Découvrez Balguissou Konkobo, une étudiante audacieuse qui transforme ses ambitions en succès entrepreneurial !

Par TRiboLAND.com
Dans les rues vibrantes de Kalgondé, au cœur de Ouagadougou, une jeune femme se démarque par sa vivacité et son talent exceptionnel. Entre deux clientes, elle ajuste un foulard avec finesse, partage une blague, puis se replonge, toute concentrée, dans l’art délicat de la coiffure. Elle s’appelle Balguissou Konkobo, une étudiante aux multiples casquettes, incarnant l’audace d’une génération qui refuse de plier face aux défis de la vie. Une équipe médiatique de Burkina Faso a eu le privilège de rencontrer cette véritable amazone. Voici son portrait !
Originaire de Côte d’Ivoire, au bord de la lagune Ébrié, Balguissou a fait ses premiers pas dans ce pays d’accueil. À seulement dix ans, sa famille choisit de retourner au pays de leurs ancêtres : le Burkina Faso. Elle s’installe d’abord avec sa grand-mère dans un petit village des Hauts-Bassins, avant de rejoindre Bobo-Dioulasso, où elle excelle dans ses études et décroche son baccalauréat avec brio.
Dès son plus jeune âge, un don exceptionnel pour la coiffure l’anime. Sans formation ni mentor, elle découvre ce talent inné en tressant les cheveux des filles du quartier pendant les fêtes, un vrai geste instinctif. « La coiffure est venue naturellement, c’était un jeu pour moi », sourit-elle.
Si ses proches détectent son incroyable habilité, pour Balguissou, il ne s’agit alors que d’un passe-temps. Mais après le Bac, son parcours prend un tournant : elle est envoyée à Gaoua pour ses études universitaires. Un oncle à Ouagadougou lui propose de venir vivre chez lui pour s’inscrire dans une université privée. C’est une opportunité en or qu’elle saisit immédiatement, pleine de rêves et d’ambitions.
Inscrite dans une filière de marketing et communication, la réalité de la vie estudiantine à Ouagadougou la frappe de plein fouet. Sans revenu et loin de la sécurité financière, elle réalise que les aides familiales ne suffisent pas. Pour se rapprocher de son campus, elle déménage chez sa tante à Nagrin. Mais Balguissou refuse de rester à la charge de sa famille.
« Je ne voulais pas être un fardeau. Mon oncle fait déjà des sacrifices pour mes études, alors j’ai décidé de me débrouiller », raconte-t-elle. C’est à ce moment qu’elle découvre que son talent peut lui apporter un revenu, mais un défi se dresse devant elle : pas de salon, pas de matériel, aucune clientèle. Comment s’y prendre ? Armée de sa volonté et de son savoir-faire, elle décide de proposer ses services à ses camarades étudiantes.
« J’allais vers mes camarades, je parlais de mes prestations, je proposais des tarifs accessibles. Les débuts étaient difficiles, mais je voulais juste ma chance », se remémore-t-elle. Petit à petit, la magie opère. Une cliente en parle à une autre, et les demandes affluent.
L’été 2022, une amie lui ouvre les portes d’un salon spécialisé dans les dreadlocks, un style qu’elle n’a jamais tenté auparavant. Déterminée, elle s’y plonge et, en trois jours, maîtrise les bases. Le quatrième jour, son patron lui lance un défi : réaliser une coiffure en dreadlocks. Un challenge qu’elle relève avec brio, prouvant ainsi que son talent n’a pas de limites.
« Quand il m’a lancé le défi de réaliser une coiffure par mes propres moyens, j’étais sidérée. Pourtant, j’ai osé et j’ai réussi. À cet instant, j’ai réalisé que j’avais un potentiel insoupçonné », se remémore-t-elle avec fierté. Bien que sa relation avec son patron ait pris une tournure décevante, un changement fondamental s’est opéré en elle. Elle a décidé de prendre son envol et a commencé à coiffer une amie, capturant le résultat dans une vidéo TikTok qui a fait un véritable carton.
« Je n’aurais jamais imaginé un tel engouement ! Les demandes ont afflué de toutes parts, et c’est ainsi que tout a commencé », raconte-t-elle. Sans salon fixe, Balguissou sillonne la ville et même d’autres régions, jonglant avec brio entre ses études, ses rendez-vous et ses stages, sans jamais se laisser abattre.
En dernière année de licence, elle doit rédiger son mémoire, effectuer un stage obligatoire et continuer à travailler. Sa vie est un véritable casse-tête qu’elle organise minutieusement. Coiffer le jour, écrire la nuit, et se rendre en stage trois fois par semaine : un défi qu’elle relève avec détermination.
« Mes deux jours libres, je les consacrais à mes clientes. La nuit, je travaillais sur mon mémoire, parfois jusqu’à deux heures du matin. Et le lendemain, c’était direction le stage ! »
À quelques jours de sa soutenance, elle fait passer ses clientes pour des membres du jury, un stratagème astucieux qui lui permet de réviser. Le jour J, elle illumine la salle et décroche une note exceptionnelle de 17,5/20. « On me conseillait d’abandonner la coiffure pour me concentrer sur mes études, mais j’ai tenu bon. J’ai prouvé que l’on peut réussir sur deux fronts », déclare-t-elle, fière de son parcours.
Aujourd’hui, Balguissou est en Master 1 de Business Administration. Elle jongle entre ses cours du soir et le développement de son salon, “Baly Coiffure”. « Quand j’ai cours, je quitte le salon plus tôt. Grâce aux cours en ligne, je m’organise avec aisance », explique-t-elle.
Chaque jour, elle coiffe de trois à cinq personnes, avec des tarifs allant de 20 000 à 70 000 francs CFA. Elle offre également des formations à la création de dreadlocks. « Je suis prête à partager mon savoir avec toutes celles qui veulent apprendre. La vie est dure, mais il faut savoir se débrouiller et compter sur soi », affirme-t-elle avec conviction.
Balguissou n’a pas l’intention de s’arrêter en si bon chemin. Son rêve ? Devenir une grande marketeuse, ouvrir un salon prestigieux, former d’autres jeunes filles et prouver que tout est possible quand on y croit vraiment.
Son parcours inspirant est également soutenu par sa famille. Hébergée par son oncle et sa tante à Ouagadougou, elle a su surmonter les défis de la vie sans jamais abandonner.
« Balguissou a toujours été une jeune fille courageuse », témoigne sa tante. « En vivant chez moi, j’ai vu sa détermination. Elle ne voulait pas être un poids. Elle gérait tout, coiffant jusqu’à tard dans la nuit tout en poursuivant ses études. Je suis très fière d’elle, car elle a choisi la voie de l’effort. »
Une de ses clientes, qui préfère garder l’anonymat, partage son admiration : « Je l’ai découverte sur TikTok et j’ai été frappée par son talent. Balguissou est une vraie bosseuse, respectueuse et honnête. Contrairement à beaucoup de jeunes, elle a choisi de faire fructifier ses compétences. »
Le parcours de Balguissou Konkombo est bien plus qu’une simple histoire de passion. C’est une ode à la dignité et à la persévérance. Dans un monde où tant sont tentés par l’argent facile, elle a choisi le chemin de l’effort et de l’intégrité. Une leçon à méditer pour tous.