LHÉRISSON ALÉZI A ÉCRIT LA DERNIÈRE PAGE DE L’HISTOIRE DE SA VIE

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Par Me Maurice CELESTIN-NOEL LECHAPEAUTEUR

Me LHÉRISSON ALÉZI

Chacun, ici-bas, a son histoire. Celle de Lhérisson ALÉZI est riche et singulière. Cela lui a pris 91 longues années pour écrire et conclure les épisodes de son originale existence qui n’a de cesse étonné. Lhérisson a coulé son robuste passage sur terre en bon combattant tantôt silencieux et tantôt, étrangement, orageux. Jean RACINE, en le voyant agir, aurait dit: ” le jour n’est pas plus pur que le fond de son cœur. ” Et dans certaines circonstances, dans certaines situations où son courroux surprend, on pourrait tomber d’accord avec Pierre CORNEILLE qui affirmerait avoir reconnu son sang en lui. Lhérisson ALÉZI sait être tranquille comme une source et tumultueux comme une tempête. Gentil, aimable, serviable, souriant, épris de justice, ennemi de l’arbitraire et de la déloyauté, l’homme de loi et de droit qu’il a été s’est toujours combattu contre les actes antisociaux. Ses écrits expriment ses sentiments d’humaniste consommé, éprouvé. À la revue “LE COURRIER” de Jean L THEAGENE, à la cellule de rédaction et de correction, aux cotés de feux Roland TOUSSAINT et Max Abner ETIENNE, de Anthony Virginie ST-PIERRE, de Frantz LARGE, de Jonny SAINDOUX et moi-même, Lhérisson était le pourvoyeur d’ambiance relaxante. Son humour était contagieux et nous permettait de travailler, de rédiger nos textes dans la plus totale sérénité.


Un jour qu’il m’avait passé un de ses textes afin que j’en prenne lecture, pour le taquiner, je lui ai dit ” ces français de Port- de- Paix ne seront pas publiés “. Il s’est mis à rire pour ensuite dire : comment messieurs vous êtes d’accord avec Maurice. Il y a un français qui s’appelle “FRANCAIS PODPÉ”? Je n’oublierai jamais ce pince-sans-rire qui m’avait demandé, un jour, de lire un texte d’un correspondant de LE COURRIER à Port-de-Paix, parlant de mon ex-enseignant Monseigneur Frantz COLIMON. Quand j’ai eu fini et lui ai remis le papier, il eut à me dire dans son parler châtié, raffiné : “ce qu’il a dit de l’ensoutanné est tout à fait vrai. Monseigneur COLIMON est un saint homme. Il ne connaît même pas le goût d’un baiser. Si le ciel existe, il ira tout droit en ce lieu tant rêvé. Mais s’il n’y a rien après la mort il aura tout simplement perdu son temps”.

Lhérisson, mon cher, ton départ me peine. Tu t’en vas avec beaucoup de connaissances. Tu étais un mordu du droit. Un latiniste de belle eau. Enseignant en classe de latin, tu as fait tes preuves et tes élèves te vouent une reconnaissance éternelle. Monseigneur COLIMON vit encore. Tu l’as précédé dans la tombe. “Tu as gravi la montagne” avant lui. Donc à toi de nous faire savoir, même en songe, comment est organisée la vie d’outre-tombe. Dis-nous, nous t’en prions, ce que recèle l’au-delà.

Ton ami

Maurice

Me Maurice CELESTIN-NOEL LECHAPEAUTEUR rmaurice.celestin@gmail.com

21 juillet 2022

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