En Israël, une bousculade géante fait plus de 40 morts lors d’un pèlerinage juif

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Des dizaines de milliers de personnes participaient dans la nuit de jeudi à vendredi à un pèlerinage annuel à Méron, pour le plus grand événement public dans le pays depuis le début de la pandémie de Covid-19.

Le Monde avec AFP

Publié aujourd’hui à 02h22, mis à jour à 10h47

Temps de Lecture 2 min.

Le plus grand rassemblement en Israël depuis le début de la pandémie de Covid-19 a tourné, vendredi 30 avril, au cauchemar, lorsqu’une bousculade géante a fait au moins 44 morts lors d’un pèlerinage juif orthodoxe au mont Méron, dans le nord du pays.

En pleine nuit, les gyrophares de dizaines d’ambulances scintillaient à proximité du théâtre de l’accident alors que les secouristes évacuaient des corps et des blessés. Le Magen David Adom, équivalent de la Croix-Rouge en Israël, a pris en charge 150 blessés durant la nuit, dont six dans un état critique, selon un communiqué.

Au cours de la nuit le bilan s’est peu à peu alourdi. En matinée, la situation sur place était tendue, des pèlerins invectivant les forces de l’ordre.

Les secouristes avaient d’abord évoqué l’effondrement de gradins pour expliquer les faits, avant de parler d’une bousculade géante. Des images relayées sur les réseaux sociaux montrent une procession qui fend une foule très compacte et s’approche d’une structure métallique où des religieux se tiennent debout aux abords d’un feu.

« Un chaos »

Les circonstances exactes ayant mené à ces scènes de cohue n’étaient pas clairement établies vendredi, mais un secouriste sur place, œuvrant pour la United Hatzalah, a témoigné sur la chaîne de télévision israélienne Kan :

« C’était un chaos de gens essayant de sauver leur peau tandis qu’ils s’écrasaient les uns les autres (…) C’est l’un des incidents les plus difficiles que j’aie jamais eu à gérer. Ça m’a rappelé l’époque des bombardements. »

Des dizaines de milliers de personnes participaient dans la nuit de jeudi à vendredi à ce pèlerinage annuel dans le nord d’Israël, le plus grand événement public dans le pays depuis le début de la pandémie de Covid-19.

Le pèlerinage, qui a lieu à l’occasion de la fête juive de Lag Baomer, se tient à Méron, autour du tombeau présumé de Rabbi Shimon bar Yochaï, un talmudiste du IIe siècle de l’ère chrétienne auquel on attribue la rédaction du Zohar, ouvrage central de la mystique juive.

Lag Baomer est une fête joyeuse marquant le souvenir de la fin d’une épidémie dévastatrice parmi les élèves d’une école talmudique à cette époque. Les autorités avaient permis la présence de 10 000 personnes dans l’enceinte du tombeau, mais, selon les organisateurs, plus de 650 bus ont été affrétés dans tout le pays, soit au minimum 30 000 personnes, tandis que la presse locale faisait état de 100 000 personnes sur place.

Mais après minuit des appels d’urgence aux secouristes se sont multipliés, et six hélicoptères ont été déployés afin d’évacuer des blessés dans des hôpitaux de Safed et Nahariya, deux villes du nord du pays. Des embouteillages monstres sur les routes menant vers le nord du pays ont été signalés par la police, qui avait déployé 5 000 agents afin d’assurer la sécurité de cet événement.

Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, s’est rendu vendredi matin sur les lieux du drame. Le commandant de la police de la région nord Shimon Lavi a qualifié la nuit de « tragique », affirmant à la presse qu’il « endossait la responsabilité » de la catastrophe. « Israël tout entier prie pour la guérison des survivants », a ajouté le chef de l’opposition, Yaïr Lapid, disant suivre avec « anxiété » l’évolution de la situation.

En 2019, un an avant la pandémie qui avait forcé en 2020 l’annulation du pèlerinage, les organisateurs avaient estimé à 250 000 le nombre de pèlerins à s’être rendus sur place. A la faveur d’une intense campagne de vaccination ayant permis d’immuniser 80 % de la population âgée de plus de 20 ans, Israël a rouvert au début de mars les bars et restaurants, et a autorisé de grands rassemblements en extérieur.

source: https://www.lemonde.fr/international

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