La jeunesse israélienne s’oppose à la guerre : «Parfois, ils m’appellent «la traître» ou «la juive pleine de haine». Et c’est vraiment difficile

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par Yoann

Le conflit entre Israël et le Hamas, sur le point d’entrer dans son quatrième mois, suscite des réactions diverses parmi la jeunesse israélienne. Si l’État hébreu peut compter sur ses réservistes, un nombre croissant de jeunes refuse de rejoindre l’armée, exprimant ainsi leur opposition à la guerre en cours.

À Pardes-Hanna-Karkur, au nord de Tel-Aviv, se trouve Sofia Orr, une jeune femme de 18 ans au regard bleu perçant. Malgré l’âge requis pour intégrer l’armée israélienne, elle a pris une décision radicale : refuser de servir et aller en prison pour cela. Sofia est une figure majeure d’un mouvement anti-militaire qui rassemble plusieurs dizaines de membres actifs.

Sa motivation est claire : elle refuse de participer à une politique de violence et d’oppression envers les Palestiniens, défendant l’idée qu’une solution politique est nécessaire et que la paix est la seule voie possible. Cette position s’exprime de plus en plus publiquement parmi la jeunesse israélienne.

Sofia affronte des réactions hostiles, même de la part de proches, qui la qualifient parfois de «traître» ou de «juive pleine de haine». Pourtant, elle refuse de rester silencieuse, préférant parler ouvertement de ses convictions malgré les difficultés et les critiques.

«Parfois, ils m’appellent «la traître» ou «la juive pleine de haine». Et c’est vraiment difficile. Tu peux avoir une exemption, le faire calmement et ne pas être humilié publiquement pour ça. Mais ce n’est pas une option pour moi. Je sens que je dois en parler publiquement et essayer d’avoir le plus d’impact possible», explique la jeune femme.

Son ami Tal Mitnick a également rejoint cette opposition au service militaire obligatoire. Sa décision s’est soldée par une condamnation à un mois de détention, une peine qui pourrait s’étendre à quatre mois au total.

Malgré le soutien de ses parents, Sofia constate avec inquiétude une tendance grandissante à la déshumanisation des Palestiniens, même parmi ceux qui se considéraient auparavant comme étant de gauche. La jeune femme se sent de plus en plus isolée dans son combat, surtout après les attaques terroristes du Hamas en octobre, qui ont exacerbé les tensions au sein de la société israélienne.

Avec une détermination inébranlable, Sofia et d’autres jeunes Israéliens dénoncent la spirale de violence, en prônant une alternative pacifique et refusant de participer à un conflit qu’ils estiment n’avoir aucune issue militaire.

source : Le Média en 4-4-2

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