Le secret de l’industrialisation caché aux africains

0 592

Il est une question que bon nombre d’africains et d’autres spécialistes se posent : « pourquoi l’Afrique peine à s’industrialiser? » En réponse, plusieurs hypothèses sont évoquées :

Manque des capitaux, manque des investissements, absence de la main d’œuvre qualifiée, faible amélioration du climat des affaires, sous électrification de l’Afrique, etc. Mais, en réalité, sans rejeter les causes précédentes, le vrai problème est ailleurs : « le secret de l’industrialisation a été longtemps caché aux africains ».

Parlant de l’industrie ou de l’industrialisation aux africains, les colonisateurs les avaient entourées de beaucoup de stéréotypes et de clichés si bien que beaucoup de subsahariens pensent qu’elles sont l’apanage de « l’homme blanc » seul. Pire encore, il est des intellectuels africains qui pensent que l’industrialisation, l’industrie ou l’usine, c’est l’ensemble constitué, sur de grandes concessions, des mégas structures, des installations complexes où l’on observe jour et nuit des va-et-vient des camions containers, où l’on trouve une foule d’ouvriers…

Et même nous à l’école, en nous parlant de l’industrie, les enseignant nous dessinaient sur des tableaux des schémas incompréhensibles à l’immense majorité des élèves. Un enseignement et une compréhension pareils ont décontenancé, pendant plusieurs décennies, le sens même de l’industrie alors que le Continent peine à s’industrialiser.

Or l’industrie n’est que l’ensemble des opérations qui concourent à la transformation des matières premières afin d’en dégager la valeur ajoutée. Ainsi, par exemple, grâce au manioc, qui est beaucoup cultivé et consommé en Afrique, on fait généralement la pâte (dite « fufu au Congo ») que des millions d’africains consomment au quotidien. En plus, le manioc transformé en « Chikwangue » (au Congo) c’est déjà une « industrie », car la Chikwangue se conserve plus ou moins longtemps et peut être exportée. Il suffit de l’améliorer en installant une simple chaîne pour sa transformation, en misant sur la qualité, la bonne conservation, un bon « design » de l’emballage, une bonne commercialisation…et on va gagner des millions de dollars par ans. Pourtant beaucoup ignorent cela ; et dans un simple processus machiniste suffit pour que vous ayez une industrie.

Plusieurs grandes industries, entreprises ou marques déposées de renommée mondiale, qu’on envie aujourd’hui, ne sont-elles pas parties de presque rien, souvent dans des garages ou sur des espaces exigus ? Les Mc Donalds, Zara d’Amancio, Ortega, Silimu (chantier naval au Kivu), Groupe Cristal (savonnerie au Kivu), Phatkin (usine pharmaceutique à Kinshasa)…n’ont pas opéré des miracles pour commencer et pour parvenir là où ils sont aujourd’hui. Faire des pizzas, des casse-croûtes, des chocolateries, biscuiteries, des boulangeries, des jus de fruits…ne demandent pas une concession de milliers d’hectares pour commencer leur production ou de grands capitaux. Mais plutôt avoir un peu de moyens, quelques individus pour travailler, de la matière première et la formule de procédés de transformations. Vous pouvez même les produire dans votre maison vous. Donc à partir de chez vous, vous pouvez commencer une industrie.

Si l’on considère que chaque kinois consomme 0,8 Kg de Chikwangue par semaine. Or Kinshasa a 12 millions d’habitants. Donc, cela fera une consommation intérieure de 500 mille tonnes par an. Et si l’on fixe le prix unitaire de la Chikwange à 500 francs congolais (FC), l’équivalent de 0,4 U$D, cela fait un chiffre d’affaires de près de 190 millions de U$D, potentiel dans lequel nul homme d’affaires africain ne préconise se lancer. Car les opérateurs économiques africains se basent que sur un modèle rentier de l’import-export, le commerce (l’achat et la vente des biens sans aucune transformation).

Aujourd’hui, au Kivu (RD. Congo), on tue des gens pour le Coltan, l’or, la cassitérite…des minerais dits stratégiques au cœur de la ruée des Multinationales qui s’en accaparent à un moindre coût en finançant les groupes armées. Savez-vous que pour séparer le « tantale » du « colombium », il suffit d’un petit procédé avec l’acide fluorhydrique et une température moins de 100°C. Mais les Congolais continuent à exporter le coltan à l’état but, se contentant du model de « l’économie de comptoirs » qu’ils ont hérité de la colonisation.

En Afrique, on importe du carburant alors que l’on a assez d’huile de palme et du méthanol pour fabriquer du biocarburant. Donc, les africains doivent savoir que le secret de l’industrie n’est pas dans des capitaux colossaux, mais plutôt connaitre la formule de la transformation d’une matière première. Et, comme vous pouvez commencer votre industrie dans votre propre maison, allez y comprendre pourquoi vous voyez la rué des asiatiques dans les universités techniques les plus chères de l’occident…, et risquer leurs vies dans l’espionnage industriel.

« L’industrie ou l’industrialisation est un esprit, l’esprit de transformer, l’esprit de produire, l’esprit de commercialiser ce qui est produit, la capacité marginale de gestion industrielle: c’est là le grand secret longtemps caché aux africains et dont ils ne se donnent pas la peine de comprendre ».

Source: www.kongolisolo.com

Leave A Reply