HAITI EST DANS UNE TRES GRANDE CRISE. NOUS DEVONS LUTTER POUR SAUVER NOTRE NATION !

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Mise à jour – 14 Avril 2024

Pour mettre fin à la crise qui est en train d’anéantir Haïti à petit feu depuis quelques temps, il nous faut rassembler des prérequis. D’abord, c’est une affaire d’hommes et de femmes, patriotes, intègres qui sont compétents et prêts à s’attaquer à une tache qui parait presque impossible à réaliser. Mais, chacun de nous et nous tous devons  prendre en considération que si la situation n’est pas gérée minutieusement, notre chère Haïti peut glisser dans un abime pour ne plus revenir.

A ceux qui répètent qu’une nation ne meurt pas, ils se trompent. Car, à la vérité, consulter la Bible, de glorieux empires ont disparu de la surface de la terre sans laisser de trace.  Le prix à payer est énorme pour empêcher que Haïti, ce si beau  pays avec un peuple si fier, sorte sur le bord du précipice, avant qu’il plonge à tout jamais dans l’abime de l’histoire. Cet exercice patriotique que nous devons faire va exiger un effort sans arrêt sur au moins une période de 20 à 25 années, de chacun de nous, et de nous tous.

Au nom de notre patrie, HAITI, nous devons nous engager à devenir bien meilleur que ceux que nous sommes aujourd’hui, sans considération de notre âge, de notre sexe, et de notre nuance de couleur, Comme disait Winston Churchill, « chacun doit faire de son mieux ». La gouvernance fonctionnant sur le principe d’un Conseil Présidentiel de 9 membres et d’un chef de gouvernement choisi par le Conseil Présidentiel ne sera pas unique à Haïti. Plusieurs structures dans le système international sont basées sur un principe similaire avec de grand succès. En plus, pas besoin de mentionner que si les membres de ce Conseil sont de vrais patriotes, qui sont déterminés à mettre fin à la crise que traverse Haïti, tout ira pour le mieux. Nous devons arriver à nous entendre pour mettre fin à la grande souffrance du peuple haïtien en contrôlant cette pulsion qui nous pousse à autodétruire notre cher pays.

Dans l’état où Haïti se trouve, il existe une forte crise de confiance. Le peuple haïtien doit pouvoir trouver une raison pour reprendre confiance dans ses élites et dans la capacité de notre pays à aller de l’avant. Les privilèges personnels ne doivent pas être les premières motivations de notre engagement. Que ceux qui décident de s’engager le fassent pour une cause noble : le bonheur d’Haïti et de son peuple. Ils doivent le faire d’abord pour l’honneur de servir leur pays. En fait, nous Haïtiens, nous sommes devenus les premiers responsables de nos problèmes, donc il est temps de nous mobiliser pour les résoudre.

Le Conseil aura à travailler avec le Premier Ministre qu’il aura  choisi pour améliorer la façon dont nous gouvernons Haïti, et afin de redresser l’état du pays.

Il nous faut : i) relancer l’économie du pays en mettant l’accent sur de grands projets capables de créer du travail (modernisation de 40 villes dans les 5 grandes régions du pays) ; ii) encadrer les petites et moyennes entreprises et les financer ; iii) mettre l’accent sur les infrastructures, l’agriculture, l’élevage, la pèche, l’artisanat, la reforestation, et la relance de la culture du café et du cacao, les industries et l’agro-industrie d’exportation et le tourisme, entre autres ; iv) former 250,000 jeunes des deux sexes dans le domaine technologique, et finalement v) améliorer le capital humain.

Il faut réhabiliter les mineurs impliqués dans les gangs en leur donnant un métier, établir les leçons de civisme obligatoires dans toutes les écoles, relancer aussi les activités sportives ; enseigner la musique, l’art en général, et encourager aussi les activités récréatives saines dans tout le pays.

La transition a l’obligation d’organiser une conférence nationale avec les différents secteurs du pays afin de discuter d’un plan de développement accéléré et de la modernisation du pays sur une période de 20 à 25 années ; et aussi réaliser des réformes constitutionnelles et institutionnelles susceptibles de faire avancer le pays. Nous aurons besoin au moins 40 milliards de dollars pour ce projet sur cette période. Ne perdons pas de temps, c’est possible. Haïtiens, notre pays a besoin de nous !

Ce combat avait été livré la première fois par les preux de 1804. Ils étaient lors des hommes noirs venus de 21 nations d’Afrique. Il ne faut pas oublier non plus, les Allemands, les Polonais, et même des Français, qui avaient choisi de traverser dans les rangs des preux sous les ordres de Jean-Jacques Dessalines pour défier, dans nos rangs, l’ordre colonial, l’ordre esclavagiste et l’ordre racial qu’était venue rétablir dans l’ile de Saint-Domingue l’expédition envoyer par Napoléon Bonaparte contre le Général nègre Toussaint Bréda Louverture. Ce jour-là, nous avons défendu notre humanité. Nous ne devons jamais oublier le support spirituel de Benjamin Franklin, fondateur de la société des amis des noirs, non plus celui de John Adams, Président des Etats-Unis de 1797 à 1801, qui avait laissé les commerçants américains vendre des armes à Toussaint Louverture et avait failli entrer en guerre avec les Français qui étaient mécontents de l’acte des Américains. Tous ceux qui avaient lutté pour Haïti, l’avaient fait pour ce même et noble idéal dont parlaient les philosophes des lumières : liberté, égalité, fraternité. Nous étions grands !! Nous avons aussi signé comme membres fondateurs des Nations Unies. Mais, certainement, nos ancêtres ne s’étaient pas engagés et sacrifiés pour que nous devenions ce que nous sommes aujourd’hui ! Non, nous nous sommes égarés en route. Nous ne nous comportons certainement pas comme les héritiers de ces mêmes personnes, ces héros, qui ont fait 1804 !

Haïtiens, mes frères et sœurs, la crise que nous vivons n’est pas simplement une affaire de bandits armés. La transition doit être un peu plus qu’un jeu de massacre des enfants. Nous devons prendre l’occasion pour une profonde réforme dans notre société, à tous les niveaux.

OUI, NOTRE AYITI CHERIE DOIT VIVRE POUR UN DEMAIN MEILLEUR, POUR NOUS TOUS HAITIENS, SANS EXCEPTION.

QUE DIEU BENISSE HAITI !

Paul Gustave Raphaël Magloire

Conseiller Spécial de la Transition de 2004-2006

Ministre de l’Intérieur du Gouvernement Alexandre-Latortue, 2004-2006.

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