Fonction de la femme africaine dans la société

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Par Afrikhepri

De toutes les civilisations de l’antiquité, la civilisation égypto-nubienne s’est illustrée en accordant aux femmes divers privilèges souvent inexistants au sein des sociétés issues du nomadisme et du patriarcat (ex. Grèce, Perse…) : égalité sociale, exercice du pouvoir royal (ex. la reine Hatshepsout), gestion du culte religieux (ex. Ahmès Nefertari), gestion des affaires étrangères (ex Tiyi), conseillère royale, etc.

En effet, en raison de son origine matriarcale, la société africaine pharaonique, non soumise aux influences culturelles extérieures, n’a jamais cherché à restreindre la liberté des femmes.

Ainsi, la femme n’est pas seulement définie par son sexe mais aussi par sa nature divine. C’est celle qui a la possibilité de donner la vie, de procréer (Messou, Messi). Sa nature profonde est donc valorisée et divinisée.

Au-delà, elle est celle qui, dans son rapport à l’homme, bénéficie d’une quadruple perceptions. En effet, elle est la mère, l’épouse, la déesse et la sœur. Héritée du sédentarisme et du matriarcat, cette perception sociale reflète les idéaux spirituels des africains anciens :

  • La divinité de la sagesse, de la vérité et de la justice (Maat) est une femme
  • La protection de pharaon était confiée à une nubienne, la déesse Anouket
  • Isis, était à la fois la femme et la sœur d’Osiris

La mère est désignée en écriture hiéroglyphique par le vautour en raison de l’attention que porte cet animal à sa progéniture.

Ainsi, tout comme les déesses, les Africains anciens représentaient leur femme de couleur or (jaune, l’or est la chair des déesses) dans leurs réalisations artistiques (peintures, sculptures, etc…).

Il est encore intéressant de noter que l’homme est généralement représenté avec sa femme, ou placé entre sa femme et une déesse (exemple celle de sa localité pour un personnage important). Elle valorise donc le couple et la famille (l’homme, son épouse leurs enfants) depuis le cercle de la royauté (ex. les représentations d’Akhenaton avec son épouse et leurs enfants) jusqu’aux paysans, en prenant exemple, sur les divinités elles-mêmes.

 A ce titre, l’exemple de cette femme africaine nommée Peseshet est assez révélateur. Peseshet est la plus ancienne femme médecin et physicienne dans l’histoire de l’humanité. Ainsi, la documentation historique révèle qu’il existait un corps professionnel officiel de femmes médecins en Afrique noire durant l’Ancien Empire égyptien (- 3 000 à – 2 263) dont Peseshet était la directrice.

La différence de compétence ou de salaire entre les hommes et les femmes n’existant pas, de nombreuses femmes furent des expertes en physique, en mathématique, en architecture et en médecine. Ceci n’est valable que pour l’Afrique ancienne. Car on ne connaît aucune autre femme ayant eu ce type de statut en Mésopotamie par exemple ou en Grèce où serait né, dit-on, la démocratie. Les femmes grecques n’avaient même pas la citoyenneté.

Si on tient compte des données archéologiques émanant des fouilles, Peseshet qui a du vivre vers -2 700, est la première femme connue à avoir eu un haut statut professionnel dans une société antique.

En 1930, le professeur Selim Hassan a publié le texte de la stèle de Peseshet qu’il a découvert dans une tombe de l’Ancien Empire dit « Excavations de Guizèh I ». Il a ainsi traduit le titre de Peseshet par « Superviseuse des docteurs » ou « chef des docteurs ».

Le mot « imyt-r » traduit par « superviseuse » indique bien qu’il s’agit ici de la gente féminine. Mais aussi le mot « swnw » (sounou) à savoir « docteur » est noté dans ce texte avec le symbole grammatical « t » pour marquer le féminin, ce qui prouve de Peseshet était une femme docteur et aussi la directrice des femmes, elles-mêmes « docteurs » ou disons « doctoresses ». On retrouve ce mot « Swnw » dans l’appellation des oculistes, « Swnw irty per-aa » , à savoir les physiciens ou médecins des yeux de la « grande maison » (« Per aa », appellation africaine de l’Egypte ayant donné le nom pharaon).

Puisque le mot « swnw », à savoir aussi « physicien », a été utilisé, c’est qu’il était bien question de médecine. Ce mot indique aussi qu’il s’agissait aussi d’une femme physicienne. Mais Peseshet a aussi un autre titre qui est « imyt-r hm (wt)-ka », ce qui prouve que c’était une femme qui était aussi « directrice des prêtresses ». Elle s’occupait donc des funérailles de personnes privées.

Nous voyons donc que dans l’Afrique ancienne la femme n’a jamais été soumise à l’homme et réduite aux taches serviles ménagères etc mais représentait  plutôt, « la maîtresse de l’angle » d’une société sur laquelle reposait toute l’architecture. C’est cette pierre que les bâtisseurs de nos sociétés patriarcales ont rejeté, émoussé, poncé et abrasé sous le poids de l’humiliation, la domination et la soumission ne sachant pas que c’était « la pierre angulaire » de la société.

SOURCE: http://www.africamaat.com/Peseshet-la-premiere-femme-medecin

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