Présidentielle américaine : Des chaînes coupent la déclaration de Trump, des républicains dénoncent ses propos

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FAKE NEWS Le président américain a une nouvelle fois affirmé, à tort, qu’il avait gagné, et dénoncé des soi-disant fraudes

TRiboLAND avec P.B. et AFP

Publié le 06/11/20 à 03h56 — Mis à jour le 06/11/20 à 03h56

« Si vous comptez les votes légaux, j’ai gagné facilement Si vous comptez les votes illégaux, ils peuvent essayer de voler l’élection. » Donald Trump parlait depuis environ 40 secondes, jeudi, pour sa première prise de parole depuis la nuit de l’élection, quand la chaîne MSNBC a coupé sa déclaration.

« Bon, nous voilà encore dans la position inhabituelle de (devoir) non seulement interrompre le président des Etats-Unis, mais aussi de corriger le président des Etats-Unis », a lâché le présentateur, Brian Williams. Les chaînes ABC et CBS ont fait de même. Elles ont alors fact-checké le président américain, rappelant qu’il n’avait pas gagné, et que ses accusations de fraudes n’ont pas été prouvées. CNN a, elle, décidé de ne pas couper le micro à Donald Trump, mais son présentateur vedette Jake Tapper a enchaîné avec une condamnation sans appel du chef de l’Etat. « Quelle triste nuit pour les Etats-Unis d’Amérique de voir leur président (…) faussement accuser les gens d’essayer de voler l’élection », a-t-il déclaré, en fustigeant un « tissu de mensonges ».

« Propager la vérité, pas des conspirations »

« Notre travail est de propager la vérité, pas des conspirations sans fondement », a expliqué le journal USA Today, qui a également interrompu la diffusion sur son site.

Du côté des accusations de fraude, en Géorgie, un témoin affirmant que des bulletins avaient été déposés après l’heure limite s’est rétracté, poussant le juge à refuser de suspendre le dépouillement. Dans le Michigan, le magistrat a estimé que les cas dénoncés par les avocats de Donald Trump étaient du « hearsay » (oui-dire). Et pour les soi-disant électeurs décédés, certaines images de dates de naissance suspectes proviennent des machines qui scannent les bulletins et ont parfois du mal à lire certains caractères.

Des républicains montent au créneau

Plusieurs républicains ont dénoncé les propos de Donald Trump. « En tant que républicain qui vient de gagner dans un district bleu (démocrate), je suis embarassé et j’ai honte de ce que je viens d’entendre de POTUS (president of the United States) », a écrit William Cogswell, un élu local de l’Arizona.

« Aucun républicain ne devrait accepter les propos du président. Inacceptable. Point barre. », a réagi l’ancien sénateur Jeff Flake, qui critique régulièrement Donald Trump. Mitt Romney, qui ne porte pas vraiment le président américain dans son cœur, a appelé à laisser le dépouillement suivre son cours, tout comme le sénateur Patt Toomey.

Will Hurd, un représentant local du Texas, a, lui, jugé « qu’un président remette en question, sans preuve, la légalité des voix de nombreux Américains est non seulement dangereux, cela sape les fondations sur lesquelles notre nation a été construite. »

photo: Sipa

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