Nord’Ouest : Messe de Requiem pour Jovenel Moise

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07/26/2021

Chers amis, le plus souvent, en ces circonstances, on demande à l’assistance de se mettre debout et d’observer une minute de silence en mémoire de la personne absente. Aujourd’hui, permettez-moi de déroger à ce principe. Qu’il vous plaise de vous lever pour saluer par un chaud applaudissement, l’absence/présence de notre frère et ami Jovenel Moise.

Excellence Mgr Charles Peters Barthélus, Chers Pères, Chers Diacres,

Autorités de toutes sortes et de tous les secteurs de la vie départementale

Religieux, religieuses, séminaristes, fidèles des différentes communautés de foi, Membres des différents organes de Presse. Parents, amis et sympathisants du feu Président Jovenel Moise,

Fils et filles du département du Nord-Ouest en général et de la ville de Port-de-Paix en particulier,

Hommes et femmes de bonne volonté. Frères et sœurs bien-aimés.  

La vie nous réserve souvent de vraies surprises. Qui l’aurait cru ? C’est peut-être l’un des rares événements auxquels nous pourrions penser à célébrer ici à la Cathédrale de Port-de-Paix : une messe de requiem pour Mr Jovenel Moise. Ce n’est pas une impossibilité puisque tous nous devons mourir, mais nous n’y avons pas pensé pour maintenant. Nou pat janm atann ke sa ta ka fèt nan tan sa a epi nan jan li fèt la. Moun ki pa sezi a, konnen li fè alzeimer. Moun sa pa fè mal la, konnen li se yon malfektè kè lanfè. Antouka sa deja rive. Elifèt deja fèt, li pa ka defèt. Nou pa ka kite dekourajman pote nou ale. Nou dwe pike pou pi devan. Celui qui persévère jusqu’à la fin, c’est celui-là qui sera sauvé (Mat 24,13).

Nou menm moun Nòdwès, nou rive tou pre waf la, move lanm chavire nou. Men nou pap nwaye. An nou fè planch juskaske nou jwenn yon kannòt sovtaj. Men lè nou reyisi jwenn kannòt la, se nou menm ki pou kondwi li. Si nou kite lòt maren pran zaviwon yo nan men nou, yap ale nan fon lanmè avèk nou, yap lage nou nan gran kannal, yap mete jilè sovtaj yo epi yap bandonnen nou pou reken devore nou.

Nan selebrasyon sa a nap fè maten an, nou vin di aba lanmò, viv lavi. Apati jodya, nou dwe sèmante sou vi nou pou nou batay dekwa pou lanmò mouri e pou lavi viv. Nou pap janm ka rive fè sa nan travay ti grenn apa. Nou oblije mete tèt nou ansanm, mete men nan men, kole zepòl ak zepòl jous nou rive nan laviktwa final la. Nou toujou di nou devèn. Wi nou devèn vre, men sonje anpil fwa se rat kay kap manje pay kay. Se chaj soti sou tèt tonbe sou zepòl. Se pye poul kap kraze ze poul. Se jwè menm ekip la kap fè move pas, kap fè otogòl. Se rat kay kap chaye bay rat deyò. Se vè ki nan mango a ki gate mango a. Merci Mgr Barthélus de me permettre de dire ces quelques mots en cette circonstance. En tant que Pasteur, vous vous êtes laissé traverser par le souffle de l’Esprit Saint. Vous vous êtes même laissé éprendre de ce sentiment patriotique qui vous a poussé à sonner ce lambi de rassemblement pour permettre à tous les fils et filles du Nord-Ouest en général et de Port-de-Paix en particulier de témoigner de leur attachement, de leur affection pour celui qui, malgré ses faiblesses, puisqu’il est un homme, a fait leur fierté. Nous en profitons aussi pour réconforter Mme Martine Moise, ses enfants, les autres membres de sa famille, tous ceux et toutes celles dont les cœurs sont brisés, meurtris par cet événement affreux, horrible, odieux, dévastateur. Kouraj Madan Martine, fanm lakay, fanm vanyan, fiète Nodwès.

