7 février s’approche, les sénateurs prouvent encore leur inconscience par rapport à leur position officielle tardive et probablement intéressée.

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02/05/2022

 7 février s’approche, les sénateurs prouvent encore leur inconscience par rapport à leur position officielle tardive et probablement intéressée

J’ai toujours crû qu’une assemblée de sénateurs devait être une assemblée des sages, des hommes honnêtes et qui font preuve d’une intelligence assidue au point qu’ils sont des modèles à suivre dans le corps social dans lequel ils évoluent. Pourtant, en Haïti, on ne cesse pas de critiquer, de répeter des propos subversifs à l’égard des sénateurs de manière incessante. Cela voudrait dire que les sénateurs , par rapport à leur manque de productivité au niveau du parlement, leur manque de soutien à la population et surtout par rapport à leurs positions politiques souvente fois,sont vus comme des personnes sans mérite.

Il est à rappeller que le sénat de la République est le co-dépositaire de la souveraineté nationale ,donc il est appelé à relever la population au rang de la dignité par rapport aux actes, décisions et positions prises pour la république. Par ailleurs, on assiste ces derniers temps surtout à un comportement irresponsable du côté des sénateurs, si on tient compte seulement de leur attitude suite à l’assassinat crapuleux du feu président Jovenel Moïse le 7 juillet 2021.

Après l’assinat du président,il est connu par tous qu’il y a eu une bataille pour le pouvoir politique de manière générale et au sein de l’exécutif singulièrement. A cet effet, le sénat comme institution républicaine devait se positionner formellement, mais c’était pas le cas au point que le président du sénat s’est inscrit lui-même dans la logique de prendre le pouvoir comme président de la République. Qui pis est, même pour ce qui a trait au débat de la fin du mandat du président Moïse le 7 février 2021, le sénat n’a pas eu une position formelle, pour citer Joseph Lambert. ll n’y a que le sénateur Patrice Dumont qui a pu déclarer que le mandat constitutionnel de son excellence Jovenel Moïse a pris fin le 7 février 2021.

Il faut dire que c’est à mon grand étonnement que je constate la position officielle du sénat en date du 4 février 2022, pour dire que le mandat du président Jovenel Moïse arrivera à terme lundi prochain, 7 février 2022 tout en soulignant que le premier ministre Ariel Henry a comme devoir de liquider les affaires courantes.Tandis que, Pour certains, Ariel Henry n’est pas lié au mandat constitutionnel du président Moïse.

Bref, restons accrocher à la position actuelle du sénat en posant une question fondamentale:

Que dit la constitution dans le cas d’une vacance présidentielle?

L’article 149 de la constitution fait savoir expressément que : en cas de vacance présidentielle de la République soit par démission, destitution, décès ou en cas d’incapacité physique ou mentale permanente dûment constatée, le conseil des Ministres, sous la présidence du Premier Ministre, exerce le pouvoir exécutif jusqu’à l’élection d’un autre président. Dans ce cas, le scrutin pour l’élection du nouveau président de la République pour le temps qui reste à courir a lieu soixante (60) jours au moins et cent vingt (120) jours au plus après l’ouverture de la vacance, conformément à la constitution et à la loi électorale. Dans le cas où la vacance se produit à partir de la quatrième année du mandat présidentiel, l’Assemblée Nationale se réunit d’office dans les soixante (60) jours qui suivent la vacance pour élire un nouveau président provisoire de la République pour le temps qui reste à courir.

Donc, s’agissant de la position du sénat faisant croire que le mandat du président Jovenel Moïse prend fin le 7 janvier 2022, cela suppose que la vacance présidentielle s’est produite au niveau de la quatrième année de son mandat et que l’Assemblée Nationale devait tenir compte de sa responsablité. Malheureusement, il n’y a pas eu de chambre des députés et le sénat était emputé de 20 de ses membres, donc on ne pouvait parler de l’Assemblée Nationale. Cela étant dit, le pays s’est trouvé et se trouve jusqu’à présent dans un imbroglio.

Les sénateurs restants n’ont-ils pas lu l’article 149 de la constitution ou bien ils ne l’ont pas compris? Ne se sont-ils pas inscrits dans une logique purement et simplement politicienne.

À mon sens, les sénateurs ont dû fuir à leur responsablité. Ils n’ont pas pris conscience de cette crise demesurée à laquelle fait face le pays, notre chère patrie. Et ils n’ont pas du tout fait preuve de grandeur d’âme et de la dimension des chefs d’Etat. Donc, leur position actuelle est tardive et probablement intéressée.

Walter-Benson RAPHAËL, éducateur, politologue, étudiant en sciences juridiques.







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