L’Italie en mauvais état

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par Tristan Edelman.

L’élection de G. Meloni en Italie, a enflammé d’un côté la dénonciation « fasciste » des gauches oubliant leur rôle dans les totalitarismes, et de l’autre côté l’espérance des droites qui voient en G. Meloni une anti-mondialiste oubliant le jeu pervers et bien rodé des institutions.

Pourtant depuis 2 ans voire 20 ans, nous vivons une montée en force de l’autocratie et du clivage toujours plus grand entre les peuples et leurs institutions.

Nous verrons à travers ces élections italiennes que les questions politiques au niveau mondial ne se posent plus en termes de droite/gauche, mais en termes d’adhésion au néolibéralisme.

Nb : Je m’excuse par avance auprès de mes lecteurs français, car un certain nombre de mes notes et références est en italien. Je n’ai encore à ce jour rien lu de concluant en français à propos des enjeux de ces élections paradigmatiques.

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Le contexte

Après la chute du second gouvernement G. Conte en février 2021, le président S. Mattarella, sous l’influence de l’Europe, nomme M. Draghi anciennement président de la Banque centrale européenne, président du Conseil italien et chef du gouvernement. Mais en juillet 2022, les partis M5S et Lega commencent à mettre des obstacles. Ils demandent, entre autres, une dérogation budgétaire exceptionnelle (scostamento di bilancio), une cessation de l’envoie des armes en Ukraine et une révision de la gestion du gaz avec l’Algérie. M. Draghi, ne voulant pas mettre sa réputation en danger en prenant des mesures supplémentaires qui accentueraient une dégradation plus importante du déficit et prendre la responsabilité des conséquences de la crise économique en Italie, décide de démissionner. Le président S. Mattarella refuse sa démission et fait voter les chambres pour décider du maintien de M. Draghi. À ce moment les droites s’unissent. G. Meloni qui n’avait pas voter pour l’entrée de Draghi au gouvernement, M. Salvini et le parti de Berlusconi (Forza Italia) décident de ne pas voter pour le maintien du gouvernement.

Après la démission de M. Draghi, le peuple s’est donc trouvé à devoir voter lors d’élections gouvernementales anticipées en pleine période estivale (une première dans l’histoire italienne) à cause de l’état d’urgence, après seulement 1 mois de campagnes électorales. Rappelons que l’Italie étant une république parlementaire et proportionnelle, c’est le parti majoritaire qui conduit la politique pendant 5 années.

Les résultats

Gros couac : l’équipe majoritaire est… abstentionniste. Le meilleur chiffre de l’histoire républicaine : 37% de participation à l’abstention ! L’Abstention avec un grand A ! Que faire devant une telle coalition ? Rien pour le moment. Tout le monde le sait mais personne n’en parle. On l’évoque à bas mots dans les coulisses comme une étrangeté émergeant des ténèbres qui s’impose de plus en plus dans tous les pays. On y reviendra.

La coalition des droites rafle la majorité absolue avec 43,8% des votes (mais pas celle des deux tiers, nécessaire pour changer la Constitution en contournant le référendum populaire) dont 26% pour Frères d’Italie de Giorgia Meloni, 8,8% pour Lega de Matteo Salvini qui était à 17% il y a quatre ans et 8,1% pour Forza Italia de Silvio Berlusconi.
Le centre gauche fait un record en marche arrière avec 27% dont 19% pour le Parti-Démocrate-IDP (d’Enrico Letta), l’adhésion au fanatisme des impositions sanitaires et la subordination à la Commission européenne ayant donné le coup de grâce d’une chute déjà bien amorcée.

Les voix perdues du centre gauche ont enrichi l’Action-Italie Viva (7,8%) et M5S (15%), deux des surprises de cette élection. Le parti dirigé par Giuseppe Conte a fait un meilleur résultat que les pronostics, surtout dans le Sud où les électeurs essayent de protéger leurs aides sociales.

