Jovenel met de l’huile sur le feu

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02-15-2019

Le pays est verrouillé depuis plusieurs jours. La population gagne les rues pour exposer à la face du monde sa misère noire et son rejet de la politique du président de la République, M. Jovenel Moise. En fait, depuis le 7 février la population est aux abois. Elle peine à trouver de quoi manger. Elle confronte tous les jours la raréfaction et la flambée de prix des produits de premières nécessités.   Fort de tout cela, la parole du président était fort attendue. Ce 14 février, après un long silence, le président s’est adressé à la « nation » pendant 7 minutes. Le président a plutôt déclenché de nouvelles hostilités contre le Premier ministre et des leaders de l’opposition. Car, dit-il entre les lignes, monsieur Céant n’a rien fait depuis sa nomination pour améliorer les conditions de vie de la population. Dans la même veine, il accuse l’opposition decomplicité avec des gangs armés, et ne souhaite pas leur livrer le pays. Or, plusieurs sources s’accordent à affirmer que la surprenante sortie de ces bandits notoires est un coup monté de la présidence.

En ces temps de crise, un président digne du nom aurait assumé sa responsabilité dans le chaos actuel, au lieu dechercher des boucs émissaires. Son déficit de clairvoyance sert de nœud gordienau dialogue auquel il invite.  Le président n’a pas conscience que le peuple s’insurge contre la mauvaise gouvernance, la corruption et une faim sans précédent qui gangrène le pays. Ces 7 minutes sont l’expression d’une présidence à l’agonie qui s’enlise dans l’amateurisme. Le temps de son adresse officielle, le président a revêtu son message de son arrogance coutumière et de sa fourberie, pour placer son premier ministre au pied du mur en l’invitant à expliquer à la population les nouvelles mesures prises pour engluer la crise. Cependant, les dites mesures sont les 11 mesures sur la gestion des finances publiques annoncées par le locataire de la Primature la semaine dernière. Les dispositions annoncées sont en déphasage à la situation humanitaire dégradante qui sévit dans le pays et à l’acuité des revendications populaires. Elles ne résoudront en rien les problèmes d’inflation, de déficit budgétaire, de corruption, de décote de la gourde, d’insécurité physique et de grande misère qui ronge le pays.

Les propos tenus par le président marquent une intervention tardive manquée, maladroite et irresponsable. Ils cachent des menaces voilées et montre que le premier mandataire de la nation préfère livrer sa patrie à la communauté internationale pour se maintenir au pouvoir au lieu de se mettre à la dimension des défis. Voilà un désaveu public de la fonction présidentielle.

Le président reste sourd aux griefs descitoyens. Il louvoie plutôt que de prendre les décisions qui tendront à la paix publique et à la stabilité. Son entêtement risque d’être soldé par l’effondrement total.

Qu’il en soit conscient !

Walsonn Sanon

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