La mort d’un homme, quel qu’il soit, ne saurait faire la joie d’autres hommes qui, comme lui, doivent passer obligatoirement par le même chemin. Kote yap plimen kòdenn, poul pa ri. W mèt sote, w mèt ponpe, w mèt kache, w mèt pran pòz bandi, lanmò ap pranw kanmenm. Cela revient à dire que tous, nous sommes fragiles, vulnérables, quelle que soit notre condition ou notre position, quel que soit notre rang ou notre classe. Tous, nous devons être vigilants pour que l’ouragan de la mort ne nous surprenne ni ne nous déboussole. Comme les vierges sages de l’évangile, que nos lampes soient toujours pleines d’huile pour que nous puissions veiller dans la foi jusqu’à l’arrivée de l’époux (Mat 25,4-7).

Pour l’homme de notre temps, la vie est belle quand le côté matériel est comblé. Il oublie vite le cri d’étonnement qu’il a lancé à sa naissance pendant que les autres lui souhaitaient la bienvenue. Il ne prend même pas le temps de préparer ce moment où les autres vont pleurer son départ pendant qu’il éprouve la joie de rencontrer son Seigneur. Il ne fait aucun doute que nous ne pouvons pas vivre sans la chaleur paternelle de Dieu, car son amour pour nous est incommensurable et éternel. Malgré notre très grande fragilité, il nous fait confiance et cherche toujours à nous reconstruire. Voilà pourquoi, malgré les grimaces de la mort, nous n’avons pas peur de ses arrogances, car la paix et la joie que nous promet le Christ sont plus rassurantes. Continuons de compter sur le Seigneur puisqu’il est la boussole de notre vie et le capitaine de notre navire. C’est lui qui nous réconforte aujourd’hui à l’occasion de cette messe de requiem pour notre frère Jovenel Moise. Chaque fois que le vent de la mort souffle trop fort, il nous faut nous référer à la boussole qui peut nous orienter vers le port assuré car le Seigneur ne nous promet jamais une traversée facile, mais ce qu’il nous assure, c’est une arrivée à bon port. Rappelons-nous que la vie est pour nous un navire et non notre demeure. La vie est un pont. Nous passons dessus, mais nous ne nous y arrêtons pas. Que le Seigneur nous apprenne à bien compter nos jours pour que nos cœurs découvrent la Sagesse, cette même Sagesse demandée par Salomon pour pouvoir bien diriger son peuple, cette Sagesse qui a porté Jovenel à supporter non violemment les attaques de ses ennemis. Cette célébration, aujourd’hui, en mémoire de notre frère Jovenel nous donne l’opportunité de réfléchir sur une réalité nouvelle. L’Eglise est pleine à craquer. Nous sommes épaules contre épaules. Comme les étoiles du ciel, apparemment proches l’une de l’autre, nous paraissons tous unis. Pourtant, comme les étoiles aussi, nous sommes en réalité souvent très éloignés les uns des autres. Nous sommes obligés de dire « les autres », vu notre comportement inacceptable, condamnable, pendant que Jésus lui-même dit « le prochain ».

Nous sommes prochains parce que nous faisons partie de la même famille humaine. Aujourd’hui, nous sommes devenus membres d’un monde qui constitue un véritable village global. Pwoblèm youn se pwoblèm lòt la. Nen pran kou, je kouri dlo. Lapenn yon kongo se pou tout kongo. Quand Dieu dit : Il n’est pas bon que l’homme soit seul, il ne s’agit pas, comme le petit esprit peut le concevoir, d’une question de masculin et de féminin. Cela exprime la dimension sociale de l’homme. La Fontaine dit dans sa fable que l’on a souvent besoin d’un plus petit que soi. Et moi je parodie : On a toujours besoin d’un autre que soi. Nous ne pouvons nous passer des autres qui constituent de véritables miroirs qui nous permettent de nous regarder, de nous contempler, de nous arranger, de nous refixer, de nous corriger, et aussi de véritables bâtons pour guider nos pas et pour nous préserver des chutes.

