Désignation d’un nouveau chef de Wagner

817

par Bruno Bertez

Poutine a désigné un nouveau chef ; il s’agit d’un nommé Andrei Troshev. Il est le nouveau commandant des forces Wagner et porte l’indicatif d’appel Sedoi qui signifie en russe «le gris». Probablement une allusion à ses cheveux gris.

La télévision d’État russe a montré le président Poutine rencontrant son vice-ministre de la Défense, le général Yunus-bek Evkurov, aux côtés du colonel Andrei Troshev. 

Ce dernier prendra le commandement des forces Wagner, avec effet immédiat. 

Poutine : «Vous avez vous-même servi dans ces formations, vous connaissez donc toutes les questions qui doivent être résolues rapidement pour que nos tâches militaires puissent se dérouler de la meilleure manière et avec le plus de succès».

Malgré ses liens antérieurs avec Wagner et son statut de héros (Gold Star), Andrei Nikolaevich est une entité relativement inconnue parmi le peuple russe. Mais tout le monde parle de lui maintenant et pourquoi c’est lui qui a été choisi pour ce poste important. 

Les raisons sont avancées comme suit :

  • Avec Outkine et Prigojine, Troshev peut en fait être considéré comme l’un des fondateurs de la formation Wagner. La spécialité de Troshev était la planification et la logistique.
  • Même avant l’Opération militaire spéciale (OMS), Troshev possédait une vaste expérience militaire, ayant servi en Afghanistan, en Tchétchénie et en Syrie, par exemple.
  • En août dernier, Troshev s’est brouillé avec son vieil ami Prigojine, lorsque ce dernier a annoncé que «ses garçons» ne signeraient jamais de contrat avec le ministère de la Défense. 
  • Tandis que Troshin soutenait l’idée d’une intégration avec l’armée régulière. Quelques jours plus tard, par pure coïncidence Prigozhin a péri dans un horrible accident d’avion. Et maintenant nous savons quelles idées ont prévalu.
Biographie

Quelques informations biographiques : Troshev a 61 ans. Il est né à Léningrad. Il est diplômé de l’école et de l’académie d’artillerie. En Afghanistan, il commandait une batterie de supports d’artillerie automotrice. Il a remporté l’ordre de l’Étoile Rouge à deux reprises. Pour les batailles en Tchétchénie et au Daghestan, il a reçu à deux reprises la Médaille de la Valeur.

Après avoir pris sa retraite de l’armée, Troshev entame une deuxième carrière de policier. Il est retourné aux études et a obtenu son diplôme de l’Académie de police, puis a travaillé au ministère de l’Intérieur. Puis il a pris sa retraite, en 2012, avec le grade de colonel de police. Cependant, en octobre 2015, dans le cadre de la guerre en Syrie, Troshev a exprimé son intérêt pour un retour au service militaire. Où il combattit dans les rangs de Wagner. Pour son courage, il reçut le titre de Héros de la Russie. La presse westie a remarqué Troshev et s’en est plainte, car ses efforts ont été très utiles au «régime» de Assad.

Troshev est de nouveau en selle et exercera désormais le commandement total des forces légendaires de Wagner. Il hérite d’un nom, d’une réputation et d’une marque qui jouit toujours d’une grande popularité auprès du peuple russe.

Quant à Evkurov, le fait qu’il ait été assis aux côtés de Troshev lors de cette réunion laisse entendre aux kremlinologues qu’il «organisera» très probablement la formation Wagner dans son nouveau rôle sur le champ de bataille. Ce vétéran grisonnant du Daghestan est en charge de la formation militaire en général. Et Troshev connaît Wagner comme sa poche. Il connaît les gens et il essaiera d’inciter le plus grand nombre possible de «garçons» à retourner au front. Ceux qui le veulent, du moins.

Pendant ce temps, on apprend que les premiers de la nouvelle fournée de wagnériens arrivent à Artyomovsk. Bien sûr, Artemovsk ! Bakhmout ! Et la rumeur veut que ce soient les wagnériens qui sont restés fidèles à Troshev et ont refusé de se joindre à la mutinerie de Prigojine.

source : Bruno Bertez

Comments are closed.