L’objectif des 3% fixé par la loi électorale (en Italie, il faut en effet atteindre les 3% des votes pour que le parti entre au parlement) a été atteint par les Verts-Gauche.

+Europa, membre de la coalition de centre gauche, représenté par Emma Bonino (membre des Radicaux italiens) et Luigi di Maio (ministre des Affaires étrangères) ne rentrent pas au Parlement.

Les partis se déclarant « anti-système », sont loin du barrage fixé à 3% de la loi électorale : Italexit s’est arrêté à 2%, Italie Souveraine et Populaire a 1,5% et Vita, à 0,7%.

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La stratégie

De manière concrète et bien au-delà du visage de la nouvelle majorité, elle a comme héritage les mesures économiques exceptionnelles introduites par le gouvernement Draghi pour faire face à la crise sanitaire. À cela s’ajoute de nouvelles dépenses exceptionnelles dues à la crise énergétique et les problèmes de l’inflation. L’exception devient la règle. Les crises conjoncturelles ne se résolvent pas. Les dettes s’accumulent. Y-aurait-il un problème de fond(s) ?… Ainsi le bureau d’études de l’Association des artisans et des petites entreprises (CGIA), affirme que « le nouveau gouvernement qui sortira des urnes a déjà une hypothèque de 40 milliards d’euros et il sera presque impossible au moins dans les 100 premiers jours de tenir les promesses électorales annoncées ces deux derniers mois ».

En substance, ce n’est pas seulement une question de dette. En effet, dans un contexte de mesures économiques déjà établies par l’exécutif précédent mandaté directement par Bruxelles et ses règles de disciplines budgétaires décidés depuis Maastricht, la marge de manœuvre du nouveau gouvernement est presque nulle (Pacte de stabilité et de croissancequi limite notamment le déficit public à 3% et la dette à 60% du PIB. Mais la Commission a comme projet de réviser ce pacte à cause de l’impact économique du Covid-19 et de la guerre en Ukraine). Par conséquent, la possibilité d’adopter des solutions promises dans la campagne électorale, telles que la réduction de la pression fiscale et des dépenses courantes est tout simplement impossible. Impossible au sein d’une zone économique gérée par l’Europe qui décide des opérations concernant la monnaie qui ont une influence sur la croissance et le pouvoir d’achat. Précisons : 1) la politique d’évaluation de l’euro détermine le flux des importations et des exportations de chaque pays ce qui a une incidence directe sur la fiscalité et la hausse des prix, 2) les traités qui déterminent le libre échange impactent les modalités de production (délocalisation, travailleurs détachés…) et donc la croissance, 3) le pouvoir d’achat ainsi assujetti à la récente montée des taux d’intérêt, à la fiscalité, à l’inflation et à la spéculation sur les matières premières et énergétiques ne peut que s’en trouver fortement amoindri.

Les diverses gauches esquivent soigneusement la question économique pour dissimuler leur consensus néo-libéral. Ainsi France Culture peut titrer avec théâtralité « Pourquoi l’Europe dérive à l’extrême droite ». De son côté la Commission européenne elle, ne perd pas son objectif de fer. Ursula von der Leyen, n’a pas manqué de rappeler avec sa douceur légendaire « avoir les moyens de sanctionner si les choses vont dans une direction difficile » faisant référence à la Pologne et à la Hongrie. Ainsi le non-respect de la feuille de route des réformes imposées par Bruxelles entraînera la suspension des fonds : l’un d’eux est certainement le Plan National de Reprise Résiliente, dit PNRR (248 milliards), dont la deuxième tranche a été débloquée ces derniers jours. Il faut absolument garder en tête que ces fonds ont été une manière d’accroitre la dépendance financière externe de l’Italie dont la dette n’appartient qu’à 50% aux italiens mêmes, suivant ainsi progressivement le cas de la France dont la dette dépend essentiellement des fonds de pensions américains (Fonds d’investissement Black Rock).