Notre destinée est commune. Quelle joie de vivre ensemble ! Quelle croix aussi quand nous n’arrivons pas à nous comprendre, à nous mettre d’accord ! Chacun de nous devait chercher la manière de communiquer avec le prochain avec sincérité. Chacun devait être écouté et aidé à trouver la manière de se sentir frère parmi les frères, sœurs parmi les sœurs, de se créer une place au milieu des autres. Avec les autres, nous devons découvrir quelle est notre histoire, notre réalité, pour construire un monde nouveau, un monde meilleur, une nouvelle manière de vivre. Que la terre ne soit plus un no man’s land. Qu’Haïti cesse d’être un désert de haine, mais qu’elle devienne une prairie d’amour. Qu’elle cesse d’être la Peine des Antilles pour redevenir la Perle des Antilles, un Valparaiso, un pays réconcilié, où, comme le prévoit le Prophète Isaïe, le loup habite avec l’agneau, le léopard se couche près du chevreau, le veau et le lionceau sont nourris ensemble, la vache et l’ours ont même pâturage et leurs petits même gite, le lion et le bœuf mangent du fourrage ensemble, le nourrisson s’amuse sur le nid du cobra, et tend la main sur le trou de la vipère, sans se faire de mal (Isaïe 11, 6-8). Que cessent les querelles, les conflits gratuits. Détruisons les murailles de division.

Construisons les ponts d’unité, de réconciliation. Le Pape Paul VI a si bien dit dans son discours à l’occasion de la Journée Mondiale de la Paix, le 1e janvier 1972 : Pour obtenir la paix, il faut travailler pour la justice. Reyèlman vre se yon pawòl ki peze lou, e ki dwe atire atansyon nou. Il n’y aura jamais de progrès spirituel, ni de développement matériel tant que le fleuve de l’amour n’arrose pas, par le canal de la vérité, le jardin de la justice pour faire germer les semences de la paix. Oui, nous avons besoin d’un climat de paix. Mais pour l’obtenir, il faut commencer par faire taire les bombes, les missiles, les canons, les Gallils, les M16, les 9 mm. Si les belligérants d’aujourd’hui étaient un petit peu sages, jamais ils n’auraient continué à faire la guerre, car nos pères en ont beaucoup fait, et ça ne les a pas conduits plus loin que la tombe. Renonçons à cette culture de massacres, de fusillades, de kraze brize, de chyen manje chyen, de youn ap dechire lòt. Si tuer était un honneur, on n’aurait pas jugé et condamné un criminel de guerre. Si tuer était une profession, longtemps déjà on aurait établi des agences, des bureaux, des ministères du crime.

La paix ne nous viendra pas du dehors. C’est ensemble que nous devons chercher et trouver les solutions. Les autres nous donneront toujours ce qu’ils veulent, mais jamais ce dont nous avons besoin. Et même quand ils nous donnent quelque chose par la porte, ils nous le reprennent par la fenêtre. Ils font le jeu de la mer et de la rivière. Lanmè a voye lanm li nan larivyè a. Li reprann lanm li ak tout ti dlo larivyè a. Se sak fè nou toujou rete pòv jan nou ye a. Nous avons beaucoup de germes de mort qui ralentissent notre course vers la paix et l’harmonie véritables. Pour faire taire les armes de mort, il faut éradiquer les germes de mort, dissiper les frustrations, les disparités trop criantes, et créer un climat de sécurité et de confiance qui invite à faire confiance, une ambiance qui favorise une égalité de chance pour tous. Nou konnen trè byen chyen grangou pa jwe. Ventre affamé n’a point d’oreilles. Kreyòl pale kreyòl konprann.

Nou bezwen anpil bon sèvo pou panse, anpil bra pou batay, anpil bòn volonte pou pa gaspiye viktwa nou. Jovenel se te youn nan moun ki tap batay pou sa. Elas, labou te rete kouran, bout kòd te rete vwayaj. Qui vivra verra. L’avenir dira le reste. Le fèy bwa a tonbe nan dlo se pa menm lè a li koule. Bat chyen an tann mèt li. Jovenel, yon nonm ki te konn brase lavi a, yon nonm vanyan, un homme de caractère qui a su résister à toutes les rafales de vents contraires. Se te yon nonm ki pa janm dakò pou li pèdu batay. Se te yon machin san volan. Kote li bay tèt li a, se la lap ale. Li pat janm kwè nan echèk. Li pat renmen bese tèt devan pè pap. Sa devise a toujours été : Mallo mori stans quam vivere flectens = Je préfère mourir debout que de vivre à genoux ; mwen pap kite prestij mwen mele nan po kann pou kochon pa manje li. Nan ru Kapwa a se te yon bon zanmi, yon gran istoryen, yon konnèsè, yon gwo djolè pale anpil tou sitou lè lap rakonte eksplwa li sou volan machin ak nan foutbòl. Se te yon gran antreprenè, yon gran biznismann ki te konn fè 10 kòb tounen 10 goud. Se te yon gran ekonomis. Avèk li lajan pap gaspiye. 5 kòb chada se lajan, li pa fèt pou jete.

