Chansolme : forum sur le droit à l’alimentation

0 250

Triboland.com 07-01-2019


Avec l’appui de la coordination nationale, la commission ” Jistis ak la pè” du diocèse de Port-de-Paix organisé les 4 et 5 Janvier 2019, un grand forum sur le droit à l’alimentation à Handro, deuxième section communale de Chansolme. Cette activité se déroulant sur plusieurs thématiques liées aux causes profondes du manque d’accès à l’alimentation de la population nord’ouesienne en particulier, a regroupé un ensemble de représentants des organisations paysannes, de membres des collectivités territoriales dûment préoccupés par la perte des denrées et la réduction des produits agricoles dans la région.


Au cours de ces deux jours d’échanges et de formations, les participants ont pu découvrir que la violation des droits à l’alimentation des citoyens et citoyennes est au déboisement des terres qui deviennent très vulnérables face à l’érosion, à la variation des saisons pluvieuses par les effets néfastes du changement climatique, et surtout à l’irresponsabilité de l’État haïtien à relancer véritablement la production agrole dans le pays, selon Azarias Dubréus, l’un des membres de la commission de “jistis ak lapè” du diocèse de Port-de-Paix. ” Contrairement au bon nombre de pays, où l’accessibilité à l’alimentation des peuples est garantie par l’État, en Haïti ce droit naturel est considéré comme un luxe. La grande majorité de la population haïtienne n’a pas de quoi à manger”, a déploré M. Azarias. Et c’est sans doute, selon lui, l’une des raisons qui contraignent les jeunes à se rendre en terre étrangère en vie de chercher un mieux être. Ce qui est une déception après deux cent quinze ans de l’indépendance.


Toutefois, en vue de palier au problème de nourriture auquel font face la grande majorité des haïtiens, plusieurs éléments de solution se mettent en relief par les participant, tels par exemple : la formation des paysans dans le domaine agricole, la création de nouveaux marchés relatifs au mode de production des agriculteurs, l’octroi des aides techniques et financières aux cultivateurs en les favorisant surtout des crédits agricoles leur permettant de mettre les terres en valeur…A côté de tout cela, l’État doit développer une vraie politique agraire et garantir la sécurité foncière des paysans, selon M. Azarias. ” Car, il y a de plus en plus une politique d’expropriation ou de dépossession des paysans de leur propriétés. Donc en ce sens, des mesures de réforme agraire devront être adoptées de manière a ce que les cultivateurs se sentent en sécurité contre les accapareurs de terre ( gran don). C’est pour nous la meilleure de combattre la famine et de répondre à ce besoin fondamental du peuple, le droit à l’alimentation”, a-t-il soutenu.


L’organisation de ce forum était non seulement l’occasion offerte aux participants qui sont pour la plupart des représentants d’organisations, des élus laucaux de réfléchir sur les causes de la faim en Haïti, de proposer des éléments de solutions, mais également de prévoir un ensemble des actions populaires en vue de forcer aux autorités du pays à embrasser leur responsabilité. ” Ce forum qui est une plaidoirie en faveur le droit à l’alimentation engendrera d’autres activités, comme: campagne de sensibilisation, sit-in, manifestations, ect…en vue d’exiger à l’État haïtien de créer les conditions nécessaires pour le respect de ce droit inaliénable du peuple”, insiste le responsable de la commission de “jistis ak lapè” du diocèse de Port-de-Paix. Etant présents à ce forum, es membres des collectivités territoriales de la deuxième section source Beauvoir de la commune de Chansolme se disent appuyés toute initiative visant à forcer les autorités centrales à prendre des décision pour améliorer progressivement la misère des citoyens. ” Manifestation sans casse ni violence est un droit constitutionnel”, a déclaré l’un membres de CCASEC.


Cette activité a été aussi l’occasion pour le coordonnateur des CASEC de la deuxième section Source Beauvoir de Chansolme, M. Darisier Michel Ange de faire le point sur un ensemble difficultés qui rongent les habitants de cette section, surtout depuis après le passage du tremblement de terre du 06 Octobre 2018. Outre que le problème de faim causé par la perte des denrées, plus de six cent familles n’ont jusqu’à présent des demeures fixes pour passer leur nuit, car leurs maisons ont été gravement endommagées et détruites, selon l’élu local. Il déplore de n’avoir rien reçu pour les victimes, en dépit des débarquements d’aides alimentaires, de kits d’hydrogène, de cuisine et autres ayant destiné à venir au secours des victimes du 06 Octobre 2108, dans le Nord’Ouest. “…malgré, j’avais dressé et acheminé une liste aux autorités départementales, les victimes de ma section communale n’ont pas été touchées.”, a critiqué M. Darisier Michel Ange. Toutefois, il appelle au président de la république de détourner son regards vers la population dans la deuxième section communale de Chansolme. Car, dit-il, la situation est donc très critique pour l’instant.

Marc Edy Ossam

Leave A Reply