Mes réflexions sur l’avenir d’Haïti

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29 avril 2021

Le mois d’avril, comme les précédents, se termine avec son lot de misères, de kidnappings, de meurtres, de déceptions, de barbarie, d’insécurité et d’incertitudes. Les habitants de Port-au-Prince et de ses environs sont livrés à eux-mêmes. Le Gouvernement de facto inopérant continue de séquestrer le pouvoir sans être capable ni de diriger ni d’administrer le Pays, ni de protéger les citoyens. La PNH en pleine crise de leadership et de réputation, implose sous le regard effrayé, déçu et médusé des nationaux et l ‘indifférence des étrangers qui l’ont pourtant portée sur les fonts baptismaux et l’ont entrainée. Religion pour la Paix vient de subir une énième humiliation et désapprobation, payant ainsi ses faux pas du passé. La classe des affaires observe, s’inquiète et panique. Jouthe sort par la petite porte en pleurant, humilié par les hommes forts du Palais.

La population ne sait plus à quel SAINT se tourner. La crise haïtienne est profonde. Il n’y a plus de repaires et, lentement, le désespoir s’installe dans les cœurs et les foyers. La ville est livrée aux bandits et aux assassins/kidnappeurs. Une nouvelle fois dans son histoire, Port-au-Prince redevient PORT-AU-CRIME.

Nous allons de maladresses en maladresses. Si, jusqu’à la mi-février, la SOCIÉTÉ CIVILE et des gens de bonne volonté pouvaient encore espérer faciliter à résoudre la crise socio-politique par le dialogue et la concertation, ils déchantent aujourd’hui parce que le pouvoir et le Président de facto trouvent toujours une formule pour introduire des vers dans tous les fruits des différentes négociations afin d’empêcher la récolte d’un compromis serein ou d’un départ ordonné de l’occupant illégal du Palais National.

Alors, comment expliquer et comprendre les dernières propositions, cette semaine, de certains leaders de l’opposition qui, pourtant, avaient signé un accord consensuel à la fin de janvier 2021? Serait-ce l’obsession du pouvoir qui les aveugle pour aller si bêtement à contre courant des vrais desideratas et aspirations du peuple haïtien? Pourquoi se faire rouler dans la même mauvaise farine avariée par les mêmes boulangers piètres et bornés? Quelle maladresse ! Le moment d’une telle PROPOSITION, chers messieurs, est mal choisi et définitivement dépassé. ON NE NÉGOCIE PAS AVEC des TORTIONNAIRES et des KIDNAPPEURS. On les pousuit, on les traduit devant les tribunaux, on les neutralise, on les condamne et on les emprisonne.

Le temps de la négociation est épuisé et vous aussi, avec vos méthodes de régler les affaires de l’État sous la table dans l’absence totale de transparence. Le temps aujourd’hui est à la RÉSISTANCE et au COMBAT pas un nouvel El Rancho.

Peuple haïtien, spécialement les habitants de Port-au-Prince et de ses environs, RÉVEILLONS-NOUS et SOYONS, comme les gens de Petit Goâve, en moment, BRAVES ET INTRÉPIDES RÉSISTONS et ne CÉDONS pas à la peur et aux solutions faciles. COMBATTONS le kidnapping. FERMONS nos quartiers et nos rues. Anwo pa desann, anba pa monte, sauf les services et les employés essentiels à la protection des vies et des biens.

CESSONS de subir l’oppression, les aggressions de toute forme et l’injustice passivement. Dénoncer, nous plaindre à la radio ou ailleurs, n’est plus une option. BATTONS-NOUS ! RÉSISTONS et FERMONS les entrées et sorties de Port-au-Prince. Que les leaders de nos centaines de partis politiques se montrent utiles, pour une fois. Qu’ils cessent d’arpenter les studios des radios. Qu’ils mobilisent leurs membres, leurs militants et sympathisants (ceux qui en ont, bien entendu) pour contrôler et surveiller leurs quartiers.

ARRÊTONS d’être des lâches, des hâbleurs et des “bêtiseurs”. La défense est un droit sacré et inaliénable. EXERÇONS-LE sans relache et compromis.

Quant à la Communauté Internationale, il est temps qu’elle cesse de ” laloser “. Qu’elle se définisse une fois pour toutes. Êtes-vous avec le Président Jovenel Moïse de facto ou avec le PEUPLE HAÏTIEN?

Vous prétendez ne pas comprendre que le seul responsable de l’échec de toutes les négociations s’appelle bel et bien Jovenel Moise et qu’il continue, catégoriquement et systématiquement, à démolir l’échafaudage républicain et institutionnel du pays. A moins qu’il fût et soit en mission télécommandée! Dans ce cas : Bravo! Il fait bien son travail. Dans le cas contraire, enlevez donc toute ambiguïté.

Deux autres questions me viennent à l’esprit : à qui profite le chaos déclenché dans le pays, ces kidnappings en cascade, ces massacres en série, cette barbarie atroce et crapuleuse ainsi que l’appauvrissement généralisé de la population et du pays? Qui bénéficie vraiment de la collecte de toutes ces rançons payées par toutes ces familles?
La réponse pourrait se trouver en filigrane de certaines prises de position et de certaines tergiversations qui déclarent tout haut ce qu’elles cachent tout bas.

Peuple haïtien, aujourd’hui, appuyons-nous sur les autorités morales de la nation, LES BERGERS DE TOUTES LES CONFESSIONS RELIGIEUSES DU PAYS, DES FRATERNITÉS MAÇONNIQUES, DES HONFORS et DES PÉRISTYLES, DES ASSOCIATIONS PROFESSIONNELLES, DES GROUPES DE FEMMES, DE PAYSANS, DE JEUNESSE, DE MÉDECINS ET D’AVOCATS qui ont marché avec vous dans les rues pour sonner l’heure de la RUPTURE AVEC LES VIEUX DÉMONS DE LA CORRUPTION.

QUE tous ces Bergers, AU NOM DE DIEU, DE LEUR PATRIOTISME ET DE LEUR NATIONALISME, acceptent cette nouvelle mission que leur a confiée ce peuple en détresse profonde.

Cessons d’être des victimes, cessons de compter et de pleurer nos morts. LA PEUR DOIT CHANGER DE CAMP.

Que la DÉSOBÉISSANCE CIVILE commence partout dans le pays. Bien qu’armés, nos oppresseurs ne représentent qu’une faible minorité. Nous sommes la majorité. Ce qui nous manque, ce sont de vrais stratèges, de vrais penseurs, de vrais leaders et de vrais bergers comme après le tremblement. Aux grands maux, les grands remèdes!

Ki Peyi D’HAÏTI nou pa kapab ranje la? RANSE NOU RANSE TWÔP AK BANDI, AK VAGABON.

Père Jean-Miguel Auguste

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