La stratégie, déjà visible depuis la démission rapide et presque décontractée de M. Draghi, semble être la suivante : rendre responsable le nouveau gouvernement de la stagflation (croissance égale à zéro ou négative s’accompagnant d’un haut niveau d’inflation) de manière à ce qu’un « technocrate » revienne avec les habits neufs du sauveur. Et si l’économie italienne partait en capilotade, il sera toujours temps de compatir auprès des citoyens éplorés : « Je vous avais prévenu, je ne peux plus rien faire pour vous ».

Le spectre de la Grèce s’étend donc au sud. Souvenez-vous. La Grèce ce n’était pas à cause de la crise bancaire de 2008 et du sauvetage des banques  » Too big to fail », de la spéculation sur les produits financiers et sur l’immobilier, de la délocalisation et de la dérèglementation qu’Obama a sagement ignorée. Non pas du tout1. C’était parce que les grecques ne payaient pas leurs taxes, qu’il y avait trop de corruption, de fonctionnaires et d’endettement. Bref : le pays était mal géré.

Italiens, et bientôt Français, attendez-vous à un déferlement de détournements et d’instrumentalisations – Covid, Ukraine, dette et transitions – et à ce que les banquiers après nous avoir coulé, viennent nous tendre une main qui semblera secourable.

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Le gouvernement ultra-libéral

Et voici les hyènes de la gauche en émoi et de la bien-pensance lécher les bottes de la haute finance. Déclarer (faussement) ne pas souhaiter renouveler l’alliance avec les industries pharmaceutiques et les banques privés c’est devenir « fascistes ». On ne peut même plus faire semblant d’être populiste. Et pourtant en consultant le programme des Frères d’Italie, nous allons constater que G. Meloni a montré patte blanche ; c’est dire le degré de stress du régime. En effet le programme G. Meloni est beaucoup plus proche du programme néo-libéral accéléré que d’un projet de grands travaux publics et d’une milice en chemises noires – à moins de considérer le libéralisme comme l’antichambre du fascisme, mais c’est une autre discussion. Voyons de près  quelques points fondamentaux de son programme, (en note : son programme du plus court au plus complet).

Guerre et souveraineté

Les velléités de liberté et de souveraineté s’accompagnent d’un soutien inconditionnel à l’OTAN et à l’Ukraine2, ce qui est en contradiction totale avec la constitution italienne basée sur la souveraineté et sur la paix. 

Éducation et spécialisation

Un programme de numerus clausus comprenant une « Valorisation des professions techniques et professionnalisantes et élimination du test d’entrée pour la faculté de médecine avec une sélection faite en fonction des performances après la première année d’études »3, avec « Plus de soutien financier aux étudiants méritants4, « une réforme du système d’accès aux facultés programmées et réforme de la loi sur la formation médicale spécialisée, par un système prévoyant la sélection à partir de la deuxième année de cours »5, auquel s’ajoute une Réforme de l’enseignement : « étudiants diplômés d’abord et universités plus interactives »6

Santé, surveillance et méritocratie

Cela s’accompagne d’un mouvement réactionnaire ou progressiste – on ne sait plus comment le définir – qui conforte le capitalisme de surveillance plus subtil que celui imposé par l’UE par « un mécanisme de récompense dans l’accès au système de santé avec la Création d’un permis de conduire à points de santé »7. Si G. Meloni a l’intelligence de refuser le greenpass (pass sanitaire), ce dernier sorti par la grande porte peut toujours revenir par la fenêtre sous un nouveau nom. Il n’est pas inutile de mentionner que G. Meloni a toujours dit « non » au pass sanitaire, tout en votant « oui » lors des assemblées parlementaires.

