Aljerezza
Selon l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR), le nombre de personnes qui franchissent le Darien Gap au Panama, la route notoire et sans loi empruntée par les migrants et les réfugiés qui tentent de se rendre aux États-Unis, a presque triplé par rapport à la même période l’an dernier.
Dans une déclaration faite mardi, le HCR a déclaré que 8 456 personnes ont traversé la zone dangereuse de la jungle entre la Colombie et le Panama au cours des deux premiers mois de cette année, contre 2 928 au cours des deux premiers mois de 2021.
Le total de cette année comprenait également 1367 filles, garçons et adolescents, selon l’agence.
Le Darien Gap, un tronçon de jungle montagneuse de 160 km (100 miles) de long et 50 km (30 miles) de large, est contrôlé par des groupes criminels connus pour les actes de violence, y compris l’abus sexuel et le vol qualifié. Pour traverser, les migrants doivent également faire face aux aléas naturels.
« Beaucoup de ceux qui font la traversée – généralement des jeunes adultes et des familles – arrivent dans des communautés autochtones éloignées, affamés, déshydratés, épuisés et ayant besoin de soins médicaux », peut-on lire dans la déclaration du HCR.
« Les réfugiés et les migrants de différentes nationalités traversent le Darien Gap depuis des années », a-t-il ajouté. « Toutefois, l’année 2021 a été marquée par un nombre record de personnes qui ont risqué leur vie dans la jungle dense qui sépare l’Amérique du Sud et l’Amérique centrale. »
Les nouveaux chiffres arrivent alors que l’administration du président américain Joe Biden se rapproche de la décision de mettre fin à l’utilisation du Titre 42, une règle frontalière imposée le long de la frontière américano-mexicaine qui permet aux autorités américaines d’expulser rapidement les demandeurs d’asile vers le Mexique, ou vers leur pays d’origine.
La règle, imposée pour la première fois en mars 2020 par le président de l’époque, Donald Trump, citant la nécessité de prévenir la propagation de la COVID-19, a été utilisée dans plus de 1,7 million d’expulsions depuis qu’elle a été invoquée pour la première fois.
Toutefois, en raison de la baisse du nombre d’infections à coronavirus aux États-Unis et de l’inversion de la plupart des restrictions liées à l’ère de la pandémie, l’administration Biden subit des pressions accrues pour révoquer le titre 42. Les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) des États-Unis devraient décider cette semaine de prolonger ou non l’ordonnance.
Au total, 133 000 personnes ont traversé le Darien Gap en 2021, a déclaré le HCR.
La grande majorité d’entre eux provenaient d’Haïti, y compris des enfants haïtiens nés au Chili et au Brésil, suivis par des Cubains, des Vénézuéliens et des pays en dehors de l’Amérique latine comme l’Angola, le Bangladesh, le Ghana, l’Ouzbékistan et le Sénégal. La majorité étaient en mouvement en raison des répercussions socioéconomiques de la pandémie de COVID-19, a déclaré le UNHCR.
Rien qu’en 2021, au moins 51 personnes qui sont entrées dans le Darien Gap ont été portées disparues ou décédées, selon l’agence des Nations Unies.
Elle a ajouté que même si de nombreux Vénézuéliens qui traversent la frontière vivaient auparavant dans d’autres pays d’Amérique du Sud, un nombre croissant d’entre eux quittent maintenant directement le Vénézuela
Selon les statistiques des autorités panaméennes, le nombre de Vénézuéliens qui ont traversé le Darien Gap au cours des deux premiers mois de 2022 – environ 2 500 personnes – a presque atteint le total pour 2021, où 2 819 Vénézuéliens ont traversé le col de la jungle.
Pendant ce temps, environ 7000 migrants sont arrêtés en franchissant la frontière entre les États-Unis et le Mexique, a déclaré mardi le chef de la patrouille frontalière américaine, Raul Ortiz, en forte hausse depuis février.
source version anglaise : Number of migrants crossing dangerous Darien Gap soars: UNHCR
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