Nos Héros sont bel et bien morts…

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Par: M. Jean L. Theagene originaire de la ville du Général François Laurent – CAPPOIX – La Mort.

M. Jean L. Theagene

Dans notre histoire, ils sont légion ces éclaireurs qui ont essaimé les sentiers du combat à la recherche de pistes sécuritaires pour le gros de la troupe . Ils ont noms Mackandal, Toussaint, Dessalines, Christophe, François Laurent dit Capois, noms d’hommes qui portent leur humanité comme un fleuron jeté sur leur” crypto-gilet pare-balles” . Mais, il ont quelque chose en commun : le destin tragique de ceux qui ne sauraient mourir dans leur lit, parce que nés debout, bien plantés sur la terre sacrée de la savane:

Mackandal, le Géant qui projette son ombre immense autour des feux de la cérémonie du Bois Caïman, Toussaint, qui suscitait chez ses interlocuteurs ébahis, la crainte justifiée de ses états de service, Dessalines, dont la stratégie et la bravoure eurent raison des troupes aguerries et réputées invincibles de Napoléon, Christophe, l’alter ego du Libérateur dont le génie irradie encore d’éclats de soleil, les sommets du Bonnet-à -L’Évêque ainsi que l’espace du Palais de Sans-Souci à Milot, François Laurent, Commandant en Chef de la neuvième demi-brigade qui, après avoir délogé les Français à l’Ile de la Tortue s’est fait appeler par ses soldats Capois et après s’être immortalisé à Vertières Capois La Mort.

Soit dit en passant ,sans Capois, il n’y aurait pas de Verières et sans Vertières, pas d’indépendance. Ce sont là les Héros qui ont tenté en leur temps de repousser les ombres néfastes de l’obscurantisme et de l’animalité en faveur de leurs frères et qui ont fini par créer au début du 19ème siècle, cet espace clos, indiscutablement paradisiaque pour les leurs, que trois siècles d’esclavage n’avaient pas pu abrutir complètement.

Et deux siècles après leur mort, leur légende non seulement est restée intacte comme si la poussière de la reconnaissance avait fini par grossir. Partis d’une condition infra humaine voisine de l’état bestial auquel on les confinait, ils surent jeter à la face du monde colonialiste de l’époque des segments d’étonnement . En fait, il s’agissait fort peu de nation mais plutôt d’un coin de terre qu’ils avaient transformé en fleuron dans les possessions Françaises des Caraïbes .

Modèle de réussite économique, malgré les turbulences liées à l’action néfaste des prédateurs Européens de l’heure, St Domingue sous la houlette de ces génies mérita largement le titre envié et décrié de “Perle des Antilles”. Puissent leurs mânes en ce 18 Novembre cesser de hanter comme une malédiction ou une fatalité les sentiers étroits qui mènent à la découverte d’un nouveau pays avec de nouveaux leaders.

Post scriptum François Laurent après avoir dèlogé les Français à l’ île de la tortue, ses soldats l appelaient Capois et quand il s est immortalisé à Vertières ils ont ajouté La Mort comme nom.

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