Des milliers d’Haïtiens sont confrontés à la famine, alors que la situation de la faim atteint des niveaux critiques.

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TRiboLAND

Par TRiboLAND.com

Environ 6 000 personnes en Haïti vivent des moments de grande détresse, confrontées à la faim. Pratiquement la moitié de la population souffre de niveaux critiques de sécurité alimentaire, alors que la violence des gangs étouffe la vie quotidienne dans la capitale, Port-au-Prince, et au-delà. Ce constat alarmant a été révélé dans un rapport publié ce lundi.

Parmi ceux qui endurent cette réalité, la famille de Jean Yonel et Hyacinthe Monime se bat pour survivre. Avec leurs sept enfants, ils ne parviennent à se procurer qu’un seul repas par jour, généralement composé de simplement un peu de riz ou de pâtes. Chaque jour est un défi pour cette famille, qui espère un avenir meilleur.

Yonel avait été contraint de quitter son foyer avec sa famille lorsque des gangs avaient fait irruption dans leur quartier, semant le chaos et la peur.

« La nourriture qui suffirait normalement à une seule personne doit maintenant nourrir dix personnes. Nous ne parvenons qu’à rassembler juste assez pour survivre », confiait Yonel, le regard assombri par l’inquiétude.

Autrefois, il était maçon, un artisan respecté dans sa communauté, mais les chantiers s’étaient taris. Aujourd’hui, il se retrouvait à parcourir les bois à la recherche de morceaux de bois pour fabriquer du charbon, un travail pénible, mais nécessaire. Sa femme, de son côté, s’efforçait de joindre les deux bouts en vendant des vêtements d’occasion, espérant ainsi offrir à leur famille un peu de répit dans cette situation précaire.

Les journées s’égrenaient difficilement pour elle, particulièrement celles où les moyens lui faisaient défaut pour offrir un repas convenable à ses enfants. Dans ces moments de crise, elle avait recours à un mélange rudimentaire : de la farine associée à des épinards, une tentative désespérée d’apaiser les gargouillements affamés de leurs ventres.

Pendant ce temps, en Haïti, le paysage de la sécurité restait préoccupant. Malgré le déploiement de près de 500 policiers, venus renforcer les rangs de la police nationale pour lutter contre la montée des gangs, la capitale continuait de vivre sous l’ombre de l’insécurité. La vie quotidienne des habitants était marquée par une anxiété palpable, rendant chaque pas dans les rues un véritable défi.

Les rues, autrefois animées, sont désormais envahies par les déchets, parsemées de barricades et de véhicules calcinés qui racontent l’histoire tragique des récentes activités de gangs.

Entre avril et juin, une sombre réalité s’est imposée : au moins 1 379 vies ont été brisées, entre morts et blessés, tandis que 428 personnes ont été enlevées, laissant derrière elles des familles dévastées. La violence des gangs a également eu des conséquences dévastatrices, rendant plus de 700 000 personnes sans abri au fil des ans, ajoutant ainsi une couche supplémentaire de désespoir à ce tableau déjà sombre.

Dans un rapport publié lundi, l’IPC (Integrated Food Security Phase Classification) a révélé une réalité alarmante : Haïti est confronté à des niveaux de sécurité alimentaire sans précédent. Après des années de déclin, la situation est maintenant critique.

En effet, 5,4 millions de personnes, représentant 48 % de la population évaluée, ont un besoin urgent d’assistance. Parmi elles, 2 millions se trouvent dans des conditions d’urgence, un chiffre qui a explosé de 42 % par rapport à l’année précédente, en août 2023. Ce sont 600 000 personnes de plus qui se battent pour survivre dans cette crise aiguë, selon le rapport.

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