Se yon nonm ki te gen repons pou tout kesyon. Mwen te rele li Quid. Se yon gwo liv ki sanble ak yon gwo diksyonè ki trete anpil sujè. Si se te jodya mwen tap rele li Google. Se te yon bon pèd fanmiy ki te renmen madanm li ak pitit li anpil. Se te yon bon peyizan ki pat janm nye rasin li. Se te yon gran patriyòt ki te toujou sèmante sou vi li ke li pa tap janm kite Ayiti pou okenn rezon. Se te yon travayè enfatigab ki pa janm gen dòmi nan je. Nous autres de la Rue Capois spécialement, nous gardons beaucoup de souvenirs de lui, de ce petit corps skinny dur comme du fer 5/8, de ces petites bibites couvertes toujours d’une chemise à manches longues retroussées, de cet avocat qui ne perd jamais son procès, de cet économiste méticuleux qui ne donne jamais son argent sans être sûr que ça ne se gaspille pas, ou sans savoir quel bénéfice en sortira. Se te nèg pa nou, men nou pat janm reve ke yon jou li tap vin prezidan Dayiti jous pou li ta mouri nan kondisyon sa a. Il a été assassiné, mais ce martyr l’a immortalisé. Il est toujours vivant dans ses dires et dans ses actes. Nous ne l’oublierons jamais. Il nous a fait voir dans le N-O ce que nous n’avions jamais espéré. Nou espere ke sa li plante yo va jwenn lòt moun pou wouze yo e fè yo donnen. Mwen pa kwè wout yo ka rete nan wout. Mwen pa kwè pwojè elektrisite a ka rete nan blakawout. Mwen pa kwè pwojè lopital Ofatma a ka kokobe. Mwen pa kwè pwojè irigasyon yo ka nwaye. Mwen pa kwè pou pwojè ayewopò a pa ta dekole. Mwen pa kwè pou kanaval ta tann plis pase 200 zan anvan pou li jwenn mwayen vin enjoy li nan Pòdepè ankò. Mezanmi nou pèdi anpil wi pa bò isit. Yon jou, listwa va relate sak te pase. Laverite se boujon patat, kon lapli tonbe lap soti anba tè kanmenm. Grenn ble a pa ka ret anba tè. Fòk li pouse pou li donnen anpil fri.

Jovenel est parti avec les mots paix, non violence, négociation, dialogue sur ses lèvres. Hélas, il n’a pas pu réaliser ses rêves d’une Haïti meilleure, d’une Haïti réconciliée. Nous autres, nous sommes encore là pour dire au monde que la mort ne pourra jamais avoir le dernier mot. Réfléchissons un instant sur notre existence. Rappelons-nous que notre passage ici-bas est tellement de courte durée que nous ne devons pas perdre notre temps et notre énergie à l’assombrir par de futiles disputes, par de vaines querelles.

Si jodya nou tande vwa Granmèt la kap pale avèk nou, pa fè kè nou du (Sòm 94,8). Se pou nou toujou sonje lavi nou pa depann de nou. Nou pat konnen ki lè, ni ki kote nou tap fèt, se Bondye sèl ki te konnen. Donk kite li fè sa li vle avèk nou. Si lavi pa nou pa depann de nou, ale wè pou lavi lòt yo.

