L’histoire de la violence et de la rébellion en Haïti

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PORT-AU-PRINCE (Reuters) – Haiti became Latin America and the Caribbean’s first independent state of the colonial era and the first Black-led republic when it threw off French rule in the 19th century.

Mais elle a subi des cycles de violence, d’invasion et de répression pendant la majeure partie de son histoire ultérieure, y compris la dictature dynastique de Duvalier.
Le président Jovenel Moise a été abattu par des inconnus plus tôt ce mois-ci, suscitant la crainte d’un autre épisode de troubles.
Voici quelques faits marquants de l’histoire politique d’Haïti :
1492 – L’Espagne colonise l’île d’Hispaniola après l’arrivée de Christophe Colomb. Deux cents ans plus tard, l’Espagne cède la moitié ouest à la France. Les plantations d’esclaves d’origine africaine produisent du sucre, du rhum et du café qui enrichissent la France.

1791 – L’ancien esclave Toussaint Louverture mène une révolte réussie et en 1801 publie une constitution. La révolution est souvent décrite comme la première et la seule rébellion d’esclaves réussie au monde.

1801-1809 – Sous le président esclavagiste Thomas Jefferson, les États-Unis coupent l’aide à Louverture et poursuivent une politique d’isolement d’Haïti, craignant que la révolution haïtienne n’inspire des esclaves dans les États du sud des États-Unis.

1803 – La tentative ratée de Napoléon Bonaparte de reprendre Haïti met fin à son rêve d’un vaste empire français dans les Amériques. La victoire d’Haïti conduit la France à accepter l’Achat de la Louisiane, une affaire qui double la taille des États-Unis.

1804 – Haïti devient indépendant sous l’ancien esclave Jean-Jacques Dessalines, assassiné en 1806. Les États-Unis ne reconnaissent l’indépendance haïtienne qu’en 1862.

1825 – La France reconnaît l’indépendance haïtienne mais impose de dures réparations à ses anciens esclaves pour perte de revenus. Les prêts qu’Haïti prend avec les banques françaises pour couvrir la dette, et les intérêts subséquents, ne sont intégralement remboursés qu’en 1947.

1915 – Les États-Unis envahissent Haïti, se retirent en 1943 mais gardent le contrôle financier et l’influence politique.

1937 – Dans le pire incident de rivalité de longue date avec la République Dominicaine voisine, des milliers d’haïtiens dans une zone frontalière sont massacrés par les troupes dominicaines sur les ordres du dictateur Trujillo.

1957 – François “Papa Doc” Duvalier prend le pouvoir avec le soutien militaire, inaugurant une période de violations généralisées des droits de l’homme.

1964 – Duvalier se déclare président à vie. Sa dictature est marquée par la répression, imposée par la redoutable police secrète de Tonton Macoutes.

1971 – Duvalier meurt et est remplacé par son fils, Jean-Claude, ou “Baby Doc”. La répression augmente. Dans les décennies suivantes, des milliers de “boat people” haïtiens fuient par la mer vers la Floride, dont beaucoup meurent sur le chemin.

1986 – La révolte populaire force Baby Doc à fuir Haïti pour s’exiler en France.

1988 – Le général Prosper Avril succède à Namphy dans un coup d’Etat.

1990 – Avril déclare l’état de siège au milieu des manifestations mais démissionne avant les élections sous pression internationale.

1990 – L’ancien curé Jean-Bertrand Aristide, défenseur gauchiste des pauvres, remporte la première élection libre d’Haïti. Il est évincé par un coup d’État en 1991.

1994 – Les troupes américaines interviennent pour renverser le régime militaire et Aristide revient. Les Casques bleus de l’ONU sont déployés en 1995 et René Préval, le protégé d’Aristide, est élu président.

1999 – Aristide est élu président pour un second mandat malgré des résultats contestés.

2004 – Les troubles politiques forcent Aristide à fuir. Le pays plonge dans la violence.

2006 – Préval remporte l’élection.

2008–2010. Manifestations déclenchées par des pénuries alimentaires, une épidémie de choléra et des conflits électoraux.

2010 – Un tremblement de terre tue jusqu’à 300 000 personnes. Malgré un effort de secours international, le pays est presque submergé, exacerbant les problèmes politiques, sociaux et économiques.

2011 – Michel Martelly remporte le deuxième tour de l’élection présidentielle.

2012-14 Fréquentes manifestations anti-gouvernementales alimentées par la corruption et la pauvreté. Les manifestants demandent à Martelly de démissionner.

2017 – Jovenel Moise, un exportateur de bananes devenu politicien, est déclaré vainqueur de l’élection présidentielle de 2016.

2019 – Moise accumule régulièrement le pouvoir et les règles par décret après qu’Haïti n’ait pas tenu d’élections en raison de l’impasse politique et de troubles.

Des milliers de personnes descendent dans la rue en scandant “Non à la dictature” et en appelant à la démission de Moise.

(Compilé par Angus MacSwan et Frank Jack Daniel; Montage par Andrew Heavens)

source : REUTERS

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