La Haute Cour arrête le déploiement de la police en Haïti

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La Haute Cour a arrêté le déploiement prévu de 1000 policiers en Haïti pour lutter contre les gangs et rétablir la paix.

L’ordre d’arrêter le déploiement a été donné par le juge Chacha Mwita.

Le chef du parti Thirdway Alliance, Ekuru Aukot, et son président, Mururu Waweru, sont les deuxième et troisième requérants.

Ils ont poursuivi le président William Ruto, le professeur Kithure Kindiki de l’Interior CS, la police IG Japhet Koome, le président de l’Assemblée nationale Justin Muturi et le Conseil de sécurité nationale.

Le Kenya a offert d’envoyer des policiers en Haïti pour lutter contre l’insécurité en juillet 2023 et la demande a été approuvée par le Conseil de sécurité des Nations Unies (ONU) le 10 octobre.

Ils disent qu’après l’approbation, le président Ruto dans un discours télévisé s’est félicité de la décision réitérant la disponibilité du Kenya pour le déploiement.

« Il n’y a pas eu de réunion du Cabinet et une note de service ou une résolution du Cabinet qui en a découlé indique que la procédure établie a été suivie », peut-on lire dans la pétition.

Dans leur argumentation, ils affirment que la Constitution de 2010 ne prévoyait pas le déploiement de policiers dans des missions à l’extérieur du pays, ce qui rend donc la décision inconstitutionnelle.

Selon la constitution, seules les forces de défense du Kenya peuvent être déployées en dehors du Kenya et la police ne peut fonctionner qu’à l’intérieur du pays.

IPOA dans le noir sur le déploiement de la police en Haïti

« Dans toute demande, il n’y a eu aucune demande du gouvernement d’Haïti comme condition préalable au déploiement du service kenyan en Haïti, donc il n’y a aucune justification pour la décision contestée », dit-il.

La pétition soutient qu’il y a des doutes quant à savoir si la loi haïtienne permet le déploiement de la police là-bas.

Ils soutiennent qu’il y a un danger réel que le déploiement ait lieu sans suivre la loi et la constitution et sans la participation du public.

La participation publique aurait dû avoir lieu avant que le Kenya ne soumette sa demande au Conseil de sécurité pour examen, et si la même chose devait se produire, ce serait juste pour un spectacle.

Ils soutiennent que le déploiement ne favorise pas une utilisation efficiente, efficace et économique des ressources, ce qui laisse planer de sérieux doutes sur la priorité du gouvernement étant donné l’inflation et le coût élevé de la vie auxquels le Kenya est actuellement confronté.

Dans son affidavit, Aukot accuse le président Ruto d’avoir conclu seul et sans participation publique un accord avec les États-Unis et l’ONU pour déployer les officiers.

Il cite l’article 243 (3) de la Constitution qui dit que « le Service national de police est un service national et doit fonctionner dans tout le Kenya ».

Il dit que la section 6 est la seule disposition pour le déploiement de la police à l’extérieur du pays et que cela ne peut se produire qu’en défense du Kenya et pendant l’état d’urgence.

Aukot soutient qu’Haïti n’est ni en guerre ni en état d’urgence, ajoutant que dans le passé, les États-Unis et la France ont déployé leurs forces armées, ce qui a eu des conséquences regrettables.

Il se demande pourquoi les États-Unis sont prêts à donner des fonds au Kenya à hauteur de 14,7 milliards de shillings pour soutenir la mission, mais ne sont pas prêts à déployer leurs forces de sécurité.

Aukot dit que le Kenya fait déjà face à divers défis de sécurité comme le meurtre de membres de la communauté Kikuyu dans le comté de Lamu qui, selon lui, devrait plutôt voir le déploiement d’agents.

Il soutient qu’il n’y a pas de loi ou de traité que le Kenya a ratifié par le parlement pour autoriser le déploiement de la police en Haïti ou ailleurs.

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