Jodya, nan sikonstans sa a, nou dwe pwofite pou nou rele anmwe byen fò dèyè tout moun kap simen lanmò sou kèlke swa moun, avèk kèlke swa mwayen an. Li lè, li tan pou zam lanmò yo fè silans nan peyi a. Li lè, li tan pou tout moun kapab mache lè yo vle, ale kote yo vle san kè sote. Li lè, li tan pou nou kite dezòd. Se dezòd nou ki fè peyi nou an ki ta dwe yon Peyi souveren tounen yon peyi souteren. Se dezòd nou yo ki fè bèl ti Ayiti cheri nou an tounen yon vye Ayiti chire. Nap make kat san nou pa janm make pwen. Nap make jwè san nou pa janm make gòl. Abraam di sètase. Nou pa ti kochon, pran tèt nou. Enkonsyans, ipokrizi, gwo venn, tanta, lanbisyon, jalouzi, magouy, eksplwatasyon, peze souse. Zafè kabrit pa zafè mouton. Anba gwo piti pa viv. Wete kòw poum mete pam. Dan pouri gen rezon sou bannann mi. Ravèt pa gen rezon devan poul. Tout pou mwen, anyen pou lòt. Sa fè lontan nap resite leson sa yo, men nou pa janm jwenn diplòm nap chèche a. Alò, an nou chanje paj, an nou chanje metòd. An nou chèche lòt leson kap fè nou pran chemen rekonsilyasyon, coude à coude fraternel, kole zepòl ak zepòl. Pwovèb kreyòl yo di : men anpil chaj pa lou. Piti piti fè pil. Anpil ti patat fè chaj. Anpil ti pise krapo fè larivyè gonfle. Yon sèl dwèt pa manje kalalou. Yon sèl kout volan pa fè lawout. Yon sèl doktè pa koupe janm. Yon sèl kout zeguiy pa koud palto. Yon sèl po bouch pa tchioupe. Pise gaye pa fè tchim. Yon sèl degouden pa sonnen. Chyen pa janm mòde bann rara. Yon sèl grenn je pa twaze. Yon sèl plat men pa bat bravo. L’union fait la force. Nou pa bezwen konn li pou n konnen sak ekri sou drapo nou an.

Nou konnen gen anpil enjustis nan peyi nou. Si nou ta koute sa kap pase, nou ta dwe debouche sou yon spiral de vyolans. Atansyon, se sa menm lènmi an ap tann : pou nou youn batay ak lòt, pou nou youn touye lòt. Konsa, lap fè kòmsi lap vin separe nou, pou li ka pran sa nap batay pou li a. Lè nou gade nan mont nou, nap wè li trèzè. Bondye di : A moi la vengeance, à moi la rétribution (Dt 32,35 / Rom 12,19). Les nuages de la vengeance ne peuvent jamais éclipser le soleil du pardon. Les temps sont accomplis, le Royaume de Dieu est tout proche. Convertissez-vous. Fuyons l’enfer. L’enfer est le seul lieu où l’eau reste bouillante à 0° C. Et quels que soient les progrès de la Technologie, il ne sera jamais climatisé.

Seulement, soyons prudents. Dans les différents couloirs de notre vie, nous aurons toujours l’occasion de croiser, heureusement ou malheureusement, les vrais ennemis, les faux amis et les rares amis. Dieu seul sait. En ces temps qui sont les derniers, notre vie est retenue par un fil d’araignée. La sécurité devient un luxe. Elle n’est l’apanage de personne. La confiance n’existe presque pas. Moun w te voye monte nan move moman, se yo kap voye monte sou do w lè afè yo vin bon. W leve chyen chèch nan dòmi pouw bali manje, kon li vin gra, se w li premye mòde. W montre makak voye wòch, se tèt w li premye kase. Nous avons vraiment beaucoup à faire. Nous sommes encore à la case de départ, très loin du point d’arrivée. Mais Paul a planté, Apollos a arrosé, laissons le Seigneur s’occuper de la fructification (cf 1 Cor 3,6). Dieu écrit droit sur des lignes courbes, il nous mène où il veut par des chemins sinueux. Il est le Dieu fidèle éternellement. Ne désespérons pas. Notre délivrance n’est pas loin.

Seigneur Jésus, toi qui as vaincu la mort, toi qui as fait briller la vie pour l’éternité, viens à notre aide dans toutes nos afflictions. Essuie les larmes de nos yeux. Ne nous abandonne pas dans la détresse. Aide-nous à éviter le parti des méchants, à ne jamais nous arrêter sur le chemin de ceux qui font souffrir leurs semblables. Multiplie pour nous les grâces de ta divine présence. Ne te décourage pas avec nous. Fais-nous connaitre chaque jour la joie de la conversion et d’être ainsi proches de toi. Ne nous laisse pas déstabiliser et malmener par les épreuves. Sois notre secours et notre refuge. Apprends-nous à afficher un nouveau comportement face au savoir, à l’avoir et au pouvoir. Que nous soyons partout et toujours sel de la terre et lumière du monde.

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