Les autorités des Nippes suspendent les festivités de rara face à la menace des gangs

Par TRiboLAND.com
Dans le département des Nippes, ainsi que dans d’autres régions du Grand Sud, un climat préoccupant s’est installé, largement influencé par la menace persistante des gangs armés. En réponse à cette situation sécuritaire alarmante, les autorités locales ont pris la décision difficile d’interdire temporairement les célébrations populaires du rara, une tradition musicale et culturelle d’une grande importance durant la période pascale.
Cette interdiction concerne non seulement les défilés hautement festifs et les rassemblements communautaires, mais également l’occupation des espaces publics par les groupes de rara. Cette pratique, qui est profondément ancrée dans la culture et l’identité des habitants, soulève des questions sur les implications sociales et culturelles de cette décision. Les maires et les membres du Conseil des Assemblées des Sections Communales (CASEC) se voient ainsi chargés d’assurer le respect de cette directive.
Face à l’escalade des menaces sécuritaires et à l’instabilité nationale, la Délégation départementale estime qu’il est impératif de suspendre toutes les activités liées au rara jusqu’à nouvel ordre. Cette décision est également fondée sur les responsabilités établies par le décret du 17 mai 1990, comme l’indique la note signée par le Délégué Morel Espérance Bérard.
Le rara, qui symbolise un véritable trésor culturel aux racines précolombiennes, incarne une continuité historique et sociale dans la mémoire collective. Pour de nombreux individus, cette tradition dépasse le cadre d’une simple pratique festive ; elle représente un hommage vibrant à l’identité et à l’héritage culturel du peuple. Les rituels festifs qui se déroulaient autrefois dans le caciquat de la reine indienne Anacaona offrent un exemple de la richesse de cette tradition. Chaque célébration était l’occasion d’un échange culturel, renforçant les liens communautaires. Ainsi, le rara continue de rappeler la beauté et la valeur de nos coutumes, tout en posant des questions sur les conséquences de son interdiction dans le contexte actuel.