La Chine pourrait chercher à jouer un plus grand rôle en Haïti alors que le Conseil de sécurité des Nations Unies étend sa mission politique

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Les États-Unis affirment qu’ils pourraient appuyer des mesures d’embargo plus strictes, mais qu’ils auraient besoin de travailler.

Par Peter Aitken | Fox News

Le Conseil de sécurité des Nations Unies a voté vendredi à l’unanimité pour prolonger d’un an le Bureau intégré des Nations Unies en Haïti, mais il n’a pas appuyé une disposition dirigée par la Chine pour inclure certaines interdictions sur les transferts d’armes légères et de petit calibre.

La motion présente un autre exemple d’une tentative de la Chine d’accroître sa participation sur l’île.

La violence a éclaté à travers Haïti après l’assassinat du Président Jovenel Moise l’année dernière. Les autorités n’ont pas réussi à identifier et à arrêter les personnes impliquées dans la planification et le financement de l’assassinat, tandis que les gangs se déplaçaient pour élargir agressivement leur territoire pendant la période d’absence de leadership.

Le mandat de l’ONU demeurera en vigueur jusqu’au 15 juillet 2023, en mettant l’accent sur l’aide à l’établissement d’un processus politique élaboré et dirigé localement qui permettra des élections présidentielles pacifiques, libres et justes.

L’ambassadeur mexicain de l’ONU, Juan Ramón de la Fuente Ramirez, a déclaré que le mandat envoie “un message clair” que les parties haïtiennes doivent parvenir à un accord qui mènera à un retour à l’ordre institutionnel.

La police tente de sécuriser une zone au-delà d’un barrage routier installé par des chauffeurs de taxi qui protestent contre les pénuries de carburant à Port-au-Prince, en Haïti, le jeudi 14 juillet 2022. (AP Photo/Odelyn Joseph)

Le gouvernement d’Haïti doit faire le point sur les progrès réalisés à l’égard de ces objectifs d’ici le 17 octobre de cette année.

Les États-Unis et le Mexique ont présenté une résolution qui vise à améliorer la capacité de la Police nationale d’Haïti à lutter contre la violence des gangs et à coordonner le soutien de la communauté internationale pour lutter contre le trafic d’armes.

La Chine voulait des actions plus agressives et a demandé un embargo global du mouvement des armes légères aux “acteurs non étatiques engagés dans ou soutenant la violence des gangs” en Haïti.

“C’est une étape nécessaire”, a déclaré Zhang Jun, représentant permanent de la République populaire de Chine auprès de l’organe mondial. La Chine a également insisté pour que l’on prenne un plus grand nombre de mesures, y compris l’amélioration de la capacité policière et le renforcement des mesures portuaires et frontalières dans le cadre de la lutte contre le trafic d’armes à feu, qu’il a qualifié de principal facteur de la poursuite de la violence.

Zhang a également exhorté tous les pays à renforcer les contrôles à l’exportation d’armes, que la Chine poursuivra avec “les pays concernés.”

Le plus grand intérêt de la Chine à l’égard du pays pourrait être attribuable au fait que les anciens dirigeants haïtiens ont reconnu Taïwan. Selon Reuters, certains analystes pensent que Pékin pourrait tenter d’influencer toute transition politique pour convaincre le pays de changer sa position sur la question taïwanaise.

Pékin insiste sur le fait que sa position plus dure à l’égard d’Haïti n’a rien à voir avec cette reconnaissance, mais plutôt avec le désir de prendre des mesures “significatives”.

“La situation en Haïti ne peut pas être pire”, a déclaré une porte-parole de la mission chinoise à l’ONU à l’AFP. “Alors que nous menons les négociations ici, la violence des gangs s’intensifie à Port-au-Prince.”

“Un embargo sur les armes contre les gangs criminels est le minimum que le conseil devrait faire en réponse à la situation épouvantable”, a-t-elle ajouté.

Zhang a dit espérer que l’échec de l’adoption de mesures plus fortes “n’enverra pas de mauvais signaux aux gangs” et que la Chine continuera à faire pression pour un embargo.

Les États-Unis ont dit qu’ils ne s’opposaient pas à un embargo, mais qu’ils avaient besoin d’un comité des sanctions ou d’un groupe d’experts de l’ONU pour le surveiller.

Il faudrait “plus de travail”, a déclaré une source diplomatique à l’AFP.

Peter Aitken est un journaliste de Fox News Digital spécialisé dans les nouvelles nationales et mondiales.

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