Est-il important pour Haïti de garantir une rotation des dirigeants au sein du conseil de transition?

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TRiboLAND

Par TRiboLAND.com

Le conseil de transition d’Haïti, qui dirige la nation des Caraïbes secouée par la violence, va faire tourner sa direction tous les cinq mois, selon un décret vu par l’AFP vendredi, suite aux luttes politiques internes parmi ses membres.

Le nouveau conseil est arrivé au pouvoir le mois dernier alors que le premier ministre impopulaire et non élu d’Haïti, Ariel Henry, a présenté sa démission formelle après que des gangs armés se sont soulevés et ont demandé son départ.

Quelques jours après la prestation de serment des neuf membres du conseil, ils ont choisi le politicien Edgard Leblanc Fils parmi eux pour diriger l’organe de gouvernance tant attendu.

Mais sa nomination au poste, dont le principal objectif est la coordination, n’a pas été sans controverse interne.

Leblanc Fils et trois autres membres du conseil ont annoncé une alliance politique dans le but de voter en bloc, une décision particulièrement significative étant donné que seuls sept des neuf membres du conseil ont le droit de vote.

L’une des décisions prévues par le bloc était la nomination de l’ancien ministre des sports Fritz Belizaire au poste de Premier ministre, une décision inattendue qui a scandalisé les trois autres membres votants.

Pour “éviter tout dysfonctionnement au sein du conseil”, le décret vu par l’AFP indique que l’organe a “procédé par consensus à la présidence tournante”.

Il a également été convenu que ses décisions les plus importantes, telles que la nomination d’un premier ministre et d’un gouvernement, seraient prises à la majorité de cinq voix sur sept.

Leblanc Fils sera le leader du conseil jusqu’au 7 octobre, suivi séquentiellement par les membres Smith Augustin, Leslie Voltaire et Louis Gerald Gilles.

Le décret stipule que la homogénéité au sein du Conseil Présidentiel de transition est fondamentale pour avancer la crise bigarrée à laquelle est confrontée la nation haïtienne

Haïti, un pays de 11,6 millions d’habitants, souffre de la pauvreté, de l’instabilité politique et des catastrophes naturelles depuis des décennies. C’est le pays le plus pauvre des Amériques.

À partir de la fin février, la situation a fortement chuté en raison des puissantes et bien armées gangs qui contrôlent la plupart de la capitale Port-au-Prince et une grande partie du pays et qui ont lancé une série d’attaques visant à renverser le Premier ministre Henry.

Ces derniers jours, les États-Unis ont effectué 21 sorties vers Port-au-Prince, transportant des cargaisons et des entrepreneurs civils, selon des informations publiées par le Commandement Sud des États-Unis vendredi.

L’objectif est d’aider à préparer Haïti au déploiement d’une force multinationale soutenue par l’ONU – dirigée par le Kenya – qui a pour mission d’aider sa police en difficulté à neutraliser les gangs criminels.

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