Éthiopie: les rebelles du Tigré prennent Lalibela et réveillent la communauté internationale

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Par Serge Ouitona –6 août 2021

Les forces du Tigré continuent leur progression sur le terrain. Leur toute dernière prise : Lalibela, en région Amhara, qui se trouve être un patrimoine mondial de l’UNESCO. Suffisant pour réveiller la communauté internationale qui, subitement, commence à bomber le torse.

Eglise de Lalibela

Depuis la reprise de Mekele, la capitale du Tigré, en juin dernier, les troupes du TPLF ne cessent d’avancer sur le terrain. Présentes depuis quelques jours dans les régions d’Afar et d’Amhara, elles ont pris Lalibela, ce jeudi. Situé dans la région de l’Amhara, Lalibela est un site très célèbre et classé dans le patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1978 pour ses églises taillées dans le roc. Des habitants de Lalibela ont confirmé à l’AFP que leur ville est tombée, jeudi, sans résistance. « Ils sont arrivés dans l’après-midi et il n’y a pas eu de combats. Il n’y avait pas de forces de sécurité dans les environs. Les forces du TPLF (Front de libération du peuple du Tigré) sont dans la ville maintenant », a rapporté l’un d’entre eux.

Ces nouvelles avancées du TPLF entraînent une vague de réactions, tant en Éthiopie qu’à l’étranger. « Cette fois, ça suffit ! », a tempêté Fanta Mandefro, Vice-président de l’Amhara, avant de lancer : « Nous devons défendre notre population ». De son côté, la communauté internationale dont la réaction a été plutôt molle pendant que les troupes fédérales dictaient la loi au Tigré, se fait de plus en plus entendre, maintenant que le TPLF a effectué un retour en force. En tête viennent les Etats-Unis et l’ONU. « Nous appelons aussi toutes les parties au conflit à mettre un terme à la violence et à entamer des discussions pour parvenir à un cessez-le-feu négocié », immédiatement et sans conditions préalables », a déclaré Ned Price, porte-parole de la diplomatie américaine, devant la presse.

Eglise de Lalibela vue de l'intérieur

Cette position de la communauté internationale fait bien l’affaire du Premier ministre éthiopien dont le porte-parole, Billene Seyoum, s’est empressé d’affirmer : « J’espère qu’en ces circonstances, la communauté internationale va commencer à se réveiller et voir cette organisation pour ce qu’elle est: une organisation terroriste qui s’est emparée du bien-être de la population du Tigré pour servir ses féroces objectifs ».

Face à ces différents appels devenus plus pressants depuis la prise de Lalibela, hier, la réaction du TPLF ne s’est pas fait attendre. Ce vendredi, son porte-parole, Getachew Reda, a livré la position des Tigréens à la presse : « Rien de la sorte ne va arriver à moins que le blocus ne soit levé », a-t-il déclaré, ajoutant que les rebelles n’allaient « pas se retirer de l’Afar et de l’Amhara ».

source : Afrik.com

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