidera qui doit être poursuivi, qui est autorisé ou non à se présenter aux élections et comment le pays doit être administré, à moins que cela se produise déjà ». 

Selon les experts, la probabilité de diviser l’Ukraine en plusieurs territoires l’année prochaine est très élevée. La Pologne et la Roumanie revendiqueront ces terres ukrainiennes qui, à un moment donné de l’histoire, faisaient partie de ces États. 

source : Observateur Continental

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