Taxation et privatisation

« Réduire la pression fiscale sur les entreprises et les ménages grâce à une réforme équitable : la taxe sur les bénéfices »8. « Réduction des impôts sur le travail grâce à la réduction structurelle du coin fiscal et contributif, au profit des travailleurs et des entreprises ». Mis à part les doutes que nous évoquions ci-dessus concernant la réduction des dépenses courantes et les avantages réels pour le travailleur, cela induit d’une part, que les entreprises reversent moins de bénéfices à l’état, et d’autre part, qu’il y a plus d’investissements dans le secteur privé notamment dans les transports dans le sud, ce qui a pour effet non seulement la détérioration et la privatisation du service public, mais aussi de passer sous silence le rôle des multinationales et de la mafia dans le pillage des États.

Transition climatique et dégradation

Une adhésion à la très controversée transition climatique9, qui n’empêche pas une proposition d’exploitation du gaz de schiste sur le territoire10, l’importation du nucléaire et la transformation de l’Italie en un centre de tri énergétique entre l’Afrique et le reste de l’Europe11

Mais… les médias de masse préfèrent se concentrer sur les problèmes de mœurs. Il faut dire qu’elle a fait pour sienne le fameux slogan catholico-fasciste de Mussolini « Dieu, Patrie, Famille » (faut-il rappeler que tous les catholiques ne sont pas fascistes ou proches du Vatican, que tous les musulmans ne sont pas des tenants du salafisme, que tous les juifs ne sont pas des banquiers et des islamophobes…), qu’elle a su adoucir avec « l’écart de rémunération entre les femmes et les hommes et l’adoption de la Pink tax »12 et un gouvernement avec le plus de parlementaires féminins.

On observera avec attention qu’elle sera la mise en oeuvre concrète de la liberté des femmes et du retour à la chrétienneté dans un pays laïc par Constitution. Sur ce thème en particulier les associations italiennes sont très influentes et les regards des « gauches » européennes sont prêts à foudroyé tout écart. Il serait souhaitable que les gauches tournent un oeil également courroucé sur les effets secondaires désastreux des vaccins sur les menstruations et des effets secondaires en général, surtout après l’illusion démocratique et la collision État/Privé que l’audition de Pfizer au parlement européen assument totalement.

Pourtant le message populaire à travers cette élection est clair : les gens se préoccupent d’abord de manger à leur faim, de se loger décemment, de se chauffer, de se déplacer sans avoir Big Brother à tous les coins, de pouvoir compter sur les services publics et de chercher un autre mode politique pour se faire entendre, avant de se poser les questions éthiques et clivantes – surtout dans un pays dont la démographie chute – sur les mesures concernant l’euthanasie, l’avortement, l’obligation d’enterrer des foetus, le cannabis et le mariage gay. Est-ce qu’on peut leur en vouloir ? D’autant plus que les italiens, qui s’attendent à la protection bienveillante de la mama, n’auront bien entendu que la dure austérité de la mère fouettarde prêtant allégeance au Vatican, aux USA, à l’E.U (dont elle est la présidente du Parti des conservateurs et des réformistes européens), à l’ASPEN Institute soutenu par G. Soros et qui rêve d’un régime présidentiel à la française. Bref une Draghi au féminin qui regardera de loin le peuple s’enfoncer dans la misère.

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L’alternative ?

Les 3 partis se déclarant « anti-système » proposent-ils une alternative à ce jeu de dupe ? Voyons de plus près leur programme : Vita avec S. Cunial, Italexit avec J. Paragone, Italie Souverain et Populaire avec G. Colone.

Si les dissidents veulent constituer un contre-pouvoir politique solide, il faut être réaliste. Cette force ne viendra certainement pas des institutions elles-mêmes conçues pour agiter et utiliser le citoyen, mais émergera de la base – pour s’exprimer peut-être au travers d’institutions.

Les partis indépendants se rejoignent sur de nombreux points cruciaux dont :

  1. La souveraineté nationale qui passe par une sortie de l’OTAN, l’OMS, l’E.U.
  2. La liberté qui passe par le refus de suivre la dictature digitale, sanitaire et surtout financière.
  3. Le respect de l’environnement qui passe par la préservation des corps et de la nature que les OGM et la 5G dégradent.

