L’Égypte met en garde contre les mesures unilatérales de l’Éthiopie concernant le barrage du Nil

CHRISTIAN FERNSBY – 26 Juillet 2022

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sisi a mis en garde contre les répercussions des mesures unilatérales de l’Éthiopie au milieu d’un différend qui dure depuis des décennies au sujet d’un projet de barrage controversé sur le Nil.

S’exprimant lors d’une conférence de presse conjointe au Caire avec le président somalien Hassan Cheikh Mohamud, al-Sisi a déclaré qu’il était d’accord avec son homologue somalien sur la gravité des mesures unilatérales dans le dossier du Grand barrage de la Renaissance éthiopienne (DIRD).

« La coopération entre les pays riverains est importante pour éviter les préjudices », a-t-il souligné.

Al-Sisi a déclaré que ses entretiens avec le président somalien ont porté sur les développements régionaux dans la région de la Corne de l’Afrique.

« Nous avons convenu de travailler ensemble pour maintenir la sécurité et la stabilité dans cette région importante et stratégique », a-t-il ajouté.

Le leader égyptien a également déclaré qu’il était d’accord avec son homologue somalien pour intensifier la coordination entre l’Égypte et la Somalie en ce qui concerne la sécurité en mer Rouge.

Cheikh Mohamud a commencé une visite officielle en Egypte dimanche, sa septième visite à l’étranger depuis qu’il est devenu président en mai.

L’Égypte considère le DIRD comme une menace existentielle à sa part d’eau du Nil, la seule source d’eau douce du pays. L’Égypte et le Soudan, deux pays en aval, veulent un accord juridiquement contraignant sur le remplissage et le fonctionnement de la DIRD, une demande à laquelle l’Éthiopie s’est opposée.

Les négociations qui ont duré des années entre les trois pays n’ont pas réussi à faire de percée.

L’an dernier, le Conseil de sécurité de l’ONU a demandé à l’Égypte, à l’Éthiopie et au Soudan de reprendre les négociations menées par l’Union africaine afin de parvenir à un accord sur le remplissage et l’exploitation du barrage « dans un délai raisonnable ».

L’Éthiopie a commencé à effectuer une troisième étape de remplissage du barrage ce mois-ci malgré l’opposition de l’Égypte et du Soudan.