Analyse de la situation à l’Est de la RDC : Le M23 engage des opérations d’assassinats ciblés à Goma et dans ses environs (ACP)

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TRiboLAND

Par TRiboLAND.com

La situation sécuritaire à l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC) continue de se détériorer, particulièrement dans la province du Sud-Kivu. Ce mardi 11 février 2025, les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, ont intensifié leurs attaques contre les positions des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et des groupes de résistance locaux, tels que les Wazalendo, à Ihusi, localité située à environ 60 kilomètres de Bukavu, le chef-lieu de la province.

Malgré les appels incessants de la communauté internationale en faveur d’un cessez-le-feu et d’un corridor humanitaire pour secourir les populations locales, les rebelles du M23 et leurs alliés rwandais semblent peu enclins à accepter ces propositions. L’aéroport international de Goma demeure fermé, et les offensives se poursuivent dans le Sud-Kivu.

Cette escalade des hostilités a des conséquences dramatiques sur la population. De nombreux habitants fuient vers le Burundi ou d’autres provinces du pays, comme le Tanganyika et le Haut-Katanga, en réponse à la menace grandissante sur leur sécurité. Les informations relayées par l’Agence Congolaise de Presse (ACP) évoquent des exécutions ciblées perpétrées par le M23, visant des individus opposés à leur mouvement. Un témoignage d’un résident de Goma décrit l’assassinat d’un chef de groupement, de sa femme et de leurs quatre enfants, illustrant la brutalité de ces actes.

À Nyiragongo, un territoire du Nord-Kivu sous contrôle du M23, la violence a également frappé des civils, ajoutant à l’indignation généralisée. Les habitants expriment leur choc face à l’augmentation des violences, soulignant que l’insécurité est devenue une réalité quotidienne.

Face à cette situation, la population de Goma a montré une résilience remarquable. Malgré les menaces du M23 incitant les travailleurs à reprendre leurs activités, de nombreux Gomatraciens ont choisi de rester chez eux en signe de protestation. Steve Mbikayi, un homme politique congolais, a relaté sur les réseaux sociaux que les écoles, les administrations et d’autres secteurs d’activité sont restés fermés, témoignant d’un fort sentiment patriotique parmi les Congolais.

Sur le plan international, la RDC a récemment obtenu une victoire diplomatique lors d’une réunion extraordinaire du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies à Genève. Ce dernier a décidé d’envoyer une équipe d’enquêteurs sur les événements tragiques survenus à Goma, alors que le gouvernement congolais fait état de 3 000 morts et plus de 3 000 blessés. Cette mobilisation pourrait potentiellement ouvrir la voie à une prise de conscience accrue de la situation sur le terrain et à une pression internationale pour résoudre ce conflit.

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