Malgré ces positions courageuses en commun, ils ne sont pas en accord en ce qui concerne la politique migratoire et les législations morales (couple, fin de vie, cannabis).

En effet Vita et Italexit condamnent sans nuance l’immigration, tandis qu’Italie Souveraine et Populaire condamne une immigration bien précise : celle qui est utilisée comme « réserve capitaliste » à des fins de dérèglementation. Il est toujours amusant de suivre ces débats, l’Italie étant plus un territoire de passage, avec des camps de réfugiés insalubres et inhumains, qui n’a rien à voir avec l’immigration de la France cosmopolite et colonial.

Si tous dénoncent la propagande des courants post-humanistes venus des États-Unis (LGBT, Black Live Matters, Wokisme, etc), Vita et Italixit souhaitent revenir à une tradition conservatrice chrétienne, tandis qu’Italie Souveraine et Populaire ne se prononce pas sur ces sujets, laissant à chacun le libre choix.

En ce qui concerne les propositions économiques, Vita se contente de rester vague tandis que Italexit fait rêver au plein emploi et voudrait limiter les aides sociales dans un pays où le chômage et l’inflation font date. Seule Italie Souveraine et Populaire a conscience qu’une politique de redistribution vers les couches populaires de la richesse accumulée par les profits des multinationales opérant sur le territoire national, est incontournable.

Face à cette situation, il est affligeant de voir que l’alternative a été incapable de se réunir pour obtenir les 3% minimum pour entrer au parlement. Cela fait remonter deux problèmes structurels au système des partis :

  1. Propension à centraliser dans le style « tous derrière moi ».
  2. Déconnexion de la base populaire qui fait perdre le sens des priorités.

Il va de soi qu’une alliance, bien loin d’apparaitre comme une trahison, aurait été accueillie comme une preuve de maturité et de conscience de l’époque qui a déjà quitté les rivages artificiels des clivages droite/gauche.

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Diagnostic

Fin de la démocratie.

Que dire de l’abstention notamment chez les jeunes ? Outre les graves obstacles au droit de vote – comme les sans-abris et les italiens à l’étranger qui n’ont pas eu la possibilité d’accès de vote à tous les partis – qui ont favorisé l’abstention, c’est surtout une perte de confiance dans la démocratie représentative. Les gens non seulement ne se reconnaissent plus dans leurs représentants, mais plus préoccupant, ils ne croient plus que ce système des partis désormais lié à la corruption, à l’entre-soi et au mépris de classe puisse sortir d’un état d’urgence en passe de devenir constitutionnel. 3 causes (non-exhaustives).

1) Vous êtes un étudiant italien qui redoute les mesures sanitaires qui ont ruiné 2 ans de jeunesse, mais qui veut également pouvoir faire l’université sans avoir à s’endetter et qui souhaite aussi un bon service hospitalier pour ses parents. Pour cela, il faudrait pouvoir voter à la fois à gauche et à droite, et encore, on est sûr de rien entre les promesses et les actes.

2) Lorsqu’un gouvernement chute, les italiens ont l’habitude des gouvernements « techniques » non élus qui assurent la période de transition qui peut durer des années. 

3) En Italie la répression sanitaire avec son lot d’absurdités économiques et sociales pendant la crise du Covid a tellement dépassé l’imagination en cruauté, que les italiens ont profondément compris que les intérêts de quelques-uns au pouvoir sont toujours au-dessus de ceux du peuple. 

C’est face à cette situation qui dépasse la corruption systémique pour devenir un fait de civilisation décadente donc autoritaire, que Jessica Constanzo d’Alternativa, démissionne avec panache en partageant son dégoût de ce système qui protègent les élus planqués et payés par les contribuables.

