Un second suspect dans l’assassinat du président haïtien a été extradé aux États-Unis.

Jacqueline Charles, Jay Weaver, Miami Herald

01/19/2022

Un suspect clé dans l’enquête sur le meurtre du président haïtien Jovenel Moïse a été arrêté mercredi par des agents fédéraux à Miami après avoir été extradé aux États-Unis.

Rodolphe Jaar, un homme d’affaires haïtien qui avait été reconnu coupable de trafic de cocaïne aux États-Unis il y a dix ans, a été arrêté par les autorités dominicaines au début du mois après être entré dans le pays après des mois de clandestinité en Haïti.

L’arrestation de Jaar, connu sous le nom de « Dodof », en République dominicaine, est survenue six mois jour pour jour après qu’un groupe de tueurs à gages, prétendument composé de commandos colombiens, Des policiers haïtiens et d’autres personnes se sont entassés dans des véhicules du domicile de Jaar à Pétionville et se sont rendus à la résidence voisine du président pour commettre son assassinat.

Jaar devrait comparaître pour la première fois devant la Cour fédérale de Miami jeudi. Une plainte criminelle et un affidavit l’accusant dans l’affaire de conspiration visant le président d’Haïti n’ont pas été révélés.

Début janvier, les autorités américaines avaient arrêté un ancien sergent colombien, Mario Antonio Palacios Palacios, qui s’était enfui en Jamaïque après des mois de clandestinité en Haïti et avait été expulsé vers la Colombie par un juge jamaïcain. Au cours d’une escale au Panama, il a été détenu et a appris qu’il y avait un mandat d’arrêt contre lui aux États-Unis.

Lors de sa comparution initiale à la Cour fédérale, Palacios est devenu la première personne à être formellement accusée de l’assassinat de Moïse. Une plainte criminelle rédigée par le FBI accuse Palacios, 43 ans, de complot pour commettre un meurtre ou un enlèvement en dehors des États-Unis, et de fournir un soutien matériel entraînant la mort, sachant que ce soutien serait utilisé pour mener à bien un complot visant à tuer le président haïtien.

Les enquêteurs américains visent un troisième suspect actuellement en détention en Jamaïque.

Une semaine après l’arrestation de Jaar en République dominicaine, les autorités jamaïcaines ont arrêté un ancien sénateur haïtien, John Joël Joseph, qui était avec sa femme et ses deux enfants dans la paroisse St. Elizabeth.

Jaar et Joseph sont tous deux accusés d’avoir pris part à des réunions et d’avoir planifié l’attaque du 7 juillet 2021 contre Moïse alors qu’il était chez lui dans une maison de montagne au-dessus des collines de Port-au-Prince, selon un rapport d’enquête de la Police nationale d’Haïti. Le rapport, obtenu par le Miami Herald, décrit l’attaque comme étant lancée depuis la maison de Jaar, qui abritait les soldats colombiens impliqués dans l’assassinat, ainsi que des armes et des véhicules.

Le rapport décrit également Joseph comme la personne qui a loué quatre véhicules utilisés par les Colombiens la nuit où ils ont pris d’assaut la résidence du président et l’ont tué. Jaar a été identifié comme l’une des personnes qui ont aidé à financer le complot d’assassinat, selon un groupe de défense des droits humains en Haïti.

Pendant ce temps, les autorités haïtiennes ont arrêté 44 personnes dans l’assassinat du président, dont 18 anciens membres de l’armée colombienne qui ont été recrutés pour venir en Haïti. De ce nombre, 39 sont toujours en détention.

Le juge d’instruction d’Haïti chargé de superviser l’enquête sur l’assassinat de Moïse est retiré de l’affaire après avoir manqué à un délai légal pour porter des accusations formelles, signalant un retard important dans la poursuite de dizaines de suspects détenus mais non officiellement inculpés.

source version anglaise : A second suspect in Haiti president’s assassination extradited to the U.S.