par Ümit Dönmez
Le chef de l’État français a également appelé Téhéran à libérer les ressortissants français détenus en Iran, et exprimé son inquiétude sur le programme nucléaire iranien.
Le président français Emmanuel Macron a appelé, l’Iran «à mettre immédiatement fin au soutien» à la Russie dans la guerre en Ukraine, selon un communiqué de l’Élysée.
Le chef de l’État français s’est entretenu au téléphone, ce samedi, avec le président iranien Ebrahim Raïssi, et lui «a fait part, une nouvelle fois, de son soulagement à la suite de la libération, le 12 mai, de deux ressortissants français détenus en Iran». Il a également réitéré sa profonde préoccupation concernant la situation des quatre ressortissants français toujours retenus en Iran et a demandé à nouveau «leur libération immédiate».
Programme nucléaire iranien
Emmanuel Macron a ensuite «fait état de son inquiétude quant à la trajectoire actuelle du programme nucléaire iranien», rappelant la volonté de son pays et de ses partenaires européens de trouver une solution diplomatique à cette question. Le président français a souligné «l’importance que Téhéran prenne des mesures de désescalade concrètes et vérifiables», et que l’Iran applique «pleinement et sans délai, ses obligations internationales ainsi que les engagements pris auprès de l’Agence internationale de l’Énergie atomique le 4 mars 2023».
Le ministère français des Affaires étrangères avait déjà exprimé, ce mercredi, sa préoccupation suite aux «annonces faites par l’Iran le 6 juin du développement d’un nouveau missile balistique d’une portée déclarée de 1400 km». Déclarant que ce développement «contrevient une nouvelle fois à la résolution 2231 du Conseil de sécurité des Nations unies», le ministère français des Affaires étrangères a ajouté que ces activités s’inscrivent «dans le contexte de l’escalade ininterrompue du programme nucléaire et balistique iranien».
Nous demeurons pleinement mobilisés pour empêcher l’Iran de se doter de l’arme nucléaire, a souligné le Quai d’Orsay.
Pour rappel, le 25 mai, l’Iran avait annoncé avoir testé avec succès un missile balistique d’une portée de 2000 kilomètres, selon l’agence de presse nationale IRNA. La porte-parole de la Diplomatie française, Anne-Claire Legendre, avait alors exprimé la «préoccupation» de son pays, lors d’un point de presse au Quai d’Orsay, faisant état d’une «escalade continue du programme nucléaire iranien».
Selon la chaîne de télévision iranienne PressTV, la version améliorée du missile balistique «Khorramshahr», appelée «Kheibar», a une portée de 1400 kilomètres et peut porter une ogive pesant 1500 kilogrammes. Le missile à guidage de précision à moyenne portée est hypersonique et peut atteindre la vitesse de Mach 15, soit plus de 18 000 kilomètres par heure. En janvier 2017, l’Iran avait testé le missile balistique Khorramshahr, qui a une portée comprise entre 1000 et 2000 kilomètres, avec une ogive pesant 1800 kilogrammes.
Drones iraniens pour la Russie
Lors de sa conversation téléphonique avec son homologue iranien, ce samedi, le chef de l’État français «a également alerté sur la gravité des conséquences, à la fois sécuritaires et humanitaires, de la livraison par l’Iran de drones à la Russie et appelé Téhéran à mettre immédiatement fin au soutien qu’il apporte ainsi à la guerre d’agression russe contre l’Ukraine».
Ce vendredi, la Maison-Blanche a affirmé que l’Iran est en train d’aider la Russie à construire une usine de drones sur son sol, faisant état du renforcement de la coopération militaire entre Téhéran et Moscou, dans le contexte de la guerre en Ukraine.
La Maison-Blanche a diffusé une image satellite de l’emplacement prévu pour ce site, dans la zone économique spéciale d’Alabouga, à 1100 kilomètres à l’est de Moscou. Le porte-parole du Conseil de sécurité nationale à la Maison-Blanche, John Kirby, a souligné dans une déclaration à Anadolu que «l’usine pourrait être pleinement opérationnelle au début de l’année prochaine».
Le responsable américain fait état d’un «soutien mutuel entre les deux pays», notamment après que Moscou a proposé à Téhéran «une coopération sans précédent en matière de défense», alors que l’Iran cherche à acquérir des équipements militaires russes. Pour rappel, l’Iran avait annoncé en avril dernier avoir finalisé avec la Russie un contrat d’achat d’avions de chasse russes Sukhoï Su-35. En échange, Moscou a reçu des centaines de drones d’attaque iraniens, selon la même source.
«Il s’agit d’un partenariat de défense à grande échelle qui nuit à l’Ukraine, aux voisins de l’Iran et à la communauté internationale», a insisté le responsable américain, ajoutant que Washington continuera «à utiliser tous les moyens à sa disposition pour dénoncer et perturber ces activités, notamment en rendant ces informations publiques».
«Et nous sommes prêts à en faire davantage dans cette optique», a souligné John Kirby.
source : Agence Anadolu
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