Madagascar : retour sur une journée sanglante après le meurtre d’un albinos

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Par Abubakr DialloPublié le 30 août 2022

Dix-neuf personnes ont été tuées à Madagascar, lorsque les gendarmes ont chargé des manifestants qui tentaient de libérer des individus interpellés dans le cadre de l’assassinat d’un albinos. Le drame au eu lieu, hier lundi, dans la région de Fitovinany.

Outre les dix-neuf personnes ayant perdu la vie, 21 autres ont été blessées, lundi 29 août 2022, dans ce qu’il convient d’appeler les émeutes à Ikongo, du nom d’une commune urbaine malagasy, située dans la partie Ouest de la région de Fitovinany. C’est ce qui ressort d’un communiqué publié, ce mardi 30 août 2022, par la gendarmerie nationale malagasy. Lundi, les autorités avaient annoncé un bilan de 11 morts.

Selon la presse locale, tout est parti lorsque des individus ont tenté de faire libérer quatre personnes arrêtées dans une affaire d’enlèvement et de meurtre d’albinos. Elles sont accusées d’avoir enlevé un enfant albinos après avoir assassiné sa mère. Lors d’un point de presse, lundi, le général Andry Rakotondrazaka, commandant de la gendarmerie nationale, revenant sur les incidents, a précisé que «la gendarmerie a arrêté des hommes suspectés d’homicide sur une mère de famille et d’avoir kidnappé son enfant albinos».

Le gradé a ajouté que les personnes interpellées ont été interrogées au poste de la gendarmerie à Ikongo. La population de la localité est venue «réclamer qu’on lui livre ces personnes afin de procéder à une vindicte populaire». Les négociations entre les gendarmes et la foule ainsi que la famille de la personne tuée, n’ont pas abouti. Les manifestants ont tenté d’entrer de force dans le camp et ont commencé avec des jets de pierres, ciblant principalement la caserne de la gendarmerie.

Une tentative de dispersion de la foule n’a pas fonctionné. L’agressivité de la foule étant arrivée à son paroxysme. Les forces de défense étaient alors contraintes de faire usage de leurs armes, «pour protéger la vie des gendarmes et de leurs familles et pour préserver leurs biens». Si le calme est revenu pour le moment, il n’est pas exclu que les populations reviennent à la charge pour tenter de mettre la main sur les personnes interpellées.

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