Devoir civique ( Article 52.1/ 11e obligation ) « ŒUVRER POUR LE MAINTIEN DE LA PAIX »

Bonjour,
Café civique du 30 décembre 2020

Devoir civique ( Article 52.1/ 11e obligation )

« ŒUVRER POUR LE MAINTIEN DE LA PAIX »

D’abord une remarque, en matière de légistique, il est recommandé d’utiliser des mots simples pour la rédaction des lois, car elles s’adressent à toute la population dont le commun des mortels. Il n’appartient pas à chaque compatriote de posséder un dictionnaire. Heureusement, il existe Google.

C’était pour expliquer que le verbe « ŒUVRER » est trop savant pour nos compatriotes non seulement alphabétisés en créole mais encore pour ceux et celles qui n’ont fait que la 9e Année Fondamentale ou 4e secondaire.
J’utilise le synonyme « TRAVAILLER ».

Travailler pour la paix civique, par expérience, c’est rechercher en tout temps le dialogue sur des sujets qui fâchent, divisent et éloignent les compatriotes, les partis politiques et leurs membres les uns des autres.
Il existe à coup sûr des esprits conflictuels et des esprits consensuels.
Nous parlerons seulement de ces derniers.

L’esprit consensuel ou esprit pacifique est un état, une disposition, un caractère qui évite la confrontation, la guerre, les conflits, les insultes, les mots blessants et offensants ainsi que les accusations non fondées.
En politique, les points de vue opposés sont très courants, mais il n’est pas nécessaire de sortir du sujet pour traiter l’autre d’ignorant, de paysan ou bien d’autres propos offensants.

Même si je suis le fils d’un voleur ou d’une prostituée, ce n’est pas le sujet.
Nous devons apprendre à respecter celui ou celle qui a un point différent du ou de la nôtre.

Cultivons la courtoisie intellectuelle, la courtoisie politique, la courtoisie policière, la courtoisie audiovisuelle. Comme disait le fabuliste Lafontaine, « On a toujours besoin d’un plus petit que soi ».

Faire tout ce qui est en notre capacité pour éviter de crier sur l’autre, de parler fort, même si comme Haïtiens, nous avons le verbe haut. C’est le ton qui fait la chanson. Les parlementaires et les journalistes radiophoniques peuvent aider en ce sens.

Nous devons parler avec conviction mais sans déshonorer la profession ni la dignité humaine. Les enseignants sont aussi les meilleurs ouvriers, les meilleurs modèles pour apprendre aux enfants et aux jeunes la façon de parler, de dialoguer, d’exprimer un point de vue contraire. Les exposés en classe sont les moyens par excellence pour faire valoir calmement ses idées.

Que dire des parents!

Dans notre pays, les fêtes patriotiques, au lieu de nous rassembler, deviennent des dates de défis pour le chef de l’état. On pense à celles du 17 octobre, du 18 novembre et du 1er janvier.

Nous avons dénaturé ces fêtes par notre intransigeance civique, c’est-à-dire par notre manque d’amour pour nos héros qui se sont sacrifiés contre l’esclavagisme et le colonialisme.

Un autre exemple est le débat contradictoire sur la date de la fin du mandat du Président. Nous pouvons nous modeler sur les autres pays de la Caraïbe notamment notre voisin la République Dominicaine qui est un exemple de pays pacifique.

À qui profitent en Haïti ces conflits éternels qui nous déchirent civiquement? En tout cas pas au peuple. Les manifestations violentes sont exactement le contraire de « TRAVAILLER POUR LA PAIX ». Il n’est jamais trop tard pour se remettre en question ni changer d’esprit et de comportement.

Patriotiques salutations
Hérard LOUIS