Massacre à la mitraillette et jeudi noir au Tchad : Comme au temps de papa, Deby Fils tue plus de 50 manifestants pacifiques

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par Ndam Njoya Nzoméné.

Fils du « Maréchal » Idris Deby Itno de triste mémoire, le Général Mahamat Kaka Deby Itno n’a pas fait dans la dentelle jeudi matin en réprimant dans un lac de sang une manifestation pacifique des Tchadiens sortis par milliers pour protester contre la prolongation pour deux ans de la transition militaire qu’il conduit depuis dix-huit mois sans en avoir reçu mandat de qui que ce soit, sinon qu’il a bénéficié de la complaisance des organisations telles que la CEMAC, et l’UA, et surtout de l’adoubement de la France, pays frère et ami de son défunt père, mais pas du Tchad.

Tôt jeudi, répondant à l’appel des leaders politiques, des milliers de Tchadiens ont investi la rue pour y mener des manifestations pacifiques dans l’optique de rappeler aux militaires conduits par le Général Mahamat Déby, le fils de l’autre, que la transition était arrivée à son terme, aujourd’hui même, comme ils en avaient pris l’engagement à maintes reprises, et qu’il n’était en aucune façon acceptable qu’ils prennent le peuple tchadien par-dessous la jambe en lui imposant une transition supplémentaire de deux ans qui s’achèverait sur une candidature du rejeton du défunt dictateur à l’élection présidentielle. La réaction de celui-ci et de sa junte se sera révélée brutale, barbare, d’une sauvagerie qui ferait pâlir l’homme de l’âge de la pierre.

Une répression tellement sanglante que l’Union africaine, habituellement silencieuse face aux atrocités infligées à leurs peuples par des dirigeants sanguinaires (notamment ceux d’Afrique centrale et des pays francophones d’Afrique de l’Ouest), a dû sortir de sa réserve.

« Je condamne fermement la répression des manifestations qui ont conduit à la mort d’hommes au Tchad », a fait savoir sur son compte Twitter le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, qui a également demandé aux parties de « respecter la vie humaine et les biens », et de « privilégier les moyens pacifiques pour surmonter la crise ».

Ainsi donc, avec l’aide de son armée, le général parjure (qui avait pris l’engagement de terminer la transition au Tchad et de la mener de sorte qu’aucun membre du Conseil militaire de transition ne prenne part à aucune élection subséquente) a décidé d’aller en guerre contre le peuple tchadien après 31 ans de dictature féroce exercée par son géniteur. Et de sacrifier pour un début sur l’autel de sa soif de pouvoir, les vies d’une cinquantaine de ses compatriotes (?) que certains de ses fantassins ont pourchassés et tués alors qu’ils se trouvaient dans des ambulances, y compris dans les enceintes des hôpitaux.

La raison, selon les « Débystes » qui ont tenté en vain jusqu’à mercredi soir d’empêcher la manifestation, et qui ont déclaré jeudi en milieu de journée qu’une dizaine de membres des forces de sécurité faisaient partie des personnes tuées lors des confrontations, les organisateurs des manifestations nourrissent une volonté de détruire le pays à travers des insurrections populaires pour lesquelles ils auraient déjà formé avec l’appui des forces extérieures une « armée » de 1500 personnes.

Cette volonté de déstabilisation n’était pourtant pas perceptible dans l’attitude des manifestants qui n’ont tué personne jeudi, mais qui ont perdu au moins cinquante des leurs. Mais le pouvoir militaire dynastique en place à N’Djaména leur a fait un procès d’intention et les a exécutés sans autre forme de procès.

source : Cameroon Voice

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