Et pendant ce temps inutile de diversion routinière, les coupures électricité surviennent sans crier gare depuis le mois d’août ici même à Turin – et peut-être ailleurs. On entend les veilles personnes, les tout jeunes et les commerçants hurler en pleine nuit leur surprise et leur désespoir. Pour le moment personne n’en parle. Il s’agit d’habituer progressivement à une ambiance de terreur ; seul terrain fertile de la dictature. Et l’OTAN continue son déploiement du hig tech militaire à Turin et des biolab dans le sud et le sabotage sous-marin de Nord Stream 2.

Et bien sûr, la guerre comme grande lessiveuse – ou ce qu’on appelle aujourd’hui « réinitialisation » – reste le plus sûr moyen de terrifier les populations en amplifiant – voir en mystifiant – à souhait une menace asiatique (Chine/Russie) de manière à faire accepter toutes les impositions atlantistes contre les propres intérêts des peuples européens. Et Draghi met la barre haute :  « Il n’y aura de futur que lorsque la Russie décidera de revenir aux normes de 1945 ».

Fin de l’État de droit. 

Le Comité national de libération (CNL) initié par U. Mattei avec Générazione Futura a proposé un referendum populaire autogéré (« Resistendum ») sur la sortie de l’OTAN, l’OMS et l’UE, mais aussi concernant la monnaie et la digitalisation. Ce referendum a mis en place un vote parallèle sans conséquence directe autre que consultative. Mais il a un pouvoir symbolique certain à la manière du tribunal de Fullmich. Seulement l’intervention de la police et la séquestration des urnes dans les bureaux de vote rappelle que nul n’est censé ni penser ni agir hors du sytème. À vrai dire c’est une belle entrée dans la politique au sens noble et il faut espérer que les Comités se développeront par eux-mêmes sans entrer dans la logique pyramidale et électorale.

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Perspective

Avant toute chose, ne faudrait-il pas commencer par réunir les forces vives et populaires ? Retrouver le sens des alliances et des priorités ? Ébaucher une vision qui puisse parler au plus profond de l’humain ? Et plutôt qu’imaginer des programmes et d’instaurer des cadres de pensées caducs pour se rassurer, ne vaut-il pas mieux accepter de faire le grand saut dans l’inconnu de l’avenir ?

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  1. lire : « La France : une étrange faillite », Philippe Jumel, Morad El Hattab, Pierre-Philippe Baudet, François Thual (Ed. Alpharès, mai 2014)
  2. « Atlantismo, ferma adesione alla NATO e sostegno all’Ucraina »
  3. « Valorizzazione delle professioni tecniche e professionalizzanti ed eliminazione del test d’ingresso per la facoltà di medicina con una selezione fatta in base al rendimento dopo il primo anno di studi
  4. « Maggiore sostegno economico agli studenti meritevoli »
  5. « Riforma del sistema di accesso alle facoltà a numero programmato e riforma della legge sulla formazione specialistica medica, attraverso un sistema che preveda la selezione a partire dal secondo anno di corso »
  6. « Valorizzazione delle scuole tecniche professionali e riforma del PCTO. Riforma della didattica : « studenti laureati prima e università più interattiva » »
  7. « Patente a punti della Salute con un meccanismo di premialità nell’accesso al sistema sanitario »
  8. « Riduzione della pressione fiscale su imprese e famiglie attraverso una riforma all’insegna dell’equità : flat tax »
  9. « Aggiornamento del Piano nazionale di adattamento ai cambiamenti climatici »
  10. « Oui aux regazéificateurs et aux forages des gisements de gaz italiens », Sì a rigassificatori e a trivellazioni dei giacimenti italiani di gas »
  11. « Trasformazione dell’Italia in un hub di smistamento energetico tra l’Africa e il resto dell’Europa
  12. « Superamento del « tetto di cristallo », quindi del divario retributivo tra uomini e donne nonché della pink tax »

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