Lors d’une interview accordée à la presse ce week-end, l’un des dirigeants de la ligue des pasteurs à Port-de-Paix a exprimé sa plus grande préoccupation par rapport aux mauvais résultats escomptés par cette forme de politique violente utilisée en Haïti, enquête de solution appropriées aux problèmes socioéconomiques du peuple haïtien. ” Depuis 1804, les haïtiens, notamment les politiciens s’amusent à tuer les gens, à brûler les immeubles publics, à détruire les biens d’autrui en vue de renverser les pouvoirs, sous prétexte de porter solutions aux problèmes fondamentaux qui fragilisent d’avantage les conditions de vie de nos concitoyens et concitoyennes en Haïti. Mais en réalité, rien n’a changé”, affirme le Révérend pasteurs Otandieu Jean Louis, prônant une nouvelle mentalité et stratégie de faire une politique tournant véritablement au bénéficie de la masse vulnérable. “Nous devons réfléchir et agir une autrement…” insiste le dirigeant de la ligue des pasteurs à Port-de-Paix.
A l’instar de beaucoup d’autres personnalités, ce groupe de leaders protestants admettent que le pays est en comma, mais le seul affligé est la masse démunie. Cependant, ils croient que le mal endémique rongeant la nation, surtout les plus faibles, n’est pas une responsabilité unique des hommes et femmes du pouvoir exécutif. Le parlement haïtien dont le rôle consiste à légiférer et à contrôler les actions de l’exécutif, serait pratiquement failli à sa mission, selon les déclarations du pasteur Otandieu Jean Louis. ” Les parlementaires se noient pertinemment dans l’exécutif, en hypothéquant la mission pour laquelle leurs votants les ont mandatés. Par rapport à cela, ils sont contraints de freiner les dérives du pouvoir exécutif “, s’exclame-t-il, partageant la responsabilité des actions entraînant la grande majorité des haïtiens dans le plus profond désespoir, dans la misère et dans la crasse.
Si pour les membres de l’opposition la démission du président Jovenel Moïse au pouvoir serait la seule et unique condition pour la mise en oeuvre des procédures légales devant aboutir à la réalisation du procès Pétro-caribe, le pasteur Otandieu voit le contraire. ” On ne peut pas battre la charrue avant les bœufs. C’est à la justice de prononcer les verdicts de toutes les personnes soupçonnées d’un fait quelconque. Donc, si le nom du chef de l’État est mentionné dans le rapports de la cour supérieur des Comptes et du contentieux administratif (CSC/CA), il faut attendre le transfert du dossier aux autorités judiciaires qui auront, eux-même, à dire les mots du droit”, a-t-il martelé, déplorant les précipitations et les fuites en avant des opposants farouches du président Jovenel Moïse dans ce dossier. “C’est de réduire à rien le pouvoir judiciaire dont le rôle est faire appliquer la loi dans sa dernière rigueur”, ajoute-t-il.
La ligue des pasteurs de Port-de-Paix se positionne catégoriquement contre toute tendance de manipulation de la masse, sur le fait que le départ du président Jovenel Moïse serait la solution idéale à la situation catastrophique dans laquelle la nation haïtienne se trouve actuellement. ” En tant leaders d’églises, nous sommes là pour la paix. Nous ne pouvons en aucune manière encourager la violence juste pour chambarder un pouvoir, un président ayant un mandat constitutionnel. Il faudra attendre la fin du quinquennat, pour élire un nouveau chef d’État. Donc, les solutions aux problèmes actuels du pays doivent être recherchées dans un consensus entre l’exécutif et le législatif”, à en croire le pasteur Otandieu.
En effet, le pays de Jean Jacques Dessalines, de Toussaint Louverture, de Cappoix La mort, d’Henri Christophe, de Pétion…se trouve dans une circonstance exceptionnellement compliquée. Chaque secteur, organisation, personnalité essaie selon leur compréhension et leurs intérêts immédiats et particuliers, de mettre sur la table des éléments de proposition de solutions. Mais quelles sont, en réalité, les stratégies pour y arriver, en tenant compte des paramètres de blocage d’ici et d’ailleurs? En toute connaissance de cause, la vraie solution aux problèmes cruciaux des haïtiens, serait une prise de conscience commune qui favorisera l’émergence d’une nouvelle mentalité de peuple. Et tous ensemble, nous faisons l’aveu de nos crimes commis à la nation. Si non, tant que chaque personne continue à se blasphémer et à se présenter comme l’Immaculée et que l’autre est coupable, Haïti est loin de se tirer du fond de abîme dans lequel le pays s’enfonce quotidiennement.
Marc Edy Ossam
