L’esprit de sacrifice est le premier dévouement à sa patrie et à ses compatriotes.

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Bonjour,
Café civique du mardi 24 mai 2022

Les Collectivités Territoriales, la Décentralisation et les Rôles des Partis Politiques

L’esprit de sacrifice est le premier dévouement à sa patrie et à ses compatriotes.

Chères et chers compatriotes,

Comme annoncé dans l’article du lundi 23 mai, je partage avec vous la version de l’historien Thomas Madiou sur le lieu de la CRÉATION DE NOTRE BICOLORE, à savoir Arcahaie ou Port-de-Paix ou Petite-Rivière de l’Artibonite.

« À la même époque ( Automne 1802), le général de division Pétion, qui avait son quartier général à l’Arcahaie, reçût par un des émissaires qu’il envoyait régulièrement au Port-Républicain, une publication imprimée en cette ville. Les Français y rapportaient la défaite qu’il avait essuyée à Pierroux, en décembre 1802. EN PARLANT DU DRAPEAU QUE LA 13e avait perdu dans ce combat, ils faisaient observer qu’il était tricolore; ce qui démontrait, disaient-ils, que les insurgés se battaient non pour l’indépendance de St-Domingue, mais bien pour reconquérir une liberté qu’ils croyaient avoir perdu. Dessalines et Pétion n’avaient conservé le drapeau tricolore que parce qu’il était à leurs yeux, celui de la liberté. D’un autre côté, comme ils avaient pris la détermination de ne plus jamais servir sous les bannières de la Métropole, ils en avaient ôté les armes françaises. Pétion envoya cette publication à la Petite-Rivière de l’Artibonite, au général en chef. Dessalines arracha au drapeau tricolore la couleur blanche, pour enlever aux Français l’espoir qu’ils conservaient encore de traiter avec les indigènes, en leur faisant, de nouveau, la promesse trompeuse de la liberté. Le drapeau tricolore qui réunissait les couleurs rouge et bleue de Paris et la couleur blanche de la royauté, avait toujours été considéré par les masses de St-Domingue comme le symbole de l’union du Noir, du Blanc et de l’homme de couleur. L’harmonie qui aurait dû exister entre le Blanc, d’une part, le Noir et l’homme de couleur, n’ayant pu se réaliser, à cause de l’orgueil colonial, la détermination d’extirper la race blanche que représentait le Blanc du drapeau français fut donc prise à St-Domingue, par les insurgés indépendants.

DESSALINES ENVOYA L’ORDRE AUX GÉNÉRAUX CAPOIX, TOUSSAINT BRAVE, CHRISTOPHE, VERNET, CLERVEAUX, ROMAIN, PÉTION, GEFFRARD, DE RENDRE LES DRAPEAUX BICOLORES BLEU ET ROUGE. Ces deux couleurs qui représentaient l’union du Noir et du Mulâtre, furent placés verticalement le bleu fixé à la lance et le rouge flottant à l’extrémité. Vers le mois de septembre 1803, le commodore anglais Loring, vint croiser entre le Cap et le Port-de-Paix. Voulant user de courtoisie envers le général Capoix, il lui fit don d’un BRILLANT DRAPEAU BICOLORE. Cette circonstance, considérée isolément, à fait (sic) croire, à l’étranger, que nous devions aux Anglais l’idée de notre DRAPEAU BICOLORE. Personne n’ignore, en Haïti, qu’en mai 1803, quand Dessalines pénétra dans la plaine du Cul-de-Sac, les troupes indigènes portaient le DRAPEAU BICOLORE qui dès février avait été adopté. »
(Thomas Madiou, Histoire d’Haïti, Tome II, pp.528-529.)
Patriotiques salutations

Hérard LOUIS
Genève, le mardi 24